Émile Rochard

directeur de théâtres, auteur dramatique et critique littéraire

Calixte Émile Rochard (Wissembourg, - Le Cannet, [1]) est un auteur dramatique, romancier et poète français.

Émile Rochard
Émile Rochard en 1881.
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Le Cannet
Nom de naissance
Calixte Émile Rochard
Nationalité
Activités
Parentèle
Félix Rochard (d) (oncle paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Émile Rochard, gravure extraite de son ouvrage Les Petits Ours, 1874.
Émile Rochard, Toute la femme en cent rondels, Paris, Alphonse Lemerre, 1911.

Biographie

modifier

Il débute dans la littérature en 1870 avec une comédie, Un amour de Diane de Poitiers et s'engage comme volontaire lors de la guerre de 1870. Blessé à la bataille de Coulmiers, il devient sous-lieutenant de chasseur à pied et officier d'ordonnance du général Nicolaï puis démissionne en 1873 pour se consacrer entièrement à la littérature.

En 1880, Eugène Castellano cède le Théâtre du Châtelet à Émile Rochard, qui était son secrétaire depuis sept ans[2]. Il en devient le directeur en et signe un contrat avec la ville de Paris tenant jusqu'au [3]. Il a alors pour charge de remontrer Le Tour du Monde en 80 jours avec de nombreuses nouveautés dont des décors neufs de Marcel Jambon, Alexandre Bailly et Amable[4]

Critique dramatique de Gil-Blas, codirecteur du Théâtre du Châtelet (1880-1883) avec Félix Duquesnel, directeur du Théâtre de l'Ambigu-Comique (1884-1903) puis du Théâtre de la Porte-Saint-Martin (1991-1903), ses pièces ont été représentées sur les plus grandes scènes parisiennes du XIXe siècle.

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le .

Jules Verne travaille pendant plusieurs années avec Adolphe d'Ennery à l'adaptation au théâtre du roman Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Les deux hommes finissent par se disputer et la collaboration cesse. En 1899, après la mort de D'Ennery, Pierre Decourcelle, neveu de ce dernier et Ernest Blum, sont envisagés pour reprendre avec Jules Verne le projet mais il ne verra jamais le jour. Jules Verne envisage de transposer l'action en Perse et la pièce prend alors le nom de Likao. Finalement, c'est Jules Mary qui est choisi pour collaborateur et un traité est signé avec le directeur du Théâtre du Châtelet Émile Rochard pour les représentations. Mais Rochard est remplacé par Alexandre Fontanes à la direction du Théâtre. Celui-ci fait monter Les Cinq Sous de Lavarède de Paul d'Ivoi qui se déroule au Japon et en Chine. A Likao, Fontanes préfère aussi faire monter L'Archipel en feu de Charles Samson et Georges Maurens. Les différentes étapes manuscrites de l'adaptation des Tribulations n'ont jamais été retrouvées[5].

En 1913, son ouvrage Jésus selon les Évangiles obtient le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française[6].

Œuvres

modifier
  • Un amour de Diane de Poitiers, comédie en 1 acte, en vers, 1870
  • La Conscience, épisode en 1 acte, en vers, 1873
  • Les Petits Ours, futilités parisiennes, poèsies, 1874
  • La Botte secrète, pièce en 1 acte, musique de Georges Guilhaud, 1875
  • Plus de journaux, comédie en 1 acte, 1875
  • Le Loup de Kevergan, drame en cinq actes et de tableaux, avec Eugène Hubert et Christian de Trogoff, 1879
  • Les Dernières Cartouches, drame en 5 actes et 10 tableaux, avec Mary, 1903
  • Les Deux Èves, romans, 2 vols., Flammarion, 1903
  • Roule-ta-bosse, drame en 5 actes, 6 tableaux, précédés d'un prologue, 1906
  • Sonnez, clairons ! roman contemporain (1865-1898), Flammarion, 1906
  • La Bête féroce, drame en 5 actes, 8 tableaux, avec Mary, 1908
  • La Beauté du diable, drame en 5 actes et 8 tableaux, dont un prologue, avec Mary, 1908
  • Les Deux Jeunesses, poèmes, Lemerre, 1909
  • Le Péché de Marthe, drame en 2 parties, 5 actes et 7 tableaux, d'après le roman de Paul Bertnay, 1910
  • L'Enfant des fortifs, pièce en 5 actes et 8 tableaux, avec Mary, 1911
  • Toute la femme en cent rondels : cœur, corps, atours, frivolités, poésies, 1911
  • L'Avocat des gueux, drame en 5 actes et 7 tableaux, tiré du roman du Petit Parisien, avec Jules Mary, 1912
  • Jésus selon les Évangiles, roman, Lemerre, 1913
  • La Passion, drame en 5 actes et 8 tableaux tiré de Jésus selon les Évangiles, 1913
  • Le Berceau de Jésus, drame en 2 parties et 6 tableaux, 1917
  • Jésus, (vie publique), drame en 5 actes et 10 tableaux, 1919
  • La Résurrection, drame en 2 parties, 1919

Bibliographie

modifier
  • Études religieuses, historiques et littéraires, 1919, p. 43
  • Lucien Viborel, Les Fleurs du Bien: Anthologie de poésie catholique des XIXe et XXe siècles, 1995, p. 112
  • Henry Philips, Aude Pichon, Louis-Georges Tin, Le théâtre catholique en France au XXe siècle, 2007, p. 292
  • Bertrand Hugonnard-Roche, La Vie artificielle, fantaisie, poème dédié à Octave Uzanne par Émile Rochard, 1874 (lire en ligne)

Notes et références

modifier
  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) au Cannet, n° 14, vue 59/85.
  2. Jules Prével, « Courriers des théâtres », Le Figaro, no 56,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Annales de la Société des auteurs etcompositeurs dramatiques, exercices 1899-1900, Paris, Commission des auteurs et compositeurs dramatiques, tome 5, 1900, p. 38
  4. Sylvie Roques, Jules Verne et l'invention d'un théâtre-monde, Classiques Garnier, 2018, p. 279-280
  5. Volker Dehs, Likao ou le Chinois éclipsé, in Jules Verne & Co no 1, 2011, p. 61-66
  6. Voir le prix sur le site de l'Académie

Liens externes

modifier