Combat de Chanay
Le combat de Chanay se déroule le lors de la cinquième chouannerie. Le nom de Chanay provient du Château de Chasnay.
Date | |
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Lieu | Grez-en-Bouère |
Issue | Victoire orléaniste |
Royaume de France | Chouans |
• Anne-Louis-Antoine Clouet • Pierre Gaullier • Jean-René Guitter dit Saint-Martin † |
40 hommes[1] | 170 hommes[2] |
3 morts[3] | 8 morts au moins[2] |
Guerre de Vendée et Chouannerie de 1832
Batailles
Coordonnées | 47° 51′ 51,8″ nord, 0° 33′ 34,6″ ouest | |
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Circonstances
modifierLe soulèvement royaliste est initialement décidé pour le 24 mai 1832[4], avant d'être reporté à la nuit du 3 au 4 juin[5]. Cependant le contre-ordre, signé par Bourmont[4] parvenu à Pierre Gaullier[6] avait mis le désarroi dans les troupes déjà réunies.
Déroulement
modifierGaullier se rendit, le 25 à midi, au Château de Chasnay où le général Clouet l'attendait. Le 25 mai, une troupe d'environ 170[2] chouans se réunit au château de Chaunay, à Grez-en-Bouère[1]. Ces derniers sont menés par le général Antoine Clouet et par Pierre Gaullier, fils de Marin-Pierre Gaullier[1].
A la fin du dîner[7], un détachement de 40 hommes du 31e régiment de ligne, venant de Château-Gontier, est signalé par les sentinelles. Le soir[2],[3], les légitimistes sont attaqués par 40 hommes du 31e régiment d'infanterie de ligne[1] venus de Château-Gontier[2].
Louis Buquet, du Buret, et Morin, dit Tanquerel, d'Auvers-le-Hamon, tombent parmi les légitimistes ; ceux-ci avec leurs chefs, Clouet, Gaullier, Bernoulli, Leroy, chargent à la baïonnette et la troupe de ligne des orléanistes se retire sur le chemin de Gennes-sur-Glaize.
Ils se réorganisent[8] et contre-attaquent[2]. Les belligérants s'affrontent en tirailleurs de trois heures à sept heures de l'après-midi[2]. Les quelques paysans qui étaient restés aux côtés de Gaullier et de Clouet battirent en retraite, tiraillant derrière les haies. Les chouans finissent par se replier sur Saint-Charles-la-Forêt[2] où le général les licenciât[9].
Le soir, une compagnie du 31e[10] vint cerner le château de Chasnay. La famille Jarret de la Mairie était réunie à la chapelle. On perquisitionna dans toute la maison à la lueur d'un cierge, sans rien trouver de compromettant[11].
Pertes
modifierLes orléanistes déplorent trois morts : le sergent-major Hero[12], le grenadier Joubain et le voltigeur Louage[3]. Les chouans comptent au moins huit morts, dont un chef : Jean-René Guitter dit Saint-Martin[2].
L'abbé Foucher écrit, avec une exagération manifeste selon l'Abbé Angot, au sujet de l'affaire de Chasnay (25 mai 1832) : Les fuyards arrivés à Saint-Charles « reçurent le secours des compagnies de M. de Pontfarcy, composées en grande partie des ouvriers des mines, qui soutinrent avec courage l'attaque des Castrogontériens. Mais à la fin, il fallut céder. Le combat dura trois heures et coûta beaucoup de sang. ». Il ajoute que Saint-Martin passa pour mort, mais qu'il se sauva, que sa femme prit le deuil et qu'ainsi le vieux chouan put mourir tranquille. Les mégères de Château-Gontier voulaient insulter les cadavres qu'on rapporta. Un meunier de Gennes qui ramenait ses chevaux fut tué par un individu qu'on avait armé pour recruter la garde nationale.
Références
modifier- Gabory 2009, p. 992-993.
- Deniau 1899, p. 659-661.
- Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, Volumes 52 à 53, 1929, p.452.
- Gabory 2009, p. 989.
- Gabory 2009, p. 991.
- Qui se trouvait au Château de la Barre, en Bierné, le 23 au soir.
- Pendant que le général Clouet accompagnait sur le piano quelques couplets de sa composition en l'honneur du roi.
- Appuyée de 25 grenadiers accourus de Grez-en-Bouère.
- En remettant à chacun un morceau du ruban de la Légion d'honneur qu'il portait.
- Sous les ordres du chef de bataillon Boyer.
- L'officier donna avec autorité et le pistolet à la main l'ordre du départ et les soldats obéirent, malgré le désir qu'ils avaient de venger par le pillage la mort de leur camarade.
- Il est tué au moment où il franchit la barrière.
Bibliographie
modifier- Félix Deniau, Histoire de la Vendée d'après des documents nouveaux et inédits, t. VI, Angers, La Chèse et Dolbau, , 778 p. (lire en ligne).
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1504 p. (ISBN 978-2221113097).
- « Combat de Chanay », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'abbé Angot
modifier- Registre paroissial de Grez-en-Bouère.
- Archives départementales de la Mayenne, E. 22.
- Bibliothèque nationale de France, Pièces originales au mot Baubigné, 8 608.
- Archives nationales, X/1a. 4 851, f. 133.
- Foucault, Documents historiques sur Château-Gontier, p. 166-169.