45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie

Le 45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie 45e BCCG) - également appelé 45e bataillon de chars de la gendarmerie (45e BCG) ou 45e bataillon de chars de combat (45e BCC)[1] est une unité blindée qui fut constituée en 1939 à partir du Groupe spécial de la garde républicaine mobile[2] de Versailles-Satory.

Char Hotchkiss H39 au camp de Mourmelon

Lors de la campagne de France en 1940, l'unité fut engagée à plusieurs reprises dans de violents combats lors de la Percée de Sedan et supporta de lourdes pertes. Elle fut dissoute après l'armistice.

Historique

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Insigne du 45e BCG - Salle de traditions de Satory
 
Tankiste du 45e BCCG - Salle de traditions de Satory
 
Plaque commémorative à Satory
 
Mémorial de Sy.

Un groupe spécial autonome est formé en 1933 au sein de la garde républicaine mobile (GRM). Composée d’un état major, de deux compagnies de chars Renault Renault FT et d’une compagnie d’automitrailleuses Panhard Schneider P16 (Citroën-Kégresse), cette unité constitue une réserve gouvernementale mais elle reçoit également une mission d'instruction. Ses compagnies participent également aux services ordinaires de maintien de l’ordre ainsi qu'aux autres missions de la GRM[3]. Le , il prend le nom de groupe spécial blindé de garde républicaine mobile et il est rattaché à la 1re légion de garde républicaine mobile[4].

Lors de la mobilisation, de nombreux officiers, gradés et gendarmes ou gardes rejoignent les formations de l'armée de terre. Mais comme aucune formation de la gendarmerie n'avait combattu en unité constituée pendant la Première Guerre mondiale, la gendarmerie souhaite voir créer une unité combattante formée de ses personnels et combattant sous son drapeau[5].

Afin de ne pas désorganiser davantage les formations de la garde républicaine mobile, il est décidé de faire appel à du personnel de l'Arme mais de les compléter avec des effectifs de l'armée de terre.

Créé le à la suite d'une directive ministérielle du , le 45e BCCG est constitué de militaires volontaires en provenance du groupe spécial de Satory et de l'armée de terre, notamment du 505e régiment de chars de combat de Vannes. Il compte 21 officiers, 276 sous-officiers et 269 caporaux et chasseurs, soit un effectif total de 566 hommes[6] sous le commandement du chef d'escadron de gendarmerie Bézanger[7].

Équipé de chars légers Hotchkiss H39[8], le 45e BCCG est engagé dans les Ardennes au sein de la 7e demi-brigade de chars légers de la 3e division cuirassée, commandée par le général Buisson.

Il combat contre le régiment[9] Grossdeutschland de la 10. Panzer-Division devant Sy et Stonne pendant 4 jours à partir de la nuit du 13 au , perdant 40 chars sur 45.

Les combats sont parmi les plus acharnés de la campagne de France. Le village de Stonne lui-même changera de camp dix-sept fois. C'est un succès défensif pour les Français, mais une victoire opérationnelle des Allemands, qui écartent la menace sur le flanc de leur axe d'attaque principal.

Reconstitué, le 45e BCCG est engagé à nouveau les 23 et à Tannay contre le 102e régiment d'infanterie allemand.

De nouveau reconstitué, il combat enfin du 10 au dans la région de Perthes et, après que tous ses chars ont été détruits ou endommagés, est encerclé par une Panzerdivision à Tavernay (Saône-et-Loire) lors de son repli vers Autun.

Il aura perdu 30 tués, 4 disparus et 59 blessés en 37 jours de combat[10].

Après sa dissolution, une partie de ses effectifs retourne à Satory[11] », une autre partie sera intégrée dans l'escadron de Saint-Amand-Montrond de la Garde (formation qui remplacera partiellement la garde républicaine mobile après la dissolution imposée par les Allemands à la suite de l'armistice[12]).

Le 45e bataillon de chars a été cité à l'ordre de l'armée le et un monument commémoratif a été inauguré le à Sy (Ardennes) pour perpétuer son souvenir[13].

Texte de la citation du 45e BCCG à l'ordre de l'armée : « Belle unité de chars de combat composée d'éléments de la gendarmerie, animés comme cette dernière du sentiment élevé du devoir, remarquablement imprégnés par la noblesse de la discipline. Sous le commandement du chef de bataillon Bézanger, a participé brillamment à tous les combats de la 3e division cuirassée, en mai et juin 1940, jusqu'au sacrifice total de tous ses chars remplissant les missions confiées avec une ingénieuse ardeur et un sens technique très sûr. S'est plus spécialement distinguée, au cours de plusieurs contre-attaques en liaison avec l'infanterie, dans la trouée au sud de Sedan. A mérité pleinement une place d'honneur dans les annales de gloire de la gendarmerie[11] »

Une plaque commémorative se trouve au quartier Moncey du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), à Satory (voir illustration ci-contre). Le GBGM perpétue également le souvenir du 45e BCCG dans sa salle de traditions.

