Bureau des affaires frontalières

agence gouvernementale des Qing, au Tibet et en Mongolie dont le but est de superviser les régions frontalières

Le Bureau des affaires frontalières, ou Cour chargée des provinces extérieures, en chinois : 理藩院 ; pinyin : lǐfàn yuàn[1], était un organisme gouvernemental de l'Empire des Qing, chargé de surveiller les dépendances mongoles et tibétaines de l'Empire chinois et de superviser la nomination des commissaires impériaux ou ambans.

Bureau des affaires frontalières
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Organisation
Fondateur

Fonctions

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Fondé en 1638 par le premier empereur de la dynastie des Qing, Hóng Tàijí (洪太極), et présidé statutairement par un Mandchou ou un Mongol, le Lǐfàn Yuàn était classé parmi les « huit yamen », c'est-à-dire les organes majeurs du gouvernement central[2].

Avant l'établissement du Lǐfàn Yuàn, l'administration responsable de ces tâches était le Yamen mongol (mandchou :   Monggo jurgan).

Le rôle du Lǐfàn Yuàn était de surveiller les dépendances mongoles et tibétaines de l'Empire chinois et de superviser la nomination des commissaires impériaux ou ambans[3]. Il remettait également aux zasag, gouverneurs des bannières mongoles, le sceau qui leur permettait de gouverner[4]. Au Tibet, le Lǐfàn Yuàn s'occupait des affaires monastiques et des nomades, délimitait les frontières, faisait fonctionner un système postal, supervisait le commerce, présidait rencontres et cérémonies. Il avalisait le dalaï-lama et le panchen-lama[3].

 
Yamen de l'amban de Lhassa vers 1900.

Rompant avec l'attitude traditionnelle sinocentrique de l'empire chinois, le Lǐfàn Yuàn fut « la première institution qui prit en compte et géra les populations non chinoises des périphéries, non pas dans le cadre de la politique étrangère, mais en les intégrant au sein d'un système de rituels impériaux visant à donner le statut de 'sujets de l'empire' à des personnes ethniquement et culturellement étrangères à la Chine »[5].

Avant l'établissement du Zongli Yamen (总理衙门 / 總理衙門) en 1861, le Lǐfàn Yuàn s'est aussi occupé des relations de l'empire avec la Russie, fixées par les traités de Nertchinsk et de Kiakhta.

Son pendant sous la République de Chine (1912-1949) fut la Commission des affaires mongoles et tibétaines.

Article connexe

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Bibliographie

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  • William Frederick Mayers, The Chinese Government: A Manual of Chinese Titles, Categorically Arranged and Explained, with an Appendix, 3rd edition revised by G.M.H. Playfair ed., Shanghai: Kelly & Walsh, 1897; reprint, Taibei: Ch'eng-Wen Pub. Co., 1966.
  • S. Brunnert, V. V. Hagelstrom, and N. F. Kolesov, Present Day Political Organization of China, traduit par Andrei Terent'evich Biel'chenko et Edward Eugene Moran, Shanghai: Kelly and Walsh Limited, 1912.
  • (en) Christopher Pratt Atwood, Encyclopedia of Mongolia and the Mongol Empire, New York, NY, Facts On File, , 678 p. (ISBN 978-0-8160-4671-3, OCLC 52901464, lire en ligne), p. 30

Notes et références

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  1. (chinois traditionnel : 理藩院 ; pinyin : Lǐfàn Yuàn ; mandchou :   Tulergi golo be darasa jurgan ; mongol : γadaγdu mongγul un törü-ji jasaqu jabudal-un jamun.
  2. Françoise Wang Toutain, Les empereurs Mandchous et le Tibet, in Compte rendu de la journée de conférences organisée au Sénat le 3 mars 2012 sur « L'histoire du Tibet du XVIIe au XXIe siècle », Groupe d'information internationale sur le Tibet, p. 25-33, p. 29 : « On peut également mentionner la Cour en charge des provinces extérieures (Li fan yuan) [...]. Cette institution, qui avait été créée dès 1638, et qui était présidée statutairement par un Mandchou ou un Mongol, fut classée parmi les 'huit yamen ', c'est-à-dire parmi les organes majeurs du gouvernement central. »
  3. a et b Le juriste Barry Sautman décrit ainsi l'action du Lifan Yuan au Tibet : « Through its Lifan Yuan (Office of Border Affairs; after 1861, Zongli Yamen), the Chinese government handled Tibet's foreign and many of its domestic affairs. During the Qing, Tibet hosted imperial troops and border patrols, and the imperial court appointed Tibetan officials. The Lifan Yuan managed lama and nomad affairs, defined borders, ran a postal system, presided over meetings and ceremonies and supervised trade. It ratified the Dalai and Panchen Lamas, created joint rule by aristocrats and high lamas and elevated the Dalai Lama above the nobles.54 From 1728, the imperial representative in Tibet or amban handled Tibet's foreign and military affairs. From 1793, the amban had the right to identity the Dalai Lama and Panchen Lama, examine their incomes and expenses, supervise immigration, coinage, corvee labour, taxes and the penal system, as well as to appoint and pay the military. The amban certified monks and had to be present at key religious events, such as consecrations of reincarnated lamas (tulku). Monastic finances were under imperial control, but the emperor privileged monks over aristocrats in Tibet, so most monks were loyal to the Qing. Central-western Tibet was thus an administered territory of China under the Qing. In 1724, eastern Tibet was incorporated into existing Chinese provinces ». ((en) Barry Sautman, Tibet’s Putative Statehood and International Law, in Chinese Journal of International Law, Vol. 9, Issue 1, 2010, pp. 127-142.
  4. Atwood 2004, p. 30.
  5. Françoise Wang Toutain, Les Empereurs mandchous et le Tibet, op. cit., p. 130.