Correrie
Le terme de Correrie (parfois écrit Corroirie ou Courerie) désigne depuis le XVe siècle un groupe de bâtiments monastiques qualifiés de « maison basse » du monastère de la Grande Chartreuse, destinés à l'habitat et aux ateliers des frères convers ; ils abritèrent notamment une imprimerie et une infirmerie pour les religieux âgés. Durant les périodes d'absence des chartreux, y furent abrités successivement une école de laiterie et même une colonie de vacances.
La distinction entre maison haute et basse a progressivement disparu à partir du XIIIe siècle ; les dernières maisons basses furent supprimées par le Chapitre général de l'ordre en 1679. Néanmoins, les Statuts de l'ordre, et en particulier l'ordinaire (partie des Statuts consacrée à la liturgie) continuent à évoquer le cas des convers logeant à la maison inférieure à plusieurs occasions jusqu'à la fin du XIXe siècle (voir édition de 1869 notamment).
En effet, le terme n'apparaît qu'à la fin du XVe siècle (cf. La Grande Chartreuse par un Chartreux, 6e éd., 1886, p. 406), à une période où les maisons basses de l'ordre des Chartreux cessaient d'abriter les convers et étaient progressivement supprimées ou transformées (voir article Histoire des Chartreux).
Certaines anciennes correries ont été transformées en fermes (mais toute ferme proche d'une chartreuse n'est pas pour autant une ancienne correrie). La Correrie de la Grande Chartreuse servit un temps d'infirmerie pour les Pères malades. En 1957, elle a été transformée en Musée de la Grande Chartreuse destiné à retenir le flot des visiteurs en aval du monastère.
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Vue générale.
Étymologie
modifierLe mot viendrait du nom de fonction des procureurs de l'ordre des Chartreux, religieux chargé des courses et commissions extérieures, appelés en langue vernaculaire les "courriers" (correrii). Le procureur et les 'courriers' logeaient en Chartreuse à la maison basse qui fut naturellement désignée comme la maison des courriers, donc la "correrie". Voir Carte du Chapitre général de 1376 : « ...procuratoribus qui vulgariter Correrii nominantur... »[1]. Une autre étymologie beaucoup plus incertaine voudrait faire dériver le terme du latin conredium qui désigne ce qui sert à l'entretien des moines[2]. Mais le terme ne figure jamais dans le langage des actes officiels de l'ordre.
Bibliographie
modifier- Martine Galiano, La Correrie de la Grande Chartreuse, Saint-Laurent-du-Pont, Éditions de la Vertevelle, (présentation en ligne)
Notes et références
modifier- Grande-Chartreuse, Ms. 1 Cart. 14, tome 1, p. 174
- cf. Roland Gaude, Essai sur la toponymie de la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse, 1995, p. 8, mais non sourcé