Dame de Bonifacio
La Dame de Bonifacio est un squelette fossile de sexe féminin daté d'environ (Mésolithique) et découvert à Bonifacio, en Corse-du-Sud. Il s'agit de l'une des plus anciennes traces d'inhumation connues en Corse.
Dame de Bonifacio | ||||
Squelette fossile de la Dame de Bonifacio | ||||
Localisation | ||||
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Pays | France | |||
Région | Corse | |||
Département | Corse-du-Sud | |||
Coordonnées | 41° 23′ 32″ nord, 9° 09′ 56″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Corse
Géolocalisation sur la carte : Corse-du-Sud
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire | ||||
Période | Mésolithique | |||
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Situation
modifierLa Dame de Bonifacio a été découverte sur le site d'Araguina-Sennola[1], dans la commune de Bonifacio, en Corse-du-Sud.
Historique
modifierCe squelette a été mis au jour en 1972 par les archéologues François de Lanfranchi et Michel-Claude Weiss[a].
Le site
modifierLe site a livré d'autres sépultures plus récentes[3]. Il a été occupé du Mésolithique jusqu'aux temps modernes, avec une interruption du haut Moyen Âge jusqu'au milieu du Moyen Âge central inclus[4]. Sa stratigraphie complète compte 53 couches sur plus de 6 m d'épaisseur[5].
Le site d'Araguina-Sennola a été classé monument historique le , et sa propriété a été transférée à la collectivité territoriale de Corse[6].
Description
modifierLa Dame de Bonifacio a été découverte dans la couche XVIIIb du site, qualifiée par les archéologues de « mésolithique insulaire »[7]. Cette couche est sous-jacente à une couche dépourvue de céramique[8],[9]. Elle est datée d'environ
La Dame mesurait 1,54 m et était âgée de 30 à 35 ans à sa mort. Elle avait subi des troubles de la croissance et plusieurs traumatismes tout au long de sa vie, dont une fracture non réduite de l’avant-bras gauche, une tumeur osseuse bénigne sur un tibia, de l'arthrite, des lésions infectieuses et une probable inflammation mandibulaire. Son membre supérieur gauche était paralysé, et une malformation du pied gauche l'empêchait probablement de se déplacer en station debout. Ces handicaps n'ont pas causé sa mort, ce qui implique qu'elle a bénéficié d'une aide de la part des membres de sa communauté. Sa mort a probablement été causée par une infection buccale, et en particulier une molaire brisée[5].
Disposée sur le dos, elle a été inhumée sur son lieu d'occupation après avoir été recouverte d'une quantité importante d'ocre rouge, selon un rituel semblable à celui du Mésolithique continental[10].
Conservation
modifierSon squelette est exposé au musée de l'Alta Rocca, à Levie (Corse-du-Sud), qui présente les différentes phases du peuplement du Sud de la Corse depuis la Préhistoire[11]. Plusieurs moulages ont été réalisés, dont l'un était exposé au début des années 2000 à l'université de Corse-Pascal-Paoli.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Michel-Claude Weiss est un archéologue et universitaire français. Il a enseigné à l'université Nice-Sophia-Antipolis, puis à l'université de Corse-Pascal-Paoli. Il était notamment spécialiste de la néolithisation de la Corse et a dirigé de nombreux chantiers de fouilles programmées en Corse. La Dame de Bonifacio est l'une de ses découvertes majeures. Auteur important pour la préhistoire et la protohistoire de la Corse, une liste de ses principales publications est disponible dans la base de données IdRef[2]
Références
modifier- Gagnière et al. 1969.
- Liste des principales publications de Michel-Claude Weiss.
- Lanfranchi, Weiss 1972.
- « Araguina-Sennola », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- « L'abri sous roche d'Araguina Sennola », sur le site de la collectivité de Corse (consulté le )
- « Abri préhistorique d'Araguina-Sennola », notice no PA00099076, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Lanfranchi 1998.
- Vigne 1987.
- Camps 1982, p. 322.
- Lanfranchi et al. 1973.
- Alexandra Padovani, « Musée de l'Alta Rocca », sur le site de la collectivité de Corse (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Gabriel Camps, Introduction à la préhistoire (publication), Éditions Perrin, Paris, .
- [Gagnière et al. 1969] Sylvain Gagnière, François de Lanfranchi, Jean-Claude Miskovsky, Michel Prost, Josette Renault-Miskovsky et Michel-Claude Weiss, « L'abri d'Araguina-Sennola à Bonifacio (Corse) », Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux, nos 66-1, , p. 385-418 (ISSN 0583-8789 et 2437-2404, DOI 10.3406/BSPF.1969.4192). .
- [Lanfranchi 1998] François de Lanfranchi, « Prénéolithique ou Mésolithique insulaire ? », Bulletin de la Société préhistorique française, SPF, nos 95-4, , p. 537–546 (ISSN 0249-7638, 1760-7361, 0037-9514 et 2419-6568, OCLC 1765856, BNF 34349302, DOI 10.3406/BSPF.1998.10840). .
- [Lanfranchi, Weiss 1972] François de Lanfranchi et Michel-Claude Weiss, « Le Néolithique ancien de l'abri d'Araguina-Sennola (Bonifacio, Corse) », Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux, nos 69-1, , p. 376–388 (ISSN 0583-8789 et 2437-2404, DOI 10.3406/BSPF.1972.8172). .
- [Lanfranchi et al. 1973] François de Lanfranchi, Michel-Claude Weiss et Henri Duday, « La sépulture prénéolithique de la couche XVIII de l'abri d'Araguina-Sennola (Bonifacio, Corse) », Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse, no 606, , p. 7-24 (ISSN 1154-7472). .
- François de Lanfranchi et Michel-Claude Weiss, « Araguina-Sennola, dix ans de fouilles préhistoriques à Bonifacio », paru dans Archeologia corse, 2, 1978, p. 1-167, 38 figures, 8 planches.
- [Vigne 1987] Jean-Denis Vigne, « L’exploitation des ressources alimentaires carnées en Corse du VIIe au IVe millénaire », dans Premières communautés paysannes en Méditerranée occidentale : Actes du Colloque International du CNRS (Montpellier, 26-29 avril 1983), Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-2710-7866-7, DOI 10.4000/BOOKS.EDITIONSCNRS.1021), p. 193–199. .