Château d'Assas (Hérault)

folie française à Assas, dans l'Hérault

Le château d'Assas est une folie montpelliéraine du XVIIIe siècle située à Assas, à quelques kilomètres au nord de Montpellier, dans le département français de l'Hérault en région Occitanie.

Château d'Assas
Image illustrative de l’article Château d'Assas (Hérault)
L'entrée du château d'Assas
Période ou style XVIIIe siècle
Architecte attribué à Jean-Antoine Giral
Début construction 1759 - 1760
Propriétaire initial Jean Mouton de la Clotte
Propriétaire actuel Héritiers Demangel
Protection Logo monument historique Classé MH (1937, corps de bâtiment, partiellement)
Logo monument historique Inscrit MH (1989, pigeonnier, partiellement)
Coordonnées 43° 42′ 06″ nord, 3° 53′ 52″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Hérault
Commune Assas
Géolocalisation sur la carte : Hérault
(Voir situation sur carte : Hérault)
Château d'Assas
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Assas

Historique

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Les seigneurs d'Assas sont mentionnés dès le début du XIIe siècle. Le domaine est vendu en 1486 par Hugues d'Assas à Guillaume Bonnal, marchand montpelliérain, auquel succèdent ensuite plusieurs propriétaires : les Pluviès, la famille Montchal, enfin Joseph de Boyer, marquis de Sorgues, lieutenant du roi en Languedoc. Celui-ci le vend en 1747 à Jean Mouton de la Clotte[1].

Le nouveau propriétaire est issu d'une famille de modestes marchands ayant fait fortune à Montpellier. Devenus banquiers, les Mouton sont anoblis au début du XVIIIe siècle et achètent le château de la Clotte dont ils prennent le nom. Jean Mouton de la Clotte décide de faire abattre le château féodal d'Assas qu'il vient d'acheter et d'y faire construire une résidence d'été en 1759-1760. C'est l'édifice que nous connaissons aujourd'hui.

Ses descendants conserveront le château d'Assas jusqu'à la Révolution. Cette période ne provoquera guère de dommages : en 1789, quelques révolutionnaires pénètrent dans le bâtiment et martèlent aux frontons les armoiries des Mouton (deux moutons affrontés sous un olivier), activité bien vite interrompue par les villageois venus défendre leur château[2].

Au cours du XIXe siècle, divers autres occupants vont se succéder et effectuer des transformations plus ou moins heureuses mais aucune n'est dommageable à l'édifice. Durant les années 1920, Patrick Geddes en fait l'acquisition afin d'en faire un centre d'études consacré à l'urbanisme[3]. C'est en 1949 que Robert Demangel, époux de Simone Demangel, ancien directeur de l'École française d'Athènes en devient propriétaire. Il appartient aujourd'hui à ses héritiers.

En 1991, le château servit de cadre au tournage des films : La Belle Noiseuse de Jacques Rivette et l'année suivante pour Retour de Casanova d'Édouard Niermans. Il se visite sur demande ou lors des Journées du patrimoine.

Description

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Plaque commémorant le claveciniste Scott Ross.

On attribue la paternité du château d'Assas à Jean-Antoine Giral, membre d'une influente dynastie d'architectes montpelliérains. L'élégance et la technique du dessin de la façade rendent l'hypothèse plausible[4]. Celle-ci est flanquée de deux pavillons à pans coupés, dotés d'un étage supplémentaire dominant le corps central. Le rythme est accentué par des pilastres ioniques en ordre colossal, couronné d'une balustrade de pierre.

La démolition du château de la Mosson, en 1758, ayant précédé de peu la construction d'Assas, divers éléments provenant de cet édifice ont été remployés, notamment la ferronnerie des balcons du premier étage et un grand lustre[5]. Les boiseries qui décoraient le grand salon ovale du château d'Assas, elles aussi en provenance du château de la Mosson, ne sont cependant plus visibles : elles ont été vendues au XIXe siècle.

L'intérieur a conservé sa disposition et les circulations d'origine. En remplacement des boiseries du château de la Mosson, de grandes toiles peintes par Jacques de Lajoüe ornent les murs du grand salon. Elles ont pour sujet les arts et les sciences.

Ce salon présente un petit orgue positif baroque et, surtout, un clavecin du XVIIIe siècle dont le son peut s'entendre dans maints enregistrements discographiques du claveciniste Scott Ross. L'artiste revient régulièrement au château d'Assas où il avait sa chambre, dans la tour sud-ouest, jusqu'en 1983[6]. Celui-ci fut un hôte fréquent au château d'Assas, dans la proximité duquel, dans une petite maison au village d'Assas, il vécut pendant des années et décéda[7],[8],[9].

