Abbaye de Maizières
L’abbaye de Maizières est un ancien monastère de cisterciens, troisième fille de La Ferté, fondé à partir de 1125 sur la commune de Saint-Loup-Géanges au lieu-dit Saint-Loup-de-la-Salle, dans le diocèse de Chalon-sur-Saône.
Diocèse | Chalon-sur-Saône |
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Numéro d'ordre (selon Janauschek) | LXII (62)[1] |
Fondation | 1125 |
Fin construction | 1236 |
Dissolution | 1791 |
Abbaye-mère | Abbaye de La Ferté |
Lignée de | Abbaye de La Ferté |
Abbayes-filles | 177 - Abbaye de Sturzelbronn (1143-1790) |
Période ou style | Roman |
Coordonnées | 46° 56′ 53″ N, 4° 53′ 13″ E[2] |
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Pays | France |
Province | Duché de Bourgogne |
Département | Saône-et-Loire |
Commune | Saint-Loup-Géanges |
Site | https://domaineabbayedemaizieres.com/ |
Histoire
modifierLa fondation
modifierAu XIIe siècle à l’ouest de la paroisse de Sanctus Lupus (Saint-Loup) est établie une nouvelle abbaye, troisième fille de celle de La Ferté sur Grosne, elle-même première fille de Cîteaux, l'abbaye de la Ferté ayant déjà créé deux filles en Italie à Tiglieto en Ligurie (1122) et à Lucedio dans le Piémont (1124). Trois autres filles de Cîteaux sont créés après la Ferté : Pontigny en 1114, Clairvaux et Morimond en 1115[3].
La charte de fondation date de 1132 et l’abbaye reçoit, outre les terres du Verglat et de Maizières, des terres à Corcelotte et à Pommard. D’abord établis in territoria Scoteria ils édifièrent une chapelle en bois [3]aujourd'hui Les Gouttières, les moines s’installèrent probablement au milieu du XIIe siècle, à Maizières [3], domaine irrigué par la Dheune, afin d'avoir l'eau en abondance et assurer le développement de leur abbaye[4].
L'abbaye de Maizières est fondée sur les ruines d'un ermitage, d'où son nom de Macerioe (masures) ou maiserioe in territorio Scoteriense, par l'un des nombreux donateurs de l'Abbaye de La Ferté, Foulques de Réon (apparenté aux Montaigu, Réon ou Rion qui est aujourd'hui un hameau à la sortie du village de Demigny) à l'origine du don du domaine de Lescotière. La charte de la fondation confiée à Dom Barthélemy, abbé de la Ferté, est rédigée en présence de Gautier, évêque de Chalon, Jocerand de Langres, Pierre Ier archevêque de Tarentaise, Robert de Marnay, Raymond Gumber et Hugo Rufus de Saint-Romain. La grande Église de l'abbaye fut consacrée le . Elle possédait 15 chapelles, principalement dans le chœur ; celui-ci comprenait 80 chaires. D’après l’abbé Courtépée au XVIIIe siècle, « sa nef était un peu étroite mais le chœur entouré d'un déambulatoire était fort beau », elle était comparable à celle de l'église de Semur-en-Auxois. La flèche du clocher, couverte d'ardoises, avait 38m de haut de la lanterne à la croix. Son abside très importante se rapprochait des bâtiments du monastère. Un large déambulatoire constitué par une galerie en forme de fer à cheval devait circonscrire le chœur, d'un croisillon à l'autre, dans le prolongement des collatéraux [5]. On y voyait à l'intérieur les mausolées de deux évêques de Chalon : Alexandre de Montaigu, (statue au musée de Chalon) et Olivier de Martreuil; certains bienfaiteurs y avaient leur sépulture : Hugues III duc de Bourgogne; Guy de Vergy ayant fait une donation a l'abbaye en 1154; Hugues de Palleau, Guy de Verdun, Richard de Montbéliard; certains seigneurs de Couches, Guillaume en 1298, Jean et sa femme en 1440 et Claude, tué à la bataille de Buxy le . Hugues de Neublans, Robert comte de Tonnerre, Alexandre de Bourgogne (legs dans son testament en 1205), Béatrice comtesse de Chalon, Geoffroy de Chagny, Vauthier sans terre, Jehanne de Navilly. En 1717, on ne voyait plus dans l’église que les deux mausolées des évêques de Chalon et dans le cloître ceux du fondateur, de son épouse Chonors et de leurs enfants, les autres sépultures ayant été bouleversées par les guerres de Religion[5].
