André Sernin
André Sernin (Jean Nersessian) est un écrivain français né le et mort en [1].
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Jean Nersessian |
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Biographie
modifierAndré Sernin, issu d'une famille bourgeoise parisienne et négociant de pierres précieuses depuis trois générations, a dû se tourner vers ce métier[2] en raison de son incapacité à enseigner, conséquence d'une tuberculose contractée en 1945. Il a échoué à intégrer l'École Normale Supérieure après avoir effectué des études en hypokhâgne au lycée Henri IV. En 1941, il termine 40e au concours d'admission section Lettres[3]. Trois ans après la publication d'Eva, il a noué une amitié avec Roger Martin du Gard, dont il reste une correspondance significative. Entre 1962 et 1967, il a publié des extraits de ses voyages sous forme de feuilletons dans le journal Combat[4].
En 1981, il soutient une thèse d'État portant sur Georges Bénézé[5].
En 1990, candidat à l'Académie française, il est battu par Hélène Carrère d'Encausse[2] au premier tour de scrutin, par 23 voix contre 9 à André Sernin.
En 1995, il se représente à l’Académie française pour le fauteuil d’Eugène Ionesco (fauteuil n°6). Marc Fumaroli est élu le 2 mars 1995. Patrick Besson et Denys Viat se présentaient également[6].
En 1995, il se présente de nouveau à l'Académie française avec également Charles Dédéyan, Michel Dupas et Jorge Semprun au fauteuil du philosophe Henri Gouhier (fauteuil n°23). L’élection qui devait avoir lieu le 1er juin 1995 a été repoussée officiellement pour une raison de calendrier[7]. Pierre Rosenberg est finalement élu à ce siège le 7 décembre 1995[8].
Critiques littéraires de quelques œuvres
modifier« Il y a longtemps que je pense que, s’il existait une justice en littérature, le nom d’André Sernin éclaterait en tête des romanciers contemporains. » Jacques Vier
« Je suis comme vous, j’attache un prix inestimable à cette volonté de clairvoyance, qui, chez vous semble ne faiblir jamais, et donne à ce que vous écrivez un incomparable accent de probité ». Roger Martin du Gard
« Alain Un sage dans la cité, d’André Sernin, dont j’ai apprécié toute la distance critique – en particulier la tragique méprise d’Alain devant l’Allemagne hithlérienne. » de Michel Winock dans Les Années Mitterrand : journal politique 1981-1995.
« Je crois que ce livre sera lu par toute la jeunesse intellectuelle » Roger Martin du Gard
« Je trouve cela beaucoup plus intéressant que tant de romans qui nous racontent comment l’auteur apprit à faire l’amour » André Maurois
« Cela se lit avec un vif intérêt… Ivre de connaissance…Très intelligent… » François Mauriac
« Cet « Apprenti », confession loyale, a de forts attraits et mérite la plus vive sympathie…Ce qui rend ce livre si sympathique, c’est cette faim de comprendre, de penser, d’être soi… » Robert Kemp
« Voici un petit livre bien fait pour passionner cette race de lecteurs, plus étendue qu’on ne croit qui ne connaissent pas de romanesque aussi attachant que celui des idées… » Claude Mauriac
« M. Sernin a misé sur la propreté morale de ses personnages et cela constitue une originalité exceptionnelle dans la présente littérature » Émile Henriot
« Une fois refermé, j’ai eu la tentation de le rouvrir, et c’est dire combien j’ai trouvé ce roman vrai et attachant » Bulletin des Lettres de la Sélection Lardanchet à Lyon.
André Bourin critique le roman d’André Sernin en soulignant que « ce ne sont pas les plus nobles ambitions » qui motivent l'auteur. Il note le « style » et la « psychologie » du récit, qui révèlent un désir « d’être écrivain traditionnel » tout en abordant une « aventure amoureuse » dans le Paris occupé. Cependant, Bourin déplore que « l’enrichissement d’un amour malheureux » ne soit pas atteint, et s'interroge « pourquoi n’a-t-il pas déroulé simplement son récit ? » Il considère le héros comme « pédant » et critique ses « discours, de dissertations, de maximes » qui en font un « moraliste » et un personnage « conventionnel ». En dernière analyse, c'est André Sernin lui-même qui, selon Bourin, mérite les « blâmes » adressés au protagoniste[11].