S'agissant d'un château « de village », les jardins occupent une surface réduite. D'imposants buis taillés du XVIIIe siècle en sont le principal décor.

Classement

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L'ensemble comprenant le château et ses deux galeries fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [10]. Les façades et toitures de la tour-pigeonnier font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le .

Le chevalier d'Assas

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Une croyance associe souvent Louis d'Assas du Mercou (1733-1760), dit le chevalier d'Assas, au château dont il porte le nom. Voltaire a raconté la fin héroïque de ce militaire à la bataille de Clostercamp[11] :

« Le général français [le marquis de Castries] fait coucher son armée sous les armes ; il envoie à la découverte pendant la nuit M. d'Assas, capitaine au régiment d'Auvergne. À peine cet officier a-t-il fait quelques pas, que des grenadiers ennemis en embuscade l'environnent et le saisissent à peu de distance de son régiment. Ils lui présentent la baïonnette, et lui disent que s'il fait du bruit il est mort. M. d'Assas se recueille un moment pour mieux renforcer sa voix et crie A moi Auvergne, voilà les ennemis ; il tombe aussitôt percé de coups. Ce dévouement digne des anciens Romains aurait été immortalisé par eux. »

Si le chevalier d'Assas est bien issu de la famille dont le château porte son nom, il appartient à une branche émigrée au Vigan, dans le Gard, à la fin du XIVe siècle. Aucune source n'indique que ce jeune homme soit venu au château. Au demeurant, la seigneurie n'appartenait plus aux d'Assas depuis près de trois siècles.

Galerie

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Notes et références

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  1. Claude Frégnac, Merveilles des châteaux de Provence, collections Réalités-Hachette, p. 236.
  2. Simone Demangel et Max Boulignier, Assas, in Montpellier, Bulletin du syndicat d'initiative n°47, Noël 1975, p. 28.
  3. André Schimmerling (dir.), « L'actualité de Patrick Geddes, biologiste, éducateur et urbaniste : P. Geddes à Montpellier », Le carré bleu, revue internationale d'architecture, Paris, nos 2/93,‎ , p. 10/29 (ISSN 0008-6878, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. Simone Demangel et Max Boulignier, op. cit.
  5. Le club découverte de Claret visite le château, publié le sur le site du Midi-Libre (consulté le ).
  6. Biographie de Scott Ross : III. Le château d'Assas, publié le par Michel-E. Proulx, sur le site memetics-story.over-blog.com (consulté le ).
  7. « Extrait de la biographie de Scott Ross par Michel Proulx », sur proulx-michel.fr (consulté le ).
  8. Charles Philippon, « Scott Ross a rejoint les anges musiciens », Le Soir, .
  9. Deux génies disparus… Jehan Alain et Scott Ross, publié le par C. Gendre, sur le site claude.gendre.free.fr (consulté le ).
  10. Notice no PA00103360, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Voltaire, Précis du siècle de Louis XV, in Œuvres complètes, 1784, p. 290.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • [Leenhardt 1931] Albert Leenhardt, « Assas », dans Quelques belles résidences des environs de Montpellier, Montpellier, Causse, Graille et Castelnau, , 147 p. (lire en ligne), p. 19-25
  • Claude Frégnac (préf. Duc de Castries, ill. Claude Acremant), Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Hachette, coll. « Réalités », , 327 p., 32 cm (OCLC 1517606, SUDOC 016709012, présentation en ligne)
  • Alain Dalmasso, Montpellier et sa région, Avignon, Aubanel, coll. « Les guides du sud », , 215 p., 18 cm (ISBN 978-2-7006-0060-5, OCLC 2348171)
  • Librairie Hachette et société d'études et de publications économiques, Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Collection Réalités Hachette, , 324 p.
    Préface du Duc de Castries vice-président de l'Association des Vieilles maisons françaises : Languedoc méditerranéen : Assas, Nom glorieux de notre histoire militaire..., pages 208 à 211

Discographie

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  • Jean-Philippe Rameau, Intégrale des œuvres pour clavecin au château d'Assas, Scott Ross, 1975, Stil Discothèque 2107 S 75 (LPx4)
  • François Couperin, Intégrale de clavecin au château d'Assas, Scott Ross, 1977 et 1978, Stil Audio Numérique 1502 SAN 03 (CDx12)
  • Au temps de François Couperin, 14 pièces sonnantes sur le clavecin d'Assas, Scott Ross, 1993, Stil Audio Numérique 0607 SAN 92 (CD)

Articles connexes

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Liens externes

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