Développement
modifierEn 1251, les moines aménagent des étangs sur la Vendaine (Etang Neuf et étang du Petit Beauregard) et, au cours de ce siècle, ils s’efforcent de posséder les moulins sur la Dheune ou sur le canal de la petite Dheune. Parmi eux, le moulin de Saint-Loup-de-la-Salle (aujourd'hui : Saint-Loup-Géanges), entré dans la dépendance de l'abbaye en 1304[6].
À la fin du siècle, les moines ont constitué par donations successives un patrimoine foncier important en forêts, étangs poissonneux, terres de culture, pâturages irrigués, moulins à eau, fermes, métairies, vignes qui donnèrent naissance aux plus grands vins de la Bourgogne, les Beaune, les Chassagne, les Pommard etc., une tour et des maisons à Beaune, avec, au moins jusqu’en 1672, « le petit Maizières », un ensemble de maisons et celliers dont subsistent encore aujourd'hui, rue Maizières, caves et logis de l’abbé transformés en hôtel.
De 1362 à 1364, l'abbaye achète plusieurs maisons à Beaune.
En 1377 le duc de Bourgogne Philippe II le Hardi accorde à l'abbaye la franchise pour l'entrée dans la ville de ses vins de Beaune, Blagny, Puligny-Montrachet et Morgeot près de Saint-Aubin, sans payer de droit d'entrée. Cette coutume étant contestée par les échevins beaunois; le par lettres patentes, le duc tranchera ce différend en exonérant les religieux de Maizières du droit d'entrée des vins mais, en contrepartie, la ville de Beaune achètera pour 200 francs une partie des maisons que l'abbaye possédait dans la ville avec une tour qui deviendra le beffroi et Tour de l'horloge de Beaune[7].
Destructions
modifierLes guerres de Religion sont la source de graves dommages pour l’abbaye que les moines (au nombre de vingt à trente) s’efforceront de relever à partir du deuxième quart du XVIIe siècle.
En 1789, il ne reste que neuf moines. Un de ces moines, le cellérier, religieux de l’ordre de Cîteaux, se fait particulièrement remarquer ; du nom de Gaspard Goudier, franc-maçon depuis 1777, il engage un procès devant l’officialité de Chalon-sur-Saône pour se faire séculariser, son revenu personnel à l’abbaye était de 1.400 livres. Ayant perdu son procès, il est condamné à rester dans le cloître de l’abbaye par ses juges ecclésiastiques. La Révolution lui rend la liberté pour peu de temps, malgré son serment constitutionnel devant les officiers municipaux de Bonne Nouvelle à Paris le , il est arrêté et interné sous la Terreur pour avoir été « …attaché aux jouissances qu’il goûtait dans son état de moine, et aux propriétés dont il croyait que son ci-devant Ordre n’eût pas dû être dépouillé » [8]
L’Assemblée Constituante décida de la mise à disposition de la Nation des biens du clergé. L’inventaire des biens de Maizières est réalisé en juillet 1790 et, divisée en quatre lots (La maison conventuelle, la maison abbatiale, la métairie de la Forge et la métairie de l’Épervier), l’abbaye est vendue aux enchères.
