Complétion du carré

La méthode de complétion du carré, en mathématiques, est un procédé algébrique permettant de réécrire une équation du second degré de la forme sous sa forme canonique , ou de factoriser le polynôme . L'idée est de faire apparaître un carré sous forme d'identité remarquable, puis par exemple d’en extraire la racine carrée.

Animation illustrant la complétion du carré.

Méthode

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Méthode de complétion du carré, ici présentée géométriquement par Al-Khwârizmî (780–850) dans l’ouvrage The Algebra of Mohammed ben Musa

L'idée générale de cette technique consiste, partant d'une équation de la forme A+B=C, à la mettre sous la forme A+B+D=C+D, où D est choisi pour que A+B+D soit le développement d'une identité remarquable telle que   (une variante de ce procédé consiste à  « ajouter 0 », c'est-à-dire à écrire A+B sous la forme A+B+D-D).  Ainsi, lorsqu'on a une équation de la forme   on ajoute   de chaque côté de l'équation pour faire apparaître  , ce qui donne

 ,

d'où  

et donc   (en supposant que le radicande soit positif).

Exemple

Soit   l'équation à résoudre. On ajoute   de chaque côté.

On obtient  ,

qui se simplifie en  ,

puis en  

et enfin  .

D'où les solutions de l'équation,   et  .

Généralisation

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On peut appliquer cette méthode à une équation de la forme  , où  

 
  car  

En appliquant à cette équation la méthode ci-dessus, on obtient la forme canonique

  ;

on retrouve alors la formule de Viète (en supposant le radicande positif) :

 

ou sous une forme plus habituelle, avec le discriminant du polynôme :

  ;  .

Si le discriminant est positif, on obtient la factorisation canonique :

 

Autres applications

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La même idée peut s’appliquer à d’autres expressions algébriques ; elle permet par exemple de transformer une équation cartésienne comme   en   ou encore   ; on reconnait alors l'équation d'un cercle de centre (-1, 2) et de rayon 3.

On peut également obtenir de même l’identité de Sophie Germain :

 

La complétion du carré est également utile pour le calcul de certaines intégrales. Ainsi, pour une intégrale de la forme

 , réécrite  ,

on peut revenir, en posant  , à des formes dont on peut calculer les primitives à partir des fonctions usuelles :

 .