Arthur de La Guéronnière

diplomate français (1816-1875)

Arthur Dubreuil-Hélion, vicomte de La Guéronnière, né le au Dorat et mort le à Paris 8e, est un journaliste, essayiste, diplomate et homme politique français.

Arthur de La Guéronnière
Portrait photographique de La Guéronnière par Nadar.
Fonctions
Ambassadeur de France dans l'Empire ottoman
-
Ambassadeur de France en Belgique
-
Sénateur du Second Empire
-
Député français
-
Conseiller général
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Arthur Louis Étienne Dubreuil HélionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Famille
Père
Charles Antoine du Breuil-Hélion de La Guéronnière (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Marc Charles Étienne Dubreuil Hélion de La Guéronnière (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Biographie

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Membres d'une famille poitevine et limousine d'ancienne noblesse et légitimiste, Arthur et son frère aîné Alfred se vouent au journalisme mais, contrairement ce dernier, Arthur finit par s'éloigner du légitimisme au profit d'opinions plus progressistes.

En 1845, après la publication d'une série d'articles dans L'Avenir national de Limoges, il est remarqué par Alphonse de Lamartine, qui devient, dès lors, le mentor politique et littéraire du jeune journaliste[1].

En 1848, il refuse le poste de commissaire de la République en Corrèze que lui offrait le célèbre poète, entré au gouvernement à la faveur de la Révolution de Février, acceptant cependant de l'assister en tant que chef de cabinet et de collaborer très activement aux journaux fondés par ce dernier, tout d'abord Le Bien public, qu'il cofinança et pour lequel il écrivit de nombreux articles, puis, en 1850, Le Pays, dont il devient rédacteur en chef, après avoir écrit pour La Presse d'Émile de Girardin[2].

Initialement opposé à Louis-Napoléon Bonaparte, il se rapproche, à partir de 1851, du président de la République et s'éloigne de Lamartine. En octobre de la même année, un autre légitimiste rallié à Bonaparte, Horace de Viel-Castel, conseille au président de recourir à son talent et à son intelligence pour concurrencer l'influence du puissant patron de presse Louis Véron, propriétaire du Constitutionnel[3]. Organisée par Viel-Castel, une entrevue eut lieu au début de novembre entre le président et le journaliste, qui accepta de faire du Pays un des principaux organes de la presse bonapartiste. Quelques jours plus tard, le frère cadet d'Arthur, le baron Charles de La Guéronnière, est nommé sous-préfet[4].

Malgré son opposition au coup d’État du 2 décembre 1851, qui lui fait annoncer sa démission dans Le Pays du 4 décembre[3]:226, il se rallie, peu après, au nouveau régime et devient son candidat officiel aux élections de 1852 au Corps législatif, se faisant ainsi élire député dans le Cantal.

Deux ans plus tard, il quitte le Corps législatif pour le Conseil d’État. Il fut également élu conseiller général de la Haute-Vienne. En 1856, il est pressenti pour succéder à Hippolyte Fortoul au ministère de l'Instruction publique et des Cultes, mais c’est Gustave Rouland qui obtiendra ce portefeuille.

Directeur général de la Librairie et de la Presse auprès du ministère de l'Intérieur, il accepte à ce titre de participer à la censure et d'écrire plusieurs articles et brochures politiques sous la dictée de Napoléon III, devenant ainsi l'une des principales « plumes » de l'empereur. Ses trois brochures intitulées L'Empereur Napoléon III et l'Italie[a], Le Pape et le Congrès[b] et La France, Rome et l'Italie[c] servent ainsi à annoncer et justifier les orientations de la politique italienne de l'empereur.

Ses services politiques lui vaudront un mandat de sénateur en juillet 1861. Orateur remarqué au palais du Luxembourg, il se prononça en faveur de la libéralisation du régime après 1863. En août 1862, il fonde un nouveau journal La France, dont la ligne éditoriale conciliait la fidélité à l'Empereur et la réaffirmation du pouvoir temporel du pape[5].

Décoré de la croix de grand officier de la Légion d'honneur le 14 août 1866, La Guéronnière obtient, en août 1868, l'ambassade de Bruxelles, où il dut négocier avec le chef du gouvernement, Walthère Frère-Orban, pour permettre à une compagnie française d'exploiter les chemins de fer du Luxembourg. Il est enfin nommé, en juin 1870, à l'ambassade de Constantinople. Il doit cependant rapidement abandonner ce dernier poste, à la chute du Second Empire. Contraint à renoncer à la politique et à reprendre ses activités journalistiques, il assure alors la direction politique de La Presse entre 1871 et 1875.

Notes et références

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  1. 4 février 1859.
  2. 22 décembre 1859.
  3. février 1861.

Références

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  1. Émile Deschanel, Lamartine, t. 2, Paris, Calmann Lévy, , 332 p., 18 cm (OCLC 1071089254, lire en ligne sur Gallica), p. 258.
  2. Émile de Girardin, Questions de mon temps : 1836 à 1856, t. 7, Paris, Serrière, , 500 p., in-8º (OCLC 977035529, lire en ligne), p. 466.
  3. a et b Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne de Napoléon III : 1851-1864 (préf. Louis Léouzon Le Duc, publiés d'après le manuscrit original), t. i 1851, Berne, B.-F. Haller, , 310 p., 6 vol. : portr. ; in-8º (OCLC 456505810, lire en ligne sur Gallica), p. 205.
  4. « La Guéronnière (Charles, Baron de) », dans Victor Frond (dir.), Le Panthéon des illustrations françaises au XIXe siècle : comprenant un portrait, une biographie et un autographe de chacun des hommes les plus marquants, t. ix, Paris, Pilon, , 2 pl. f° (OCLC 81508059, lire en ligne).
  5. Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne de Napoléon III : 1851-1864 (préf. Louis Léouzon Le Duc, publiés d'après le manuscrit original), t. vi 1851-1864, Berne, B.-F. Haller, , 174 p., 6 vol. : portr. ; in-8º (OCLC 456505810, lire en ligne sur Gallica), p. 205.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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