La maison conventuelle, cour, jardin, clos avec les aisances et dépendances, église et cloître, compris dans le lot n°1 sont estimés et mis à prix à 15 000 livres le . La totalité des lots au nombre de quatre avec la maison abbatiale (qui se trouve derrière la maison conventuelle), la métairie de la Forge, la métairie de l’Épervier de Saint-loup, sont estimés à 117 902 livres 18 sols 4 deniers. L'enchère fut emportée pour l'ensemble des lots à 163 500 livres par Nicolas Degros, négociant à Chalon, qui immédiatement les revend en trois lots dont le premier à Antoine Durus, négociant à Gergy, qui le rétrocède à Claude-François Deplace, entrepreneur, fin 1791.
Le sieur Degros évoqué ci-dessus pourrait avoir été un marchand de fontes et de fers, et avoir servi d'informateur à William Wilkinson, lequel a contribué à la construction de la première usine du Creusot. L'historien anglais H.W. Chaloner a publié une transcription du rapport de William Wilkinson en date du , en appendice de sa communication au colloque international de 1955 à Nancy : Le fer à travers les âges. Wilkinson cite dans son rapport un « Mr. Degros of Châlons-sur-Saône » qui a vu passer dans ses mains plus de 15 000 tonnes de fonte. »
Afin d'empêcher un éventuel retour des moines, Claude-François Deplace fait démolir l'église et le cloître, toutes les pierres récupérées et « meubles » étant vendus ou transférés dans les environs en 1791; gisant d'Alexandre de Montaigu, évêque de Chalon, enterré à Maizières le jour de Noël 1261, à Chalon (musée Denon); le jeu d'orgues construits en 1699 par le facteur d'orgues du Roi, Julien Tribuot qui travailla pour la construction de l'orgue de la Chapelle du château de Versailles (vers 1708), racheté par la paroisse de Seurre se trouvent maintenant, superbement restauré en 1991, dans son église;
Les stalles (à l’origine au nombre de 80) en bois à St-Pierre de Chalon dominées par les statues en pierre de Saint Augustin, Saint Ambroise, Saint Jérôme, Saint Grégoire qui se trouvaient dans le chœur de l'église de l'abbaye [5] ; Le Christ mesurant près de 3m de haut et deux reliquaires transférés en l'église le par le curé constitutionnel du village de Saint-Loup-de-la-Salle[5]; les cloches à Demigny ; la grille du chœur fût utilisée comme rampe d'escalier d'accès au premier étage de la maison conventuelle des moines qui devint le château de Maizières. Quelques volumes de la bibliothèque seront réunis à ceux de la bibliothèque de Chalon; Une dalle funéraire des seigneurs de Montaigu avec inscription du XVe siècle (Sic transit gloria mundi !) servira de pierre d’évier dans la grande cuisine du château[3].
Architecture
modifierFiliation et dépendances
modifierMaizières est fille de l'abbaye de La Ferté.
Liste des abbés
modifierQuarante-et-un abbés ont occupé successivement le siège abbatial de Maizières depuis son origine jusqu'à la Révolution[5].
Liste des Abbés réguliers
modifier- I. - Angelerus ou Angelerius, appelé aussi Anglericus et Angelicus, dans quelques chartes est appelé le premier abbé, mais dans d'autres documents, surtout dans les annales de l'ordre, est désigné sous le nom de Paganus, apparemment parce qu’il avait deux noms. Sous le premier vocable, il est mentionné dans la charte de Walter, évêque de Chalon, à la communauté de Saint-Pierre de Chalon, l'an 1133.
Mais Paganus est réputé, après la dixième année de son administration, avoir accordé à
Siméon II duc de Lorraine et à- son épouse Anne de Namur, réclamant des moines, la faveur de construire, en vue d'en loger une douzaine, un bâtiment à Stulzebrune, dans une contrée de la Lorraine, près de l' Alsace et, enfin, avoir terminé sa vie en l'an 1146.
En cette année, Angelerius arriva à l'abbaye du Miroir.
- II. - Guillaume, désigné comme second abbé dans plusieurs chartes, obtint en 1147 du Pape Eugène III, une bulle de- protection.
