241 P 17

locomotive à vapeur

La 241 P 17 est une locomotive à vapeur ex-SNCF, de la série 241 P, restaurée et en état de marche.

À Dole en 2008.

Historique

modifier
 
En gare de Longueville en .

La 241 P 17 fut construite en 1950 par Schneider au Creusot, puis mise en service le au dépôt de Lyon-Mouche. En 1959, elle est mutée sur la région Ouest-SNCF au dépôt du Mans où elle terminera sa carrière le . En 1971, elle sera sauvée de la démolition et acheminée au Creusot sur le site où elle fut construite.

Après de longues années de stationnement dans un atelier du Creusot à l'abri des regards, une association se constitua avec comme objectif la remise en état de marche de cette locomotive. Elle fut déplacée dans une ancienne halle à marchandises où elle sera remise en chauffe en 2005 par une équipe de bénévoles après douze années de travaux, et qui depuis l'entretient régulièrement pour effectuer environ 5 à 6 voyages touristiques annuels à travers la France. En la 241 P 17 effectua un voyage à Marseille, puis à Paris au mois de . Le voyage plus important est organisé chaque année à Aix-les-Bains, le dernier dimanche d'août.

La locomotive effectue également des voyages en Suisse comme le [1], et le en double traction avec la 241 A 65. Une circulation exceptionnelle en triple traction avec les 50-3673 et 241 A 65 fut mise en route pour l'ascension du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard, le [2].

Il s'agit de la seule représentante de la série des locomotives 241 P (grosse P) à avoir été remise en service depuis l'extinction de cette série à la fin des années 1960.

Elle a été classée au titre objet des monuments historiques le [3], protection intervenue dans le cadre d'une étude réalisée à cette époque par le service régional de l’Inventaire sur les patrimoines du bassin minier Le Creusot/Montceau[4]. Cette locomotive dont la commune du Creusot est aujourd'hui propriétaire – et qui est stationnée dans cette ville – a été classée MH comme étant l'une des plus puissantes locomotives à vapeur construites en France et la dernière de ce modèle à circuler sur le réseau ferré français[5].

Caractéristiques techniques

modifier

D'une puissance de 4 000 chevaux, et d'une vitesse maximum de 120 km/h (aujourd'hui limitée à 100 km/h par la SNCF) la 241 P 17 faisait alors partie de la série de locomotives à vapeur la plus puissante d'Europe. Elle est équipée de 4 cylindres système Compound (deux cylindres haute pression à l'intérieur du châssis et deux cylindres basse pression à l'extérieur), ce qui permet une économie de consommation de vapeur et de combustible, ainsi qu'une augmentation de la puissance.

La surface de chauffe totale est de 244,57 m2, correspondant à la surface d'échange entre la chaleur du feu et l'eau. La vapeur est dite « surchauffée », ce qui réduit la condensation dans les cylindres et améliore le rendement de la machine. La chaudière peut contenir 11 m3 d'eau.

Essieux

modifier

La 241 P 17 est une locomotive de type Mountain, donc équipée d'un bogie à deux essieux puis de quatre essieux moteurs et d'un bissel à un essieu.

  • bogie porteur (diamètre des roues : 1 020 mm)
  • essieux moteurs (diamètre des roues : 2 020 mm)
  • bissel arrière (diamètre des roues : 1 350 mm)

Particularités

modifier
  • Vitesse limite : 100 km/h
  • Grille de type Hulson
  • Échappement double à croisillons réglables
  • 2 graisseurs mécaniques (Nathan et Lavalette) à 18 et 24 départs
  • Éclairage électrique à turbo dynamo 24 V
  • Chargeur mécanique type HT1 (stoker)
  • Injecteur type U1
  • Réchauffeurs d'eau ACFI
  • 2 soupapes de sûreté dont l'ouverture d'une seule suffit pour faire chuter la pression de la chaudière.

Incident de chaudière de 2011

modifier

Le , elle assurait à Aix-les-Bains un train spécial nommé « Savoie Vapeur Express », et lors du trajet vers Montmélian pour effectuer le retournement de la locomotive, ainsi que le plein en charbon et eau, une fuite de vapeur dans la chaudière a causé des blessures à 8 des personnes présentes en cabine à ce moment-là. Une enquête fut réalisée pour déterminer la ou les causes ayant provoqué cet accident[6]. La rupture d’un petit tube à fumée côté foyer est à l'origine de cette fuite de vapeur. La locomotive a repris du service le , après avoir subi un retubage complet de sa chaudière.

Notes et références

modifier
  1. Les 241 A 65 et 241 P 17 en Suisse le sur raileuropexpress.com (Consulté le ).
  2. Triple traction à l'assaut du St-Gothard, sur railpictures.net. Consulté le .
  3. Notice no PM71000825, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. Source : Sabine Caumont (chargée de la protection) et Michaël Vottero (conservateur des Monuments historiques à la DRAC de Bourgogne-Franche-Comté), Le patrimoine du XXe siècle en Saône-et-Loire, un patrimoine riche et méconnu, revue « Images de Saône-et-Loire », no 204, , pages 2 à 6.
  5. Source : notice de Michaël Vottero intitulée Locomotive à vapeur 241 P 17, publiée dans Du calice à la locomotive : objets de Saône-et-Loire, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2021 (ISBN 9782362191862).
  6. Article de presse sur l'accident

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier