Église Saint-Vincent de Ria
L'église Saint-Vincent de Ria (catalan : església de Sant Vicenç de Rià) est une église située à Ria-Sirach, dans le département français des Pyrénées-Orientales et la région Occitanie.
Type | |
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Diocèse | |
Paroisse |
Paroisse Saint-Michel-en-Conflent (d) |
Dédicataire | |
Religion | |
Patrimonialité |
Inscrit MH (clocher et portail en ) |
Localisation | |
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Altitude |
380 m |
Coordonnées |
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Construite au XIe siècle dans le style roman, elle est fortement remaniée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Son clocher roman et son portail en marbre rose sont inscrits monuments historiques.
L'église est dédiée à saint Vincent sans plus de précisions, probablement le saint local Vincent de Collioure, martyr du IVe siècle vénéré dans le Roussillon et dont les reliques se trouvent à Collioure. Toutefois, ce dernier est souvent associé dans la région à saint Vincent de Saragosse, aussi martyr du IIIe et IVe siècles, et saint patron des vignerons.
Situation
modifierRia est un village situé dans l'est des Pyrénées, sur la rive gauche du fleuve Têt, faisant face au village de Sirach sur l'autre rive. Les deux villages forment la commune de Ria-Sirach, dans le département français des Pyrénées-Orientales.
L'église Saint-Vincent est située dans le village de Ria, au milieu de maisons, à une altitude de 400 m environ. Seule sa façade occidentale est dégagée de constructions attenantes[1].
Histoire
modifierUne église à trois nefs et un clocher-tour sont construits au XIe siècle[2], voire avant[3]. Même si Ria, sous la forme d'une villa Arrianum est mentionné dès 864 [4], l'église n'apparait dans un texte qu'en 1134 (Sancti Vincentii de Arriano) lorsque l'évêque d'Elne la cède à l'abbé de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa[5].
À l'exception du clocher, l'édifice est entièrement détruit pour laisser place à une nouvelle église au XVIIe siècle, modifiée à nouveau au XVIIIe siècle[6],[5].
Son clocher, de style roman, et les vantaux de son portail, sont inscrits monuments historiques en 1964[3].
Architecture
modifierL'église
modifierL'église prend la forme d'une croix latine irrégulière, les bras de cette croix étant formés d'une chapelle et de la partie basse du clocher. La partie centrale mesure environ 27,5 m de long pour 14,65 m de large[1].
La nef comporte des piliers cruciformes soutenant sa voûte cintrée et la séparant de collatéraux. Le plafond du collatéral sud est également cintré alors que celui du nord est plat. La nef est large de 5,73 m, le collatéral sud de 2,86 m et celui du nord de 2,45 m[1].
On accède au chevet, également voûté, par un arc triomphal en plein cintre[1].
Le portail
modifierLe portail est, avec le clocher, l'un des deux éléments de l'église Saint-Vincent protégé au titre des monuments historiques. Il se trouve sur la façade occidentale, la seule dégagée de toute construction externe[1].
Le portail est constitué de deux rouleaux, c'est-à-dire de deux rangées de claveaux, datés du XIIe siècle pour le rouleau intérieur et de 1628 pour le deuxième. Ces claveaux sont en marbre rose[7].
Le clocher
modifierLe clocher forme une tour de plan trapézoïdal presque carré[5] de 5 m de côté, de 22 m de haut[3]. Il se trouve au-dessus de l'église, côté nord[2].
La partie inférieure du clocher est constituée d'un mur de l'église et de trois arcs en plein cintre situés à l'intérieur du lieu de culte. La partie supérieure est accessible par un escalier extérieur longeant le mur nord de l'église. Elle est éclairée d'abord par des baies étroites à ébrasement intérieur, une sur chaque face, puis au-dessus par des baies très larges en plein cintre, l'ensemble est décoré d'arcatures lombardes[8].
Le clocher est couvert d'un toit pyramidal en ardoise[2]; contrairement à la plupart des clochers de là région, qui ont été dépouillés de leur toiture et crénelés entre les XIVe et XVIIe siècles, celui de Saint-Vincent de Ria a partiellement conservé sa flèche couverte en lauzes[1].
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Noël Bailbé, Les clochers-tours du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, (ISSN 0767-368X)
- Noël Bailbé, Les portes des églises romanes du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales,
- Bernard Laumonier et Alexandre Laumonier, « Géologie et art roman : pierres romanes du Conflent (Pyrénées-Orientales) », dans Roches ornées, roches dressées : Aux sources des arts et des mythes. Les hommes et leur terre en Pyrénées de l'Est. Actes du colloque en hommage à Jean Abélanet, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, (lire en ligne)
- Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
- « Église Saint-