En témoigne aussi, en 1151, une charte de Cîteaux parmi les preuves fournies par Guy de Vergy. En 1154, il reçoit de Guy de Vergy tout ce qu'il possédait dans le territoire de Bulliaco.
En 1158, il signe un contrat avec Guy, abbé d'Arremarensi, pour une grange ; enfin, en 1172,
on le trouve cité dans le cartulaire de l'église de Chalon. Mais il n'y a pas trace d'une donation qui aurait été faite à Richard d'une terre aux alentours d'Allerey près de la Saône par Guy, seigneur de Verdun, contemporain de l'abbé Guillaume, non plus que du bref d'action de grâces en remerciement de cette donation à l'abbé Richard. Il mourut en l’an 1171.
- III. - Zacharie, dans un catalogue écrit à la main, appelé troisième abbé, est désigné pour avoir obtenu des lettres pontificales d'Alexandre III, confirmées par un diplôme
d'Eugène III. Il mourut en l'an 1182.
- IV. - Artaud, à qui Hugues de Palleau avait concédé un droit de pâture dans toutes ses terres, est nommé dans une charte d'Engilbert, évêque de Chalon, pour La Ferté. Le même, en 1183, reçut une bulle de Lucien III approuvée du secrétaire de trois évêques et de douze cardinaux, dans laquelle son énumérés tous les fonds du monastère qui, selon l'expression de Lucien, sont pris sous sa protection, à l'exemple d'Eugène et d'Alexandre ses prédécesseurs. Un document semblable émané d'Urbain III s'ajouta aux documents précédents en · 1185. Il mourut en l'an 1187.
- V. - Guy I de Plamben est peut-être le même que Guy chargé, sous l'abbé Artaud, des fonctions de prieur. Nous supposons en effet que ce Guy, ·abbé de Maizières, mentionné en 1187 dans la charte d'Hugues de Bourgogne, était à La Ferté. Car Guy reçut en 1190, de ce même Hugues, un cadeau à son départ à Jérusalem. Il apparaît avec Nicolas, abbé du Miroir, dans la charte de donation fait au monastère de Maizières. Le même, en 1199, obtint le privilège de protection d'innocent III dont il est fait mention à peu près dans le même temps dans la charte de Molaise. En l'an 1201, lui-même et sa sœur Mathélie firent don à leur parent Guy, surnommé Garos·) de tout ce qu'ils possédaient dans le domaine de. Plamben. Il était encore en fonction en 1205 et en 1210, quand il entre en relation '.avec Bertrand de Saudun. Il mourut en l'an 1213.
- VI. - Etienne, en 1214, reçut de l’évêque Gauthier, confirmation des dîmes acquises au diocèse d'Autun. Il est mentionné aussi en 1221, dans la charte d’Elisabeth de Meursault.
- VII. - André, reçut un présent d'Hugues, seigneur de Col chis en 1223, et c'est lui, sans doµte, qui est mentionné en 1228, dans la charte de Blanche-Rive.
- VIII. - Boniface, en 1229, 1232 et 1233, année où il s'engage avec le soldat Bertrand de Chagny, ainsi qu'en 1237. L'évêque Guillaume lui confirme les dîmes acquises durant son épiscopat.
- IX. - Barthelemy est rencontré en 1239, dans une charte de Chalon-sur-Saône et en 1242, au mois d'août, dans les tables de Saint-Seine ; le même fait une transaction l'année suivante avec Philippe, abbesse de Molaise.
- X. - Robert était en fonction déjà en 1243. Il conclut un arrangement avec noble homme Etienne Ruellée en 1248, et il est mentionné en 1250, avec Guillaume Abbé de Saint-Pierre de Chalon, dans le chartrier de l'évêque Chalon.
Or, Lambert est sous son obédience pour dix ans suivant un catalogue manuscrit, un autre document le place après Olivier. Mais on ne trouve aucun détail, à son sujet e t il n'est fait aucune mention de lui ailleurs.
