Causse corrézien
Le causse corrézien est une région naturelle de France, dans le Limousin historique et en région administrative Nouvelle-Aquitaine, située au sud du département de la Corrèze.
Causse corrézien | ||||
Paysage du causse, près de Chasteaux (la vallée du Blagour et la Côte pelée). | ||||
Pays | France | |||
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Subdivision administrative | Nouvelle-Aquitaine | |||
Subdivision administrative | Corrèze | |||
Villes principales | Jugeals-Nazareth, Lissac-sur-Couze, Nespouls | |||
Coordonnées | 45° 03′ 36″ nord, 1° 28′ 29″ est | |||
Superficie approximative | 100 km2 | |||
Géologie | Calcaire | |||
Régions naturelles voisines |
Yssandonnais Bassin de Brive Bassin de Meyssac Dordogne limousine Causse de Martel Périgord noir |
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Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Corrèze
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L'usage de l'oronyme « causse » rattache cette région naturelle à l'ensemble des plateaux calcaires du sud-ouest du Massif central, et précisément les causses du Quercy dont elle partage les caractéristiques et dont elle constitue l'extrémité septentrionale. Toutefois, le causse corrézien n'est pas un causse individualisé : il forme simplement la portion corrézienne du causse de Martel, majoritairement compris dans le département voisin du Lot.
Par sa géologie et sa position méridionale, le causse corrézien présente des paysages sensiblement différents des autres paysages corréziens et limousins. Sa topographie, sa végétation et son climat le rapprochent des plateaux calcaires du sud-ouest du Massif central.
Géologie
modifierLe calcaire domine. Il est à noter la formation au jurassique du gouffre de la Fage[1], seule cavité souterraine de la Corrèze ouverte au public, et depuis 1999 classée site Natura 2000. D'autres cavités marquent le paysage du causse, comme la grotte du Moulin de Laguenay.
Géographie
modifierLocalisation
modifierLa dénomination géographique « causse corrézien » se rapporte à l'une des rares zones de causse qui ne soit pas comprise dans la région Occitanie, mais en Nouvelle-Aquitaine[Note 1]. Le causse corrézien n'est séparé du reste des causses du Massif central, en l'occurrence les causses du Quercy, que par la limite administrative séparant Nouvelle-Aquitaine (Corrèze) d'Occitanie (Lot). L'appellation est donc avant tout politique[Note 2]. Sur le plan géologique, le causse corrézien fait partie du causse de Martel majoritairement situé dans le département du Lot.
Le causse corrézien correspond à une micro-région d'environ 60 km2. Elle est nettement délimitée au nord par le bassin de Brive et la basse vallée de la Corrèze, et à l'est par la vallée de la Tourmente et la faille de Meyssac qui mènent vers la vallée de la Dordogne corrézienne. Au sud, la limite du département du Lot la sépare artificiellement du reste du causse de Martel. À l'ouest, le causse se prolonge en Dordogne sur le Périgord noir.
L'altitude moyenne du causse est comprise entre 250 et 320 m, avec un maximum de 367 m près du lieu-dit Crumière, à Turenne.
Communes
modifierLes communes appartenant au causse corrézien sont, dans leur totalité :
- Chartrier-Ferrière
- Chasteaux
- Estivals
- Jugeals-Nazareth
- Lissac-sur-Couze
- Noailles
- Nespouls
- Saint-Cernin-de-Larche
Et pour partie :
- Brive-la-Gaillarde (marges sud)
- Larche (marges sud)
- Turenne (moitié ouest)
Paysages
modifierLes paysages du causse corrézien rattachent celui-ci aux « marges aquitaines » du Limousin. Ils comprennent des modelés caractéristiques des plateaux calcaires : dolines, ouvalas[2],[3] et lapiaz[4]. Parmi les paysages les plus remarquables, ceux de la vallée sèche du Blagour et du coteau de la Côte pelée, à Chasteaux, bénéficient d'une protection[5].
La végétation spontanée est dominée par le chêne pubescent en taillis.
La présence d'une étendue d'eau artificielle, le lac du Causse, est une originalité dans un contexte géologique karstique[2].
En termes de bâti, la pierre blanche calcaire domine dans les constructions, notamment les petites cabanes en pierre sèche (chabanas)[6].
L'essentiel du causse est couvert par le périmètre de la zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) « Causse Corrézien »[7].
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Reconstitution d'une cabane en pierres sèches à l'aéroport de Brive-Souillac, au cœur du causse.
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Une résurgence (la Couze) : le gouffre du Blagour.
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Paysage de pelouse rase et d'affleurement calcaire (la Côte pelée, Chasteaux).
Flore
modifierLa flore du causse, typique des sols calcaires, dominée par la pelouse rase et le taillis de chênes, parfois proche de la garrigue[8], présente en plusieurs stations des caractéristiques méridionales, voire méditerranéennes.
Parmi les espèces remarquables de ces milieux, figurent des orchidées comme l'orchis bouffon ou le sérapias langue[9], et plusieurs plantes atteignant ici leur limite nord de répartition comme la leuzée conifère, la stéhéline douteuse, l'immortelle commune ou la psoralée bitumineuse[8].
Économie
modifierLes caractéristiques géologiques du causse corrézien expliquent la présence de carrières de pierre calcaire, à Lissac-sur-Couze et Chasteaux[10].
L'agriculture est relativement peu développée, et se traduit en quelques exploitations de noyers, de vignes et des prairies pour l'élevage.
Le tourisme est un autre vecteur de développement économique du causse corrézien, marqué par la proximité des sites touristiques de la vallée de la Dordogne, le village de Turenne, le lac du Causse et plusieurs grands itinéraires de randonnée balisés comme le GRP du Causse corrézien ou le GR 46. L'aéroport de Brive-Souillac est également situé dans le secteur.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Il existe également plusieurs petits causses dans le département de la Dordogne, au sud-ouest de la Corrèze.
- Jusqu'en 2013, le nom du causse existe aussi dans la dénomination de deux communautés de communes : Portes du Causse et Vézère - Causse
Références
modifier- La Fage il y a 40 ans. Vidéo sur YouTube.
- Direction Régionale de l’Environnement du Limousin, Université de Limoges, Région Limousin, « Atlas des Paysages du Limousin », sur nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
- Laurent Bruxelles, David Colonge et Thierry Salgues, « Les dolines du Causse de Martel (Corrèze et Lot) : étude des remplissages et implications paléoenvironnementales », Géologie et archéologie, no 173, , p. 23-27 (lire en ligne, consulté le ).
- Hubert Bril, « Géodiversité et patrimoine géologique : l’exemple du Limousin », Annales Scientifiques du Limousin, vol. 19, (lire en ligne, consulté le ).
- Espaces Naturels du Limousin, « 740120004 - VALLÉE SÈCHE DE LA COUZE ET COTE PELÉE (CAUSSE CORREZIEN) », sur inpn.mnhn.fr, (consulté le ).
- Philippe Graziani, « Il faut sauver les "chabanas", les cabanes de pierres sèches du causse corrézien », sur francebleu.fr, (consulté le ).
- Espaces Naturels du Limousin, « ZNIEFF 740006136 - CAUSSE CORRÉZIEN », sur inpn.mnhn.fr, (consulté le ).
- Mathieu Bonhomme, « Intérêt floristique des pelouses calcaro-marneuses du sud-est du bassin de Brive (Corrèze) », Le Journal de botanique, no 11, , p. 59-64 (lire en ligne, consulté le ).
- M. Mady, O. Nawrot et J. Celle, Flore et végétations remarquables du bassin gréseux de Brive-la-Gaillarde, Conservatoire botanique national du Massif central, , 56 p. (ISBN 979-10-96518-07-4, lire en ligne)
- « [https://piece-jointe-carto.developpement-durable.gouv.fr/REG074B/inventaire_geologique/FICHE0020.pdf%20date=2017 Inventaire du patrimoine géologique du Limousin : Calcaires lithographiques bathoniens de Lissac-sur-Couze] », sur piece-jointe-carto.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Nicolas Teindas (texte), Sylvain Marchou (photographies), préface de Pierre Bergounioux, Un jour la terre. Paroles du Causse, Les Ardents Éditeurs, 2018 (ISBN 978-2-917032-94-7)