« …Ce diable d’homme doit avoir quelque chose à dire puisqu’il sait si bien se faire écouter. Retenons le nom de cet auteur aujourd’hui inconnu : il porte en lui une œuvre » Pierre de Boisdeffre
« André Sernin est un chroniqueur de la meilleure race. On trouvera dans le plus significatif document sur notre vie littéraire…On y retrouvera aussi, chose plus rare de nos jours, un esprit et un style qui, jusqu’à la mort de l’auteur, ne s’en laisseront pas accroire. » R-M Albérès
« Que de jeunes s’enthousiasmeront pour ce champion de la vitesse, paladin moderne » Robert Got, dans Carrefour
« J’ai lu ce livre avec beaucoup d’intérêt. Je comprends mal pourquoi son auteur n’a pas plus d’audience » Jules Romains
« La plupart des écrivains arrivés dans la génération nouvelle ne valent guère André Sernin…Peu de romanciers contemporains ont su, mieux que celui-ci, attraper le tour et la démarche des conteurs picaresques… » Robert Poulet, Rivarol
« André Sernin gagne sa partie ; on le lit sans que l’intérêt faiblisse un instant. Cette image de l’éternel et universel guerrier est tout à fait typique de notre gente époque » Robert Escarpit, Le Canard Enchaîné.
Pour Alain, un sage dans la cité
modifierBertrand Poirot-Delpech souligne qu'avec cette biographie d'Émile Chartier, dit Alain, qui « n'avait même pas été dressé à ce jour. André Sernin répare cet oubli, avec minutie et ampleur. »[14]
Distinctions
modifier- Prix Maurice Trubert 1950 de l’Académie Française[15]pour Eva.
- Prix Mottart 1954 de l’Académie Française[15]pour L’Apprenti Philosophe.
- Prix Lucien Tisserant 1959 de l’Académie Française[16]pour Désirable Elina.
- Prix Lucien Tisserant 1961 de l’Académie Française[16]pour Le Capitaine Galicien.
- Prix Véga et Lods de Wegmann 1970 de l’Académie Française[15]pour Le dernier des Cathares.
- Prix Véga et Lods de Wegmann 1979 de l’Académie Française[15]pour Les genêts de l’Espinouse.
- Prix de la Critique 1986 de l’Académie Française[17]pour Alain, un sage dans la Cité.
L’étudiant
modifier- La Greffe, 1978. De L’Ararat à Paris. Hors commerce.
- Le Greffon ou les premiers pas, 1973. Hors commerce.
- L’Apprenti Philosophe, précédé d’une lettre de Roger Martin du Gard, 1954, Nouvelles Éditions Latines. Réédité en 1981 aux Éditions France-Empire, suivi de Rêveries passions.
- Eva, 1950. Éditions Jean Vigneau.
- L’Apprenti amoureux, version complète d’Eva, 1971 et 1972. Trois volumes. Hors commerce.
- La Remontée, 1982. Éditions France-Empire.
- Le Grand Tournant, 1967. Hors commerce.
- Les Monts maudits, 1955. Nouvelles Éditions Latines.
- Les Monts maudits ou Les obliques, version complète, 1978. Hors commerce.
L’Apprenti-Écrivain
modifier- Le retour du soleil, 1968. Hors commerce.
- Lumières dans l’ombre, 1969. Hors commerce.
- Femmes et paysages, 1970. Hors commerce.
- Le point du jour, 1970. Hors commerce.
- Icare, 1956. Nouvelles Éditions Latines. Couronné par la Société des Gens de Lettres.
L’Écrivain
modifier- D’une guerre à l’autre, 1974. Hors commerce.
- Kathy, 1957. Multigraphié.
- L’orage de midi, 1975. Éditions de la Revue Moderne.
Autres Romans
modifier- Pilote de course, 1957. Nouvelles Éditions Latines.
- Désirable Elina, 1959. Nouvelles Éditions Latines.
- Le Capitaine Galicien, 1961. Nouvelles Éditions Latines.
- Pilote de moto, 1964. Nouvelles Éditions Latines.
- Le dernier des Cathares, 1970. Éditions de Montligeon. Réédité en 1974 aux Editions de l’Amitié.
- Nathalie, 1974. Multigraphié.
- Franc-tireur en uniforme, chronique de la guerre 1939-1940. Éditions Jacques Grancher, 1973.
- Le réprouvé, 1975. Hors commerce.
- Bel-Amant et les sirènes, 1976. Éditions de la Revue Moderne.
- Les genêts de l’Espinouse, 1979. Edisud.
- La confession d’un homme perdu, 1980. Hors commerce.
- Les amants de Quillan, 1980. Multigraphié.
