1720 en France
Cette page concerne l’année 1720 du calendrier grégorien.
Chronologies
Le Diable d'argent, gravure satirique reprenant un thème de foire, et symbolisant l'effondrement du système de Law (exécutée chez Jacques Chéreau le jeune, Paris, vers 1720).
1717 1718 1719 1720 1721 1722 1723 Décennies : 1690 1700 1710 1720 1730 1740 1750 Siècles : XVIe XVIIe XVIIIe XIXe XXe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Architecture, Arts plastiques (Dessin, Gravure, Peinture et Sculpture), (), (), Littérature (), Musique (Classique) et Théâtre |
Événements
modifier- 5 janvier : Law devient contrôleur général des finances[1].
- 20 janvier : les complices de Cartouche s’emparent d’un million trois cent mille livres d’actions du système de Law, lors d’un échange entre spéculateurs, rue Quincampoix[2].
- 2 février : fusion entre la Banque royale et la Compagnie des Indes est annoncée[3].
- 17 février : paix de La Haye. Fin de la guerre de la Quadruple-Alliance[4].
- 24 février : arrêt du Conseil portant réunion de la Banque royale à la Compagnie des Indes[5]. La fusion ordonnée par le gouvernement entre les divers éléments du système de Law provoque une crise de confiance. Les faibles revenus de la Compagnie du Mississippi rajoutent au discrédit. Entre février et octobre, toutes les actions sont vendues. L’effondrement des réserves après des conversions spectaculaires de billets en métaux précieux provoque l’écroulement de tout l’édifice. La banque s’épuise et cesse ses paiements. Law part pour l’exil en décembre[6].
- 9 mars : un édit supprime les charges prévôtales de la maréchaussée (ancêtre de la gendarmerie), qui est alors constituée en brigades établies chacune sur un secteur géographique, avant qu’un réel maillage du territoire ne soit réalisé en 1769[7].
- 11 mars : Law fait décider que la monnaie d’or cessera d’avoir cours le 1er mai[1].
- 13 mars : le Corps de doctrine sur la constitution Unigenitus est approuvé par les évêques de France réunis au Palais-Royal à Paris et un accommodement est conclu en conséquence[8].
- 22 mars : après la ruée des porteurs d’actions, à la suite des rumeurs d’inexistence d'or au Mississippi, la Bourse de la rue Quincampoix ferme[1].
- 26 mars :
- exécution de Pontcallec à Nantes[3] à l’issue de l’affaire de Bretagne. Le soutien de l’Espagne aux aristocrates bretons révoltés provoque la loyauté du Parlement de Rennes envers la France. Les nobles bretons, Pontcallec à leur tête, sont isolés, puis arrêtés. Vingt d’entre eux sont condamnés à mort, dont 16 par contumace, sur ordre de la Chambre royale convoquée à Nantes par le régent. Pontcallec, Montlouis, Talhouët et du Couëdic sont décapités le 26 mars, place du Bouffay à Nantes[1].
- le comte de Hornes est roué vif en place de Grève à Paris pour l'assassinat d'un agioteur le 22 mars[9].
- 21 mai : arrêts du contrôleur général des finances Law qui réduit autoritairement la valeur des actions de 9 000 à 5 000 livres et divise par deux la valeur des billets en circulation. Les mesures provoquent un mouvement de protestation et le 27 mai le Régent les annule[10].
- 25 mai : retour de la peste à Marseille et en Provence, venue du Levant (120 000 morts du 20 juin à l’été 1721, dont 45 000 à Marseille, soit 50 % de la population) avec le navire « Le Grand Saint-Antoine » chargé de soierie contaminées, une des dernières grandes manifestations de la maladie en Europe[11]. Un cordon sanitaire de troupes arrête la contagion dans la vallée du Rhône et le Languedoc. La peste n’est éradiquée qu’en .
- 29 mai : Law donne sa démission du contrôle général des finances et est assigné à résidence[3].
- 1er juin : l’interdiction de détention d’espèces métalliques est supprimée[10].
- 2 juin : retour de Law aux affaires[10].
- 3 juin : retour des rentes à 2,5 %[10].
- 12 juin : mise au service du 1er régiment de hussards dit Hussards de Bercheny créé par le comte hongrois Ladislas de Bercheny qui offre ce régiment au service de la France[12].
