Coumaphène

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Le coumaphène ou warfarine (C19H16O4) est un composé organique de la famille des coumarines. C'est une substance active de produit phytosanitaire (ou produit phytopharmaceutique, ou pesticide), qui présente un effet rodenticide, avec toutefois de possibles phénomènes de résistance aux rodenticides.

Coumaphène
Image illustrative de l’article Coumaphène
Structure du Coumaphène, un anticoagulant.
Identification
Nom UICPA 4-hydroxy-3-(3-oxo-1-phénylbutyl)-2H-chromén-2-one
Synonymes

warfarine
(RS)-4-hydroxy-3-(3-oxo-1-phénylbutyl)coumarine

No CAS 81-81-2
No ECHA 100.001.253
No CE 201-377-6
Code ATC B01AA03
SMILES
InChI
Apparence poudre cristalline sans goût, incolore à blanche, sans odeur[1].
Propriétés chimiques
Formule C19H16O4  [Isomères]
Masse molaire[2] 308,327 9 ± 0,017 5 g/mol
C 74,01 %, H 5,23 %, O 20,76 %,
pKa 5,08
Propriétés physiques
fusion 161 °C[1]
ébullition Se décompose au-dessous du point d'ébullition[1]
Solubilité 17 mg·L-1 eau à 20 °C
Pression de vapeur saturante à 106 °C : 133 Pa[1]
Précautions
SGH[3]
SGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxique
Danger
H360D, H372 et H412
Transport
   3027   
;
   3027   
Écotoxicologie
DL50 3 mg·kg-1 souris oral
165 mg·kg-1 souris i.v.
750 mg·kg-1 souris i.p.
LogP 2,52[1]
Valeur d'exposition 0,5 mg·m-3

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La warfarine est un anticoagulant et un rodenticide de première génération. La warfarine est aussi utilisée comme médicament chez les personnes présentant un risque accru de développer un caillot sanguin, telles que les personnes souffrant de fibrillation auriculaire (ou fibrillation auriculaire) ou les personnes ayant présenté une thrombose de la jambe (thrombose veineuse profonde, TVP). Lorsqu’un caillot sanguin se détache et pénètre dans la circulation sanguine, il peut provoquer une embolie pulmonaire dans les poumons et un infarctus cérébral dans le cerveau[4].

La warfarine est un dérivé de la coumarine. Il inhibe l'action de la vitamine K, nécessaire à la production des facteurs de coagulation II, VII, IX et X. Les facteurs de coagulation sont des protéines présentes dans la circulation sanguine qui se collent les unes aux autres lorsqu'un vaisseau sanguin se rompt, empêchant ainsi d'autres saignements. Lors de l'utilisation de warfarine, l'apport en vitamine K doit être maintenu constant pour éviter des fluctuations excessives des paramètres de coagulation.

L'effet de la warfarine en tant que rodenticide pour rats repose également sur la perturbation de la coagulation sanguine. Les rats meurent au bout de 4 à 14 jours d'une hémorragie interne.

La warfarine n'est pas enregistrée comme médicament aux Pays-Bas. Il est largement prescrit aux États-Unis, entre autres. Aux Pays-Bas, les dérivés de la coumarine, l'acénocoumarol et la phenprocoumone, sont utilisés. En Belgique, la warfarine est commercialisée sous la marque Marevan. Warfarin doit son nom à la Wisconsin Alumni Research Foundation.

Réglementation

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Sur le plan de la réglementation des produits phytopharmaceutiques :

Caractéristiques physico-chimiques

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Les caractéristiques physico-chimiques dont l'ordre de grandeur est indiqué ci-après, influencent les risques de transfert de cette substance active vers les eaux, et le risque de pollution des eaux :

Usage en médecine

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La warfarine est aussi la dénomination commune internationale d’un médicament de la classe des antivitaminiques K (dérivés coumariniques). Une dénomination commerciale connue est la Coumadine. Il s'agit de l'anticoagulant oral le plus prescrit aux États-Unis, du moins, jusqu'en 2011[5].

Comme pour les autres antivitamines K, son utilisation doit être contrôlée par la mesure régulière de l'INR. La variabilité des doses nécessaires pour une personne donnée peut être secondaire à l'alimentation ou à la prise concomitante d'autres médicaments. Elle peut être également génétique. Plusieurs mutations de gènes sont ainsi potentialisateurs ou inhibiteurs. Les plus importants touchent le VKORC1 (codant la « vitamin K epoxide reductase complex 1 ») et le CYP2C9 (codant le cytochrome P450 2C9)[6].

L'INR est plus difficilement équilibré, avec un risque supérieur d'hémorragie, chez l'afro-américain[7].

Écotoxicologie

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Sur le plan de l’écotoxicologie, les concentrations létales 50 (CL50) dont l'ordre de grandeur est indiqué ci-après, sont observées :

Le coumaphène fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[8].

Stéréochimie

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La warfarine contient un stéréocentre et se compose donc de deux énantiomères. Pratiquement c'est le racémique, c'est-à-dire le mélange 1:1 des formes (R) et (S) qui est utilisé[9]:

Enantiomère de warfarine
 
numéro CAS : 5543-58-8
 
numéro CAS : 5543-57-7

Voir aussi

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Références

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  1. a b c d et e WARFARINE, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Numéro index 607-056-00-0 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  4. Edith A Nutescu, Nancy L Shapiro, Sonia Ibrahim et Patricia West, « Warfarin and its interactions with foods, herbs and other dietary supplements », Expert Opinion on Drug Safety, vol. 5, no 3,‎ , p. 433–451 (ISSN 1474-0338 et 1744-764X, DOI 10.1517/14740338.5.3.433, lire en ligne, consulté le )
  5. Kirley K, Qato DM, Kornfield R, Stafford RS, Alexander GC, National trends in oral anticoagulant use in the United States, 2007 to 2011, Circ Cardiovasc Qual Outcomes, 2012;5:615-621
  6. Cooper GM, Johnson JA, Langaee TY et al. A genome-wide scan for common genetic variants with a large influence on warfarin maintenance dose, Blood, 2008;112:1022-1027
  7. Limdi NA, Brown TM, Shendre A, Liu N, Hill CE, Beasley TM, Quality of anticoagulation control and hemorrhage risk among African American and European American warfarin users, Pharmacogenet Genomics, 2017;27:347-355
  8. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
  9. Rote Liste Service GmbH (Hrsg.): Rote Liste 2017 – Arzneimittelverzeichnis für Deutschland (einschließlich EU-Zulassungen und bestimmter Medizinprodukte). Rote Liste Service GmbH, Frankfurt/Main, 2017, Aufl. 57, (ISBN 978-3-946057-10-9), S. 226.