Aphrodisiaque
Un aphrodisiaque (antonyme : anaphrodisiaque) est une substance naturelle (d'origine végétale ou animale) ou une alchimie utilisée afin de stimuler le désir sexuel. Au XIXe siècle, le dictionnaire de l'Académie française les définit comme des substances qu'on croit propres à exciter aux plaisirs de l'amour[1].
Historique et usages
modifierLe terme aphrodisiaque, est dérivé d'Aphrodite, la déesse de l'amour dans la mythologie grecque et semble apparaître pour la première fois au XVIIIe siècle.
L'usage des aphrodisiaques s'apparente à une tradition folklorique. La plupart sont utilisés afin de stimuler le désir sexuel ou dans le but d'augmenter les performances sexuelles des hommes comme des femmes. Les effets recherchés peuvent être multiples : une érection facilitée ou augmentée, une sensation de légèreté, une libido ou un orgasme plus intense. Certains sont issus de plantes et épices, directement consommés ou élaborés, ou encore à partir d'éléments animaux. D'autres encore sont désignés afin d'augmenter la virilité ou encore pour lutter contre l'infertilité.
Des études mettent en avant que l'usage d'aphrodisiaques n'a pas d'effet bénéfique en traitement de la dysfonction sexuelle[2], ou encore évoquent un effet placebo[3].
La plupart des produits présentés comme aphrodisiaques sont surtout considérés comme tels pour des raisons de suggestion, notamment quand il s'agit de substances produites à partir d'objets de forme et/ou de symbolique phallique : organes proéminents (corne de rhinocéros), rhizomes et grosses racines de végétaux (gingembre, ginseng et autres Zingibéracées), organes d'animaux symboles de virilité (gorille, taureau, rhinocéros, etc.), pénis de nombreux mammifères.
Certains parfums (SeXeS par exemple) et composés chimiques ou drogues, comme les poppers, sont utilisés comme aphrodisiaques bien qu'aucune vertu de ce genre n'y ait été mise en évidence par les études scientifiques.
Substances supposées aphrodisiaques
modifier- Bourrache officinale
- 3-Methylmethcathinone
- Bois bandé : écorce d'un arbre des caraïbes, utilisé depuis longtemps par les antillais.
- Cantharide
- Catuaba : il s'agit de l'écorce d'un genévrier appelé Juniperus brasiliensis (Cupressaceae).
- Damiana - Turnera diffusa Willd. ex Schultes (Turneraceae) ou Turnera aphrodisiaca.
- Galanga
- Gingembre (Zingiber officinalis)
- Ginseng ou Panax Ginseng
- Maca - Lepidium pervuvianum L. (Cruciferae)
- Muira puama
- Pois mascate
- Salsepareille (Smilax myosotifolia)
- Tribule terrestre
- Yohimbe : pour la substance médicinale qu'on tire de son écorce, la yohimbine, un alcaloïde vasodilatateur.
Notes et références
modifier- « Dictionnaires d'autrefois : APHRODISIAQUE », sur portail.atilf.fr (consulté le )
- (en) Tamar Nordenberg, pour l'agence américaine Food and drugs administration, « Looking for a Libido Lift? - The Facts About Aphrodisiacs », (consulté le )
- (fr) Jacques Diezi, pour l'Université de Lausanne, « La pharmacologie d’Aphrodite », (consulté le )
Annexes
modifierArticle connexe
modifierBibliographie
modifier- Prof. Kurt Hostettmann, Tout savoir sur les aphrodisiaques naturels, Éd. Favre (2000) (ISBN 2-82890-625-6).
- Christian Rätsch, Les plantes de l'amour, Éd. du Lézard (2000) (ISBN 2-91071-830-1).
- Olivier de La Roque, Rachel Frély de La Roque, La vérité sur les plantes aphrodisiaques, Librairie de Médicis (1999) (ISBN 2-85327-133-1).
- E. Tomasini, Le guide pratique des aphrodisiaques naturels, De Vecchi (2006) (ISBN 2-73284-185-4).
- André Stern, Le guide pratique des aphrodisiaques, Axiome (2003) (ISBN 2-84462-122-8).
- Pino Morrenti, Cinq mille ans de cuisine aphrodisiaque, Robert Laffont (1992) (ISBN 2-22106-599-9).
- Maït Foulkes, La cuisine aphrodisiaque, Philippe Picquier (1998) (ISBN 2-87730-366-7).
- Quentin Le Pluard, « Scolie sur l’évolution du droit médical érotique : Des maladies vénériennes aux remèdes aphrodisiaques, « iatrique ou pas ? » », Médecine et Droit, no 185, , p. 23-30 (ISSN 1246-7391, e-ISSN 1777-5612, DOI 10.1016/j.meddro.2023.10.001 , HAL hal-04617868).