Abel Maître
Abel Maître, né Paul Abel Bénoni Maître le 9 mars 1830 à Paris[1] et mort au Perreux-sur-Marne le 24 novembre 1899[2], est un sculpteur français spécialisé en moulages. Précurseur de la restauration des objets archéologiques métalliques, il dirige le premier atelier de restauration et de moulage du musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Paul Abel Bénoni Maître |
Nationalité | |
Activité |
sculpture |
Maître |
Antoine-Louis Barye |
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Distinction |
Chevalier de la Légion d'honneur |
Biographie
modifierAbel Maître est un élève d’Antoine-Louis Barye, directeur de l’atelier de moulage du Louvre (1848-1850). En 1861, il assiste Alexandre Bertrand dans ses fonctions au sein de la Commission de topographie des Gaules. Sa tâche consiste alors à effectuer des moulages[3].
En 1864, sous l’impulsion de Jean-Baptiste Verchère de Reffye, officier d’ordonnance de Napoléon III, un « Atelier de reproduction d’objets d’archéologie établi sous le patronage de l’Empereur » est créé au 47 rue de Sèvres à Paris. Les moulages effectués servent à remplir le nouveau musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines (aujourd'hui, et depuis 2009, musée d'Archéologie nationale et domaine national de Saint-Germain-en-Laye)[3].
Abel Maître entre au Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines en novembre 1866 avec le titre d’Inspecteur des ateliers et y travaille jusqu’en 1896. Il dirige les ateliers de moulage et de restauration. Considéré comme un passionné enthousiaste par ses contemporains, il collabore à l’expérimentation de reproduction d’armes antiques avec Verchère de Reffye, dont les démonstrations rencontrent un vif succès[3]. Associé à l'élaboration des salles du musée, il réalise de nombreuses maquettes, comme celles des dolmens exposés dans la salle 3, ainsi que des moulages de grands monuments antiques[4].
A la fin des années 1860, il fouille pour le compte du musée, à la demande d’Alexandre Bertrand. En 1869, il fouille le site de la nécropole Magny-Lambert aux côtés d'Édouard Flouest, correspondant de la Commission de topographie des Gaules[4], qu'il acquiert, et celui de Saint-Maur. Il effectue le moulage de l’Arc d'Orange en 1869 et l'estampage des dalles de granite ouvragées du cairn de Gavrinis en 1866, redécouvert en 1832[5], ce que ses contemporains considèrent comme une prouesse. Abel Maître acquiert ainsi une solide connaissance de l’archéologie gauloise[3].
En 1894, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur et quitte son poste au Musée des Antiquités nationales à la fin de la même année[3].
Il décède en 1899 au Perreux-sur-Marne.
Exposition
modifierUn estampage réalisé par Abel Maître d'une dalle de granite ouvragée du cairn de Gravinis (vers 3500 av J.-C.) est exposé dans le cadre de l'exposition Les choses. Une histoire de la nature morte au musée du Louvre du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023, parmi les œuvres de l'espace nommé « Ce qui reste »[5].
Références
modifier- Archives de Paris Acte de naissance reconstitué, vues 5 à 7 / 51
- Archives départementales du Val-de-Marne Acte de décès no 190 dressé le 25/11/1899, vue 94 / 140
- « Abel Maître », sur Musée d'Archéologie Nationale (consulté le )
- Corinne Jouys Barbelin, « L'entourage de la CTG, Abel Maître (1830-1899) », sur Aux sources de l'Archéologie nationale (consulté le )
- Rémi Labrusse, Les choses. Une histoire de la nature morte, Paris, Lienart éditions, , 447 p. (ISBN 978-2-35906-383-7), p. 44
Bibliographie
modifier- F. Douau., « Abel Maître, mouleur, restaurateur », dans Antiquités nationales, n°16-17, pp. 17-20, 1984-1985.
- E. Gran-Aymerich., Naissance de l’archéologie moderne 1798-1945, Paris, CNRS Editions, 1998.
- C. Granger, L’Empereur et les arts : la liste civile de Napoléon III, Paris, Ecole des Chartes, 2005.