- XI. - Guy II, an 125o, dans une charte de Bussières, est omis dans le catalogue MS qui nous a été récemment transmis. Probablement qu'il eut des contestations au sujet de l'abbaye avec Olivier qui suit et à qui il survécut.
- XII. - Olivier, 1253-54 et 1255 au mois de mai, dans le cartulaire de Chalon et encore ailleurs en 1257.
- XIII. - Guy III, 1262, dans une charte de Bussières, probablement la même que ci-dessus.
- XIV. - Bernard, 1264-1265, la même année qu'il fit don à vie à Pierre seigneur de Palleau et
d'Allerey, de sa maison d'Ecuelle. Il fit une transaction l'année suivante avec Guy, évêque de Chalon, et Jean, abbé de La Ferté.
Il était encore sur son siège en 1278, comme parait l'indiquer l'inscription suivante gravée sur une pierre tombale qui fut autrefois la pierre d'autel de Saint-Christophe, détruite environ quarante ans auparavant : « Ici repose frère_ Bernard, 13e abbé de cette maison ».
- XV. - Gérard succéda à Bernard.
- XVI. - Renaud ou Réginald est nommé en 1281 avec Guillaume, évêque .de Chalon, dans le cartulaire de Chalon.
- XVII. - Mathieu, en 128 6, 1288 et 1291.
- XVIII. - Hugues, que nous trouvons sous le nom de Crocet, dans une charte de l'évêque de Chalon, pour Molaise, ave Henri, archevêque de Lyon ; Girard, doyen de Chalon et d' Autun, il est nommé juge d'un débat au sujet des dîmes des revenus de la paroisse de Saint-Loup près de
Maizières. Le même signe un contrat en 1299 avec Guillaume d Bellevesvres, évêque de Chalon ; il en est encore fait mention dans des chartes des années 1304, 1305 et 1309.
- XIX. - Jean I, en 1321 et 1323, année où il fait un échange avec Hugues de Malleyo, seigneur administrateur d'Alleriot.
- XX. - G..., abbé de Maizières, apparaît comme témoin dans le testament d'Agnès, fille de Saint-Louis, duchesse de Bourgogne, rédigé l'an 1325 d'après l'estimation de la Chambre de Dijon, article des testaments, liasse 2; n°19.
- XXI. - Pierre de Chastenay, 1340.
- XXII. - Jean II, an 1368, paya cinq cent quarante florins d'or à Jacques de Vienne, seigneur de Longwie, pour une maison achetée à Vosne. C'est probablement le même que Jean de Rivière que l'on trouve dans plusieurs chartes de 1371, 1372 et 1373.
- XXIII. - Odon de Beaune, an 1378-79 et 1388.
- XXIV. - Elie Jacquelin, quelquefois appelé Elie de Chagny, eut pour mère Odette de Chagny, dont l'anniversaire est relaté dans l'obituaire du 7 avril ; son frère était Jacques Jacquelin. Il était en fonction les années 1398, 1399, 1400, 1414, 1424, 1425, 1431 et 1435.
Il repose dans l'église sous l'épitaphe trompeuse qui lui attribue seulement trente-et-une années de gouvernement, à moins qu'il n'ait cessé de gouverner plus tôt.
- XXV. - Guy IV, surnommé Bridard, non pas de La Ferté, à moins qu'il ne s'agisse de son lieu de naissance, est mentionné, l'an 1434, dans la charte de Stamedii et encore en 1437 et 1438.
- XXVI. - Philippe de Fontaine, 1-44o et 1441, en l'année où il obtint une bulle d'Eugène IV, contre les ravisseurs des biens du monastère. Il est- encore nommé en 1443 et 1446, par Chrysostome Henriquez dans son petit recueil des Saints-Ordres de Cîteaux, qui écrit qu'après huit années de gouvernement à Cîteaux, il est passé à la préfecture de Clairveaux.