- 17 juillet : émeute de la rue Vivienne provoquant la mort de 15 personnes. Le système de Law s’effondre[1].
- 21 juillet : le Parlement de Paris est exilé à Pontoise[1].
- 26 juillet : incendie au palais du Mans[13].
- 31 juillet : le Parlement d’Aix ordonne la mise en place d’un cordon sanitaire autour de Marseille mais la peste a déjà franchi les murs de la ville[14]. La contagion atteint Aix le 9 août, Apt le 10 août, Pertuis le 25 septembre, Cucuron le 1er octobre, Martigues le 12 octobre, Toulon le 17 octobre, Carpentras dans le Comtat le 24 octobre, Arles et Tarascon le 17 décembre[11].
- 4 août, répression du Jansénisme : le Régent se rapproche des jésuites et applique la bulle Unigenitus Dei Filius[3].
- Août : édit portant création de huit millions de rentes perpétuelles au denier cinquante sur les tailles pour amortir les billets de la Banque royale[15].
- 10 octobre : un arrêt du Conseil d’État supprime la Banque royale et les billets de banque pour le 1er novembre. Le paiement des transactions économiques en métaux précieux est autorisé[10].
- 19 novembre : création à Paris d’un dépôt de cartes et de plans maritimes[16].
- 26 novembre : la peste atteint Arles[17].
- 4 décembre : le Parlement de Paris exilé à Pontoise enregistre l’Unigenitus de façon équivoque[3].
- 12 décembre : Félix Le Peletier de La Houssaye devient Contrôleur général des finances[3].
- 14 décembre : chute définitive de Law, qui quitte Paris[1].
- 16 décembre : retour du Parlement à Paris[1].
- 23 décembre : incendie de Rennes[1].
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Jean-Christian Petitfils, Le Régent, Fayard, , 730 p. (ISBN 978-2-213-66414-9, présentation en ligne)
- Jacques Pradel, Les grandes affaires criminelles pour les Nuls, edi8, , 510 p. (ISBN 978-2-7540-7766-8, présentation en ligne)
- André Zysberg, La Monarchie des Lumières (1715-1786), Points, , 558 p. (ISBN 978-2-7578-4567-7, présentation en ligne)
- Christophe Guillaume de Koch et Maximilian Samson Friedrich Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, vol. 1, Bruxelles, Méline, Cans et Cie, (présentation en ligne)
- Alphonse Courtois, Histoire de la Banque de France, Librairie de Guillaumin, (présentation en ligne)
- Michel Peronnet, Alain Molinier, Henri Michel, Mireille Laget, Yves-Marie Bercé, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation Technique, , 352 p. (ISBN 978-2-01-181434-0, présentation en ligne)
- Pierre Montagnon, Histoire de la gendarmerie, Pygmalion, , 437 p. (ISBN 978-2-7564-1715-8, présentation en ligne)
- Michel Pierre Joseph Picot, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique pendant le dix-huitième siècle : 1717 - 1736, vol. 2, Le Clere, (présentation en ligne)
- Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer, Nouvelle biographie universelle, vol. 25, Firmin Didot frères, (présentation en ligne)
- Christian Chavagneux, Une brève histoire des crises financières, La Découverte, , 233 p. (ISBN 978-2-7071-7807-7, présentation en ligne)
- Jean Vitaux, Histoire de la peste, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-074137-4, présentation en ligne)
- Eugène Fieffé, Histoire des troupes étrangères au service de France, vol. 1, Dumaine, (présentation en ligne)
- François Dornic, Marc Auffret, Histoire du Mans et du pays manceau, Privat, (présentation en ligne)
- Guillaume Bourel, Marielle Chevallier, Axelle Guillausseau et Guillaume Joubert, Bescherelle Chronologie de l'histoire de France, Hatier, , 432 p. (ISBN 978-2-218-99858-4, présentation en ligne)
- Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu : La taille tarifée 1715-1789, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 618 p. (ISBN 978-2-11-087168-8, présentation en ligne)
- Maurice Block, Dictionnaire de l'administration française, Berger-Levrault, (présentation en ligne)
- Odile Caylux, Arles et la peste de 1720-1721, Presses universitaires de Provence, , 288 p. (ISBN 978-2-8218-8553-0, présentation en ligne)