Elvis Gratton

personnage québécois créé par Pierre Falardeau

Elvis Gratton est le personnage principal de multiples films québécois réalisés par Pierre Falardeau ainsi que d'une série télévisée. Sa première apparition, en 1981, fut lors d'un court métrage ayant le titre d'Elvis Gratton, suivi de deux autres courts métrages nommés Les Vacances d'Elvis Gratton (1983) et Pas encore Elvis Gratton! (1985). Les trois devaient plus tard sortir en format VHS la même année sous le nom Elvis Gratton : Le King des kings. Deux suites ont été produites plus tard, Elvis Gratton II : Miracle à Memphis (1999) et Elvis Gratton XXX : La Vengeance d'Elvis Wong (2004).

Elvis Gratton
Alias Bob
Origine Canada
Sexe Masculin
Cheveux Noir
Activité Garagiste
Hôtelier
Famille Linda (femme)
Rodger Gratton (frère)
Méo (beau frère)
Entourage Steven (employé)
Mike (employé)
Audrey (employée)
Henri-Paul (voisin)
Ennemi de Elvis Wong

Créé par Pierre Falardeau
Interprété par Julien Poulin
Séries Bob Gratton : Ma vie, My Life
Première apparition Elvis Gratton
Dernière apparition Bob Gratton : Ma vie, My Life

Historique et création du personnage

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Le personnage a été créé dans la foulée du référendum de 1980[1]. Les traits vulgaires et caricaturaux de Gratton[2] permettent à Falardeau et Poulin de confronter ceux qui ont voté en défaveur de l’indépendance du Québec[1]et dénonce l’aliénation du peuple québécois à la culture américaine. Ils cherchent à susciter une réflexion chez les téléspectateurs à l'aide d'une représentation clownesque d’eux-mêmes[3]. Propriétaire d’un garage de Brossard, Robert « Bob » Gratton prend plaisir à imiter le chanteur international Elvis Presley. Elvis Gratton est raciste, sexiste, grossier et habité d’une confiance surdimensionnée par rapport à ses aptitudes intellectuelles. Julien Poulin, l’acteur qui incarne le personnage et co-scénariste de l’œuvre, le caractérise de « cave » (l'équivalent d'idiot)[3]. Jamais sans son acolyte Méo, Bob a tout pour déplaire[3].

Charmé par les séquences humoristiques des longs-métrages, le public s’approprie ce personnage, un portrait caricatural des Québécois, et devient l’une des figures culte de la province canadienne francophone[4]. Les intentions initiales des scénaristes semblent avoir été : l’attention est portée sur l’absurdité du personnage plutôt qu’aux critiques sociales implicites des créateurs où Evis Gratton incarne l'archétype du Québécois colonisé. Interprétant cela comme un échec, les créateurs se désolent de l’interprétation des Québécois[3]. Leur propos est que seule l’indépendance permet aux Québécois de s’émanciper d’un système colonial qui les garde prisonniers[3].

Le premier long-métrage, intitulé Elvis Gratton, le King des kings sort en 1985 en réponse au premier Référendum de 1980. Il s’agit de l’assemblage de trois courts métrages, soient Elvis Gratton, qui s’en prend à l’américanisation du Québec. Les vacances d’Elvis Gratton font hommage à l’Amérique du Sud dominée par l’impérialisme américain. La dernière partie du premier film, Elvis Gratton, le King des Kings, se concentre sur le multiculturalisme et le déséquilibre politique[5]. Miracle à Memphis (1999), deuxième de la franchise, répond au deuxième Référendum de 1995[5]. Finalement, Elvis Gratton XXX: la vengeance d’Elvis Wong (aussi connue sous Elvis Gratton 3: le retour d’Elvis Wong) de 2004 dénonce la désinformation divulguée par les médias populaires[5].

Apparition

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Campagne publicitaire

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Elvis Gratton apparut (remarquablement non politisé) en 1996 dans une campagne publicitaire en tant que porte-parole de l'année pour Opération Nez rouge, une initiative locale du Québec pour fournir un service de raccompagnement à la maison qui vise à reconduire des personnes sortantes de soirées bien arrosées pendant la période des Fêtes. Tous les ans, l'Opération Nez rouge demande à différents humoristes et personnalités de participer à ses activités.

Série télévisée

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Bob Gratton : ma vie, my life est une série télévisée québécoise en 41 épisodes de 23 minutes scénarisée par François Avard, réalisée par Gabriel Pelletier et diffusée entre le et le sur le réseau TQS.

Références

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  1. Revenir plus haut en : a et b Pierre Falardeau et Julien Poulin, Elvis Gratton, le livre!, Montréal, Stanké, , 120 p. (ISBN 978-2-760-40625-4), p. 7
  2. Georges Privet, « Les Gratton 1,2 et 3 : documentaires « sous-réalistes » du Québec post-référendaire  », Bulletin d’histoire politique, vol. 19, no 1,‎ , p. 52 (lire en ligne [archive] [PDF])
  3. Revenir plus haut en : a b c d et e Céline Philippe, « Elvis Gratton : mythe et microcosme [archive] », P. 139   [PDF], sur Université d’Ottawa, (consulté le )
  4. Guillaume Martel LaSalle, « Le cinéma comique d’Elvis Gratton, une stratégie d’identification critique », Études francophones, vol. 31,‎ , p. 20 (lire en ligne [archive] [PDF])
  5. Revenir plus haut en : a b et c Olivier Lemieux, « Le cinéma militant de Pierre Falardeau : un cas de dénonciation et un exemple de désir et de liberté », Cahiers de recherche en politique appliquée, vol. 4, no 1,‎ , p. 19-21 (lire en ligne [archive]   [PDF])

Liens externes

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