- XXVII. - Gérard Margueron de Poiley, 1446, 1450, 1451, 1460 et 1462, l'année où il assista à la réception solennelle de Jean de Poupet, évêque de Chalon, dans l'église abbatiale de Saint-Pierre. Et, , comme il avait atteint l'âge de· soixante ans, il transmit l'abbaye à son neveu, sous réserve d'une pension de cent florins, avec l'approbation du pape Paul Il.
Il mourut en 1470 et reçut la sépulture dans l'église, devant l'autel de Saint-Benoît, dit aujourd'hui l'autel de tous les saints, sous cette épitaphe :
CY GISSENT
Révérends pères en Dieu
dom Gérard Margueron
qui a été abbé de Céans vingt-sept ans
qui trépassa l'an mil quatre cent soixante dix ;
et dom Pierre Margueron
lequel a été abbé de Céans trente-trois ans
qui trépassa, le seizième jour - de Juin mil cinq cent, trois ;
·
et vénérables et religieuses personnes dom Jehan Gignaud
bachelier formé en théologie,
lequel trépassa le 21 de décembre l'an mil cinq cent trente-et-un
et dom Adam Belicot
dit Veillerot qui a été prieur de Céans trente-quatre ans,
lequel trépassa le dix-huit de Novembre
l’an mil cinq cent trente-quatre
et fut le dedit dom Pierre abbé
par la renonciation de dom Girard.
Les dits Belicot et Gignaud
neveux desdits abbés.
Dieu par la sainte grâce
de leurs péchés miséricorde leur fasse.
- XXVIII. - Pierre II Margueron commença d'être en fonction l'an 1469, jusqu'en 1503 , sa mort est relatée dans l'épitaphe ci-dessus.
- XXIX. - Antoine de Vienne, moine de La Ferté, est mentionné abbé de Ma izières 15o3-15o5 et 1506. Le pape Jules II le confirme dans cette dignité l'année suivante ; il semble qu'il se soit démis la même année quand il fut élu à La Ferté ; il devient ensuite évêque de Chalon.
- XXX. - Claude de Bessey, par la renonciation d'Antoine, est installé nouvel abbé de Cîteaux par le pape Jules II, en 1507.
Dans ce monastère, il fit des réparations aux toitures dévastées et construisit un campanile d'un magnifique travail. On en parle aussi en 1512, 1513 et 1527, au moment où il s'excuse par procurateur de ne pouvoir assister au Concile de Lyon, se trouvant alors à· Paris pour la
réunion des membres de son ordre. Sur ces entrefaites, il obtint l'abbaye de Prata qu'il joignit à Maizières, jusqu'à ce qu'il laissat l'une et l'autre à son neveu, soit par renonciation, soit par sa mort : on ne le sait pas d'une façon bien nette. Ce qui est certain c'est que Claude régissait encore Maizières en 1547 et Prata en 1548. Il mourut en 1551.
- XXXI. - Louis de Bessey, neveu de Claude, par son frère, fut aussi abbé de Prata, ensuite de Maizières sous ce nom on le trouve en 1551 et 1557 ; enfin abbé général de Cîteaux où il faut le chercher.
- XXXII. - René de Birague ; cardinal de S.R.E. et chancelier de France, obtint cette abbaye ' pour une période d'environ neuf ans.
- XXXIII. - François Scipion de l'Eglise de Chalon, Piémontais de Cherasco, du domaine des seigneurs de Cervin, dont François Auguste, son propre neveu et évêque de l'Eglise de Saluces, a écrit l'éloge dans la chronique historique du Piémont.