- Le médecin de Sumatra, 1983. Éditions France-Empire.
- L’homme de Tokat, 1987. Éditions France-Empire.
- Les lotus de Bali, 1987. Éditions France-Empire.
Théâtre
modifier- Alexandre le Grand, drame historique, 1969. Hors commerce.
- Le Tzar sans nom, drame historique, 1963. Nouvelles Éditions Latines. Couronné par l’Académie Française[15] et retenu par le Jury du prix d’Enghien.
- La rupture égoïste, comédie en un acte, 1969. Hors commerce.
- La voie du sang, drame historique, 1970. Hors commerce.
- Le peintre et le marchand, drame historique, 1975. Hors commerce.
- Amants et auteurs, George Sand et Alfred de Musset, comédie dramatique en trois actes et cinq tableaux, 1995. Hors commerce.
Impressions de voyage
modifier- L’Asie à vol d’oiseau, Feuilleton de Combat, 1962-1963.
- Les Indes à vol d’oiseau, Feuilleton de Combat, 1963-1964.
- De New York au Yucatan, Feuilleton de Combat, 1965.
- L’Amérique du Sud à vol d’oiseau, Feuilleton de Combat, 1966.
- De Paris au Caucase, 1962-1963, Multigraphié.
- Un mois en Chine et en Sibérie, Feuilleton de Combat, 1966-1967.
- L’Afrique Australe à vol d’oiseau, 1966, Multigraphié.
- Le tour du monde en trente-six jours, 1968, Multigraphié.
Correspondance
modifier- Avec Roger Martin du Gard, 1953-1958. Hors commerce.
Philosophie, Morale et Politique
modifier- Réflexions sur la guerre, 1946. Multigraphié.
- Défense de l’humanité, 1965. Hors commerce. (Sous le pseudonyme de Michel Dromon)
- Comment va périr l’Occident, 1976. Éditions de la Revue Moderne. (Sous le pseudonyme de Frédéric Valensole)
- Complot à Moscou, 1977. Éditions de la Revue Moderne. (Sous le pseudonyme de Frédéric Valensole)
- Un philosophe méconnu, Georges Bénézé, thèse de doctorat ès-lettres, 1982. Éditions France-Empire.
- Vivre pour quoi ? 1982. Multigraphié.
- Alain, un sage dans la cité, 1985. Éditions Robert Laffont. Grand prix de la critique de l’Académie Française[15], 1986.
- Journal d’un bourgeois de Paris en mai 1968. Hors commerce.
- Bilan d’un écrivain, 1988. Hors commerce.
- Nouveaux dialogues des morts, 1989. Éditions France-Empire.
- Plaidoyer pour un monde en péril ou cinquante ans après, essai sur l’humanité au seuil du 3ème millénaire, 1990. Éditions France-Empire.
- Nouveaux nouveaux dialogues des morts, d’Innocent III à Marilyn Monroe, 1990. Hors commerce.
Références
modifier- Le Monde, 21 juin 1997, p. 20.
- « Mme Hélène Carrère d'Encausse élue à l'Académie française », sur lemonde.fr, .
- « Concours d'admission à l'Ecole Normale Supérieure », L'Ouest-Éclair, (lire en ligne)
- André Sernin, Bilan d’un écrivain, 1988. Hors commerce
- « Un philosophe méconnu : Georges Bénézé », sur sudoc.fr (consulté le ).
- « Marc Fumaroli, soixante-deux ans, professeur au Collège de France, auteur de nombreux ouvr », sur L'Humanité, (consulté le )
- « Académie: une affaire Semprun? », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Pierre Rosenberg élu à l'Académie. », sur Libération.fr, (consulté le )
- André Sernin, La Remontée, Editions France-Empire,
- André Sernin, Les Monts Maudits, Nouvelles Editions Latines
- André Bourin, « Romans », Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, , p. 3 (lire en ligne)
- André Sernin, Pilote de Moto, Nouvelles Éditions Latines,
- André Sernin, Le Tzar sans nom, Nouvelles Éditions Latines
- « " Alain, un sage dans la cité ", d'André Sernin Un intellectuel simple soldat », Le Mondre, (lire en ligne, consulté le )
- « André SERNIN | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
- « Prix Lucien Tisserant », sur Académie française (consulté le ).
- « André SERNIN | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
- « André Sernin », sur data.bnf.fr (consulté le )
- André Sernin, Plaidoyer pour un monde en péril, Édition France-Empire, Note bibliographique