Devouring Mothers (Mères dévoreuses) est un ensemble de trois sculptures réalisé entre 1970 et 1972 par Niki de Saint Phalle qui comprend trois éléments : une Femme en blanc 90 × 60 × 60 cm, une Femme jaune 84 × 78 × 70 cm, une table 22 × 55 × 40 cm, Moderna Museet, Stockholm[1].

Devouring Mothers, Femme en blanc
Artiste
Date
Type
polyester peint
Technique
Dimensions (H × L × l)
90 × 78 × 70 cm
Localisation
Devouring Mothers, Femme jaune
Artiste
Date
Type
polyester peint
Technique
Dimensions (H × L × l)
84 × 78 × 70 cm
Localisation
Devouring Mothers, table
Artiste
Date
Type
polyester peint
Technique
Dimensions (H × L × l)
22 × 55 × 40 cm
Localisation

C'est une des sculptures de la série de Mothers (Mères), toutes réalisées pendant la même période. Parmi celles-ci se trouve Le Thé chez Angelina, 1971, composé de : une Femme rouge 170 × 180 × 110 cm, une Femme verte 190 × 120 × 100 cm, une table 127 × 127 cm, Museumsquartier, Mumok, à Vienne en Autriche[2]

Des Mothers isolées peuplent d'autres groupes de sculptures firgurant des scènes : Les Funérailles du Père , 1971, composé d'une Femme 227 × 185 × 100 cm, d'un Cercueil 130 × 220 × 68 cm, et d'une Croix 245 × 140 × 40 cm, Sprengel Museum Hannover, Hanovre[3].

Historique et contexte

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Ces Mothers sont nées d'une réflexion de l'artiste sur le rôle de la femme, après les triomphantes nanas considérées comme des « amazones maternelles » par Kalliopi Minioudaki[4]. Après avoir exprimé sa rage contre le père dans les Tirs, elle en vient à s'interroger sur le rôle de la mère et sur son propre rôle de mère. « Qui est le monstre, demande-t-elle, moi ou toi, qui est le monstre, la mère ou le moi[5]? »

Les femmes qu'elle représente sont massives, lourdes, difformes, laides. Elles mangent, mangent, mangent, pour compenser un manque sexuel[6].

Kalliopi Minioudaki[note 1] rappelle que Niki de Saint Phalle a eu une relation difficile avec sa mère, femme très stricte qui « sauvait hypocritement les apparences et qui avait abandonné sa fille pendant trois ans en France[6]. » Niki la considère comme une complice du père par son silence, c'est la raison pour laquelle elle la rattache au film Daddy avec le livre publié en 1972 The Devouring mothers (Story book), livre d'artiste, 165 × 140 cm, 48 pages édité par Gimpel fils en 1972 (Milan)[7], ouvrage présenté sur le catalogue de l'hôtel Drouot [8], et réédité en version ordinaire en 2014 aux éditions de l'Amateur[9].

Description

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Les Devouring mothers se présentent sous la forme de deux monstrueuses femmes assises devant une table garnie d'un bouquet. Elles s'apprêtent à manger un crocodile dans une assiette et dans l'autre, probablement des restes humains comme ceux du Thé chez Angelina ou la mère et la tante dévoraient le père et un crocodile. Bouffies, soufflées, et flasques, elles représentent l'envers des Nanas[6]. Les Devouring sont exposées en 1972 à la Gimpel fils Gallery à Londres, le livre est publié à cette occasion. L'exposition est présentée ensuite à la Gimpel & Weitzenhoffer Gallery de New York du au .

Niki déplore que cette série n'ait pas été autant appréciée que les nanas, alors que l'année précédente, au musée de Leverkusen, (le Museum Morsbroich[10]) la Femme-poupée est entrée au musée dans une exposition « érotico-convulsive », que Jean-Louis Ferrier et Yann Le Pichon considèrent comme vulgaire, et aux antipodes des nanas de Niki de Saint Phalle[11].

Bibliographie

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Notes et références

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Références

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  1. Catherine Dossin professeur assistante à la Purdue University de West Lafayette, comté de Tippecanoe Indiana) aux États-Unis dans Camille Morineau et al 2014, p. 177.
  2. Catherine Dossin professeur assistante à la Purdue University de West Lafayette, comté de Tippecanoe Indiana) aux États-Unis dans Camille Morineau et al 2014, p. 204.
  3. Catherine Dossin professeur assistante à la Purdue University de West Lafayette, comté de Tippecanoe Indiana) aux États-Unis dans Camille Morineau et al 2014, p. 208.
  4. Kalliopi Minioudaki, historienne d'art, citée par Camille Morineau et al 2014, p. 169.
  5. Rosy Baidotti dans "Métamorphoses" chapitre "The Material/Maternal as a monster" Cambridge, 2002, p.210
  6. a b et c Kalliopi Minioudaki, historienne d'art, citée par Camille Morineau et al 2014, p. 171.
  7. Catherine Dossin professeur assistante à la Purdue University de West Lafayette, comté de Tippecanoe Indiana) aux États-Unis dans Camille Morineau et al 2014, p. 206-207.
  8. The Devouring Mothers, Story book
  9. réédition 2014
  10. détails sur le Musée de Leverkusen
  11. Ferrier et Le Pichon 1988, p. 683

Liens externes

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