Ce fils d'Augustin, sénateur royal, né à Saluces, le 10 octobre 1549, moine profès de Cîteaux, établi abbé de Sainte-Marie· de Maizières, reçoit la bénédiction d'Antoine, cardinal Boba, dans son abbaye de Pignerol, le 3 avril 1569. Peu après il est créé vicaire général de l'ordre tout entier en Italie. Il visita presque toute sa province et comme il était très versé dans un grand nombre de langues, il composa en latin une vie de Saint Bernard, ainsi que l'éloge d'un grand nombre de sujets illustres de son ordre ; il rassembla aussi, en· un volume , les actions remarquables de femmes d'après divers auteurs ; son frère Louis, comte , de Ceri, sénateur éminent du Sénat souverain de Turin, écrivit l' histoire du Piémont en trois livres et aida beaucoup d'autres travaux et, après avoir agrandi de nouvelles constructions le palais abbatial, mourut à Saluces, le 23 mars 1578. Enseveli dans le cloître de l'église de la bienheureuse Marie de Stafarde, sous cette épitaphe :
François Scipion de l'Église illustre de Saluces,
profès de l'ordre de Cîteaux, abbé de Maizières,
du pays des Séquanes et vicaires de tout cet ordre en Italie,
docteur en sacrée théologie et en droit,
d'une science remarquable, âgé de vingt-huit ans.
A son fils chéri, sa mère Anna dans son amer chagrin, a élevé ce monument en 1578.
- XXXIV. - Silvestre de Saluces de la Mente, fils de Michel Antoine de Saluces, comte de Mantoue, Verceil et autres lieux de la marche de Saluces, et aussi chevalier à collier de France et de Savoie et de Bernadière de Aubri, par la mort de son cousin François Scipion fut créé abbé de Maizières en 1579 ; abbaye qu'il échangea contre celle de Haute-Combe, près du lac du Bourget en Savoie, l'an 1606 disent les uns , ou en 1604 disent les autres, certainement pas avant 1592. Souvent chargé de mission auprès· du Roi de France et de Venise, soit par Charles-Emmanuel, soit par VictorAmédée, ducs de Savoie, il mourut à Chambéry en 1636, le 29 septembre, et fut inhumé· dans le cloître de son abbaye d' Haute-Combe.
- XXXV. - Alphonse I d'Elbène, d'abord abbé d'Haute-Combe par échange avec son supérieur, devient abbé de Maizières. Il mourut en même temps que l’évêque d'Albi, le 8 novembre 1608.
- XXXVI. - Alphonse Il d'Elbène, son petit-neveu, lui succéda vers 1609 ; nous le retrouvons abbé en 1642. Par la suite, devenu évêque d'Orléans, il mourut à Paris le 20 mai 1665.
- XXXVII. - François Gendron, meilleur qu'ont coutume d'être les abbés commendataires, mit tout en œuvre pour tirer le monastère de sa situation critique. Il repose dans le cimetière d'Orléans sous cette épitaphe gravée dans le marbre noir :
l'homme le plus digne de l'immortalité,
Messire François Gendron, prêtre
conduit par ses conseils et ses aumônes,
abbé de Sainte-Marie de Maizières en Bourgogne,
né dans l'humble bourgade de Belfiae,
initié à l'art de guérir dans l' hôpital
de cette ville d'Orléans.
Puis, dans les régions diverses,
soit d'un côté, soit de l'autre, qu'il traversa ,
recueillit un grand nombre d'observations
pour le traitement et les remèdes des maladies ;
à la campagne lieu de sa retraite
il prodigua les fruits de son expérience
requise dans ses voyages.
Il laissa en même temps les biens hérités de ses parents
au profit des malades qui affluaient auprès de lui,
surtout pour le soulagement des pauvres,
et parut dans cette admirable conduite pieux et généreux médecin.
De là, appelé par la reine Anne d'Autriche,
mère _ de Louis-le-Grand,
affligée d'un ulcère cancéreux,
Il porta à la cour les remèdes préparés pour l'usage des pauvres.
Ayant reçu en présent du roi,
l'Abbaye de Sainte-Marie de Maizières,
il vint y habiter,
afin de faire bénéficier les pauvres du fruit de son art,
là même où il en avait fait l'apprentissage.
