Bénédicta
Bénédicta (anciennement Bénédictin) est une entreprise spécialisée dans la fabrication de mayonnaise, de moutarde et de sauces, appartenant à Heinz. C'est également une marque commerciale sous laquelle elle vend ses produits.
Historique
modifierEn 1904, Prosper Eeckman (1884-1956), originaire du Nord, qui n'a pas connu son père et qui n'a alors que 20 ans, achète un négoce d'huile à Wattignies. La vente qui s'avère frauduleuse, est annulée après une procédure qui donna lieu à indemnisation.
Le 22 avril 1907, Prosper Eeckman rachète un petit fabricant de vinaigre à Seclin qui vend sa production sous la marque "L'hirondelle" avec l'indemnité qu'il a touché. La vinaigrerie produisait près de 3 000 hectolitres de vinaigre par an. Dès 1910, il entreprit une modernisation des équipements et un développement des moyens de production pour permettre de doubler la production.
Prosper Eeckman ajoute par la suite la commercialisation des huiles que les gens venaient acheter en fût, malgré un concurrent bien en place avec la famille Ducatillon qui commercialisait son huile sous la marque "Des chartreux" (huile de Chartreux). A cette époque, tout ce qui se référait aux fabrications monastiques avait une connotation de qualité.
En 1911, Prosper Eeckman dépose la marque "des Bénédictins" pour la vente des huiles en bouteilles de verre, une véritable innovation emballage pour l'époque. Un réseau de représentants exclusif est créé permettant à la marque de se développer dans toute la région.
En 1934, la production de vinaigre des Bénédictins atteint les 20 000 hectolitres. C'est le moment que choisit Prosper Eeckman pour lancer la fabrication de vinaigre de vin.
En 1937, l'affaire de Prosper Eeckman, qui jusque là était personnelle, est transformée en SARL sous la dénomination les « Établissements Eeckman ».
A la sortie de la guerre, Prosper Eeckman revoit ses sources d'approvisionnement et prend une participation dans une huilerie du Niger qui presse les graines d'arachide. L'huile brute et raffinée à Seclin servira à la fabrication exclusive de l'huile des Bénédictins.
En 1956, son fils Jean Eeckman (1913-1995), second d'une fratrie de quatre enfants, reprend l'affaire.
L'entreprise se rapprochera de l'entreprise néerlandaise Duyvis pour former Mayolande en 1957, une entreprise détenue pour moitié par Duyvis et pour l'autre moitié par les Etablissements Eeckman. C'est cette même année que la marque « Bénédictin » se transforme en « Bénédicta »[1].
En 1977, Azko rachète Duyvis, puis en 1988, Mayolande passe sous le giron de Douwe Egberts, filiale de la multinationale Sara Lee qui possède également en France la marque Maison du Café. En 1991, Sara Lee cède Bénédicta à Astra Calvé[2], filiale d'Unilever possédant entre autres les marques Puget et Fruit d'Or.
Mais en 1999, Unilever rachète Amora Maille et la commission européenne l'oblige à céder Bénédicta[3]. En , Bénédicta est rachetée selon le mécanisme du LBO par Barclays Private Equity, filiale de capital-investissement de la banque Barclays (renommée Equistone Partners Europe en 2011)[4]. En 2005, un second LBO est réalisé par Axa Private Equity. Enfin, en 2008, elle passe sous le contrôle de Heinz[5]. Cette dernière est aujourd'hui une filiale de Kraft Heinz.
Organisation
modifierLe siège de l'entreprise est situé à Seclin, berceau historique de la marque. On y trouve également l'usine qui produit la mayonnaise et les sauces[6].
Liens externes
modifierNotes et références
modifier- La véritable histoire de Béné, sur le site de Bénédicta
- « Les ventes d'Astra-Calvé ont progressé de 6 % l'an dernier - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
- La réorganisation d'Unilever France est lancée, article du 13 avril 2010 sur l'Usine Nouvelle
- Investissements, sur le site d'Equistone Partners
- Bénédicta vendu à l'américain Heinz, article du Figaro du 03 juillet 2008
- Heinz va s'emparer de Bénédicta, sur Usine Nouvelle