Ambactos
Ambactos est un terme gaulois signifiant « Celui qui est autour » « celui qui circule alentour » (*ambi-actos de *amb(i) 'autour, alentour' et *aĝ- 'aller, mener'). Il correspond à une forme de dépendance d'un homme originairement libre et donc armé, qui s'engage envers un personnage important et le suit notamment à la guerre[1],[2].
Ce terme a donné le français « ambassade », emprunt à l'occitan ambaissada, ambayssada par l'intermédiaire de l'italien ambasciata, issu du latin médiéval d'origine germanique ambactia (cf. allemand Amt)[3]. L'ancien français avait aussi ambassée, emba(s)sée, passé en anglais embassy[4].
Ses correspondants celtiques sont le gallois amaeth "cultivateur", par une spécialisation de sens, et le vieux breton ambaith, mentionné sur le cartulaire de Redon[5].
Les ambacti dans la société celte
modifierCésar pensait que les Ambacti étaient la propriété d'une personne mais il n'en est rien même si, selon V. Krutas, ils se trouvaient dans une situation proche du servage. Proche seulement car l'ambactos était un guerrier, un homme armé et donc un homme libre.
En fait, ils abandonnaient à un personnage influent leur personnalité juridique contre une dette ou une rétribution. Le personnage devait les représenter sur toute affaire légale. En contrepartie, le guerrier ambactos devait l'accompagner à la guerre.
En temps de paix, l'ambactos vivait comme son « protecteur », c'est-à-dire grassement. En temps de guerre, si le personnage influent mourait, l'ambactos devait mourir lui aussi.
Chez les Gaulois, comme dans la plupart des sociétés antiques, il y avait des hommes libres et des esclaves. Les hommes libres eux-mêmes étaient répartis en trois catégories : La plèbe, misérable et sans aucun pouvoir politique, faisait partie de la clientèle de la noblesse et comprenanit des travailleurs manuels, dont la condition était comparable à celle des esclaves, et des hommes de guerre, les ambactes, qui entouraient les nobles au combat[6].
Légendes monétaires
modifierOn retrouve le mot « ambacti » sur des pièces de monnaie des Médiomatriques et des Lexoviens, par exemple, sans que l'on puisse savoir s'il s'agit de la fonction ou d'un anthroponyme.
Sources antiques
modifier- Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules [« Commentarii de Bello Gallico »], entre -57 et -51 [détail des éditions], p. VI, 15.
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], Phocide, 10-12.
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] IV, 1.
Notes
modifier- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 40 - 41.
- Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994. p. 186 - 187.
- Pierre Gastal, Nos racines celtiques, du gaulois au français, dictionnaire, Mondovi, Italie, éditions désIris, , 320 p. (ISBN 978-2-36403-061-9), p. 107
- Xavier Delamarre, Op. cité
- Alain Melchior-Bonnet et Pierre Thibault, Naissance d'une nation, des origines à 987, histoire de France illustrée, Bologne, Librairie Larousse, , 170 p. (ISBN 2-03--799071-5), p. 25