Ainsi, environ vingt ans après avoir quitté la cour,
s'étant montré d'une constante bienveillance, d'une charité
inépuisable, toujours d'égale humeur et d'invariable caractère,
cher à tous, aux plus grands comme aux plus petits ;
parmi les lamentations des malheureux qu'il laissait orphelins,
plein de joie à l'approche de la bienheureuse espérance,
il changea cette misérable vie pour une vie meilleure,
le onzième jour d’Avril de l’an 1688
dans la soixante-dixième année de son âge.
Poursuis maintenant la route, passant,
et prie pour cet homme
qui a fait du bien
à tous ses semblables.
- XXXVIII. - Henri-Félix de Tassy fut d'abord désigné par le Roi comme archidiacre d'Auch le 29 juin 1662, puis trésorier de la Sainte Chapelle de Vincennes, le 24 avril 1664 ; ensuite évêque de Digne et enfin de Chalon-sur-Saône.
Au surplus, un ordre royal du 17 avril 1688, et une notification pontificale du 17 des calendes de Novembre 1689, il reçut cette abbaye (de Maizières), dont il prit possession le 18 des calendes d'Octobre 1690. Henri mourut en- 1711.
- XXXIX. - Michel-André Hennequin d’Ecquevilly fut nommé abbé par le Roi à la fête de Noël 1711.
- XL. - En 1728, dom Pernot était l'avant dernier abbé de Maizières.
- XLI. - De 1755 à 1790, François Ange de Romilly fut le dernier abbé de Maizières. Chanoine de Rennes en 1749, archidiacre en 1770, il ne quitta pas cette ville jusqu’à sa mort le 4 septembre 1796.
Notes et références
modifier- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 119
- « Maizières »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur cistercensi.info, Cistercensi (consulté le ).
- Gérard DELANNOY, Histoire de l'Abbaye de Maizières du XIIe à la Révolution, Chalon-sur-Saône, Caliprint, , 70 p. (ISBN 2-901836-18-6).
- Jean-Robert de CHEVANNE, "Le site primitif de l'abbaye de Maizières. La paroisse disparue de la Bretennière. Le déplacement général des abbayes cisterciennes en Bourgogne", Mémoires de la société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, 15, 1953, p. 65-70.
- Étienne GABIN, Histoire de l'Abbaye de Maizières et du Prieuré de Sermesse, Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon 20 octobre 1952
- Source : Flânerie au moulin, article consacré au moulin de Saint-Loup-Géanges paru dans la revue trimestrielle « Images de Saône-et-Loire » (publiée par l'association Groupe Patrimoines 71), n° 203 de septembre 2020, pages 10 et 11.
- Archives Municipales de Beaune, parchemin, Carton 51 - Cote 1 - Cote 5
- Daniel-Paul LOBREAU, " CHERS FRERES & BONS COUSINS" - Franc-maçonnerie & Sociétés Secrètes à Beaune et en Bourgogne (1760-1940), LODI, , 300 p.
Voir aussi
modifierArchives
modifier- Archives Départementales de Saône-et-Loire, H 54-80.
- Archives Départementales de Côte-d'Or, 16 H 1-346.
Bibliographie
modifier- E. Gabin, Histoire de l'abbaye de Maizières et du prieuré de Sermesse (Saône-et-Loire), Verdun-sur-le-Doubs, 1952.
- J. Delissey, L'abbaye de Maizières, Dans Actes du 37e Congrès de l'Association bourguignonne des sociétés savantes, 1966, p. 17-21.
- J. Berlioz, Saint Bernard en Bourgogne, Lieux et mémoire, Les Éditions du Bien Public, Dijon, 1990. (ISBN 2-905 441-26-7)
- Gérard Delannoy, L'abbaye de Maizières au XIIe siècle, revue « Images de Saône-et-Loire » no 131 (), p. 9–11.
- Vincent Farion, "L'abbaye de Maizières et ses moulins", Histoire des moulins et meuniers dans le canton de Verdun-sur-le-Doubs, Trois Rivières n° 62 / 2004, GEHV, pp. 6-18.
Articles connexes
modifierLiens externes
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