Le , deux quartiers du camp de Satory seront baptisés en l'honneur du capitaine Louis Delpal et de l'adjudant-chef Moïse Guichard, tombés lors des combats de 1940[14].

Notes et références

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  1. 45e BCC (sans mention de la gendarmerie) est l'appellation de l'Armée de terre mais de nombreuses autres dénominations ont été utilisées pour cette unité, qu'initialement, la gendarmerie souhaitait appeler Bataillon de chars de la garde républicaine mobile. Le fanion de l'unité porte la mention 45e BCCG (bataillon de chars de combat de la gendarmerie) tandis que son insigne (voir illustration ci-contre) mentionne seulement 45e BCG. Certains documents de la Gendarmerie la désignent également comme 45e bataillon de chars - gendarmerie (45e BC-G), d'autres comme le 45e bataillon de chars légers de la gendarmerie ( 45e BCLG).
  2. Appellation de la gendarmerie mobile entre 1926 et 1940. Les Allemands exigent sa dissolution après la défaite de 1940 et elle est remplacée partiellement (en zone libre) par la Garde qui est détachée de la Gendarmerie. Elle est recrée - et rattachée à nouveau à la Gendarmerie - en 1944 sous le nom de Garde républicaine et prend son nom actuel de gendarmerie mobile en 1954.
  3. Collectif, Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, Volume I, Éditions SPE-Barthelemy, Paris, 2007
  4. Collectif, Histoire de la Maréchaussée et de la Gendarmerie (guide de recherche) sur le site du Service Historique de la Défense (voir lien externe ci-dessous) p. 946.
  5. Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, volume I, op. cit. p. 237 - Voir également l'historique du 45e BCCG sur le site Servir et défendre (lien externe)
  6. Soit 19 officiers, 266 gradés et gendarmes (renforcés par un officier du service de santé) pour la gendarmerie, 2 officiers, 10 sous-officiers, 269 caporaux et chasseurs pour l'armée de terre. Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, volume I, op. cit. p. 237
  7. Collectif, Histoire de la Maréchaussée et de la Gendarmerie (guide de recherche) op.cit. p. 1019.
  8. Désignation officieuse du Char léger modèle 1935 H modifié 39 avec canon SA38.
  9. Jusqu'en 1942, c'est un régiment. À partir de 1942, le nom est porté par une division d'infanterie, puis en 1943 par une division d'infanterie mécanisée (PanzeGrenadierDivision) et enfin, à partir de 1944, par un corps blindé.
  10. Collectif, Histoire de la Maréchaussée et de la Gendarmerie (guide de recherche) op. cit. Voir également Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, volume I, op. cit. ainsi que Claude Cazals : La Garde sous Vichy, les éditions la Musse, 1997
  11. a et b Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, volume I, op. cit. p. 243
  12. Claude Cazals : La Garde sous Vichy, op. cit. p. 27
  13. Collectif, Encyclopédie de la Gendarmerie Nationale tome II Éditions SPE Barthelemy Paris 2007.
  14. Histoire de la Gendarmerie mobile d'Île-de-France, volume I, op. cit.

Bibliographie

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  • Histoire de la gendarmerie mobile d'Ile-de-France : du garde républicain mobile au gendarme mobile d'aujourd'hui, Paris, Ed. SPE-Barthélémy, , 320 p. (ISBN 2-912838-31-2)
  • Collectif, Histoire de la Maréchaussée et de la Gendarmerie - Guide de recherche sur le site du Service Historique de la Défense. Consultable en ligne (voir lien externe ci-dessous).
  • (Général) Besson et al., La Gendarmerie nationale, Paris, SPE-Barthélémy, (ISBN 2-912838-29-0)
  • Claude Cazals, La gendarmerie et la libération : résistance, combats libérateurs, réorganisation, épuration, 1944-1945, Paris, Musse, , 287 p. (ISBN 2-904016-01-5)
  • P Denis et J-Y Hardouin, Véhicules de gendarmerie, Boulogne-Billancourt, France, E.T.A.I, , 144 p. (ISBN 2-7268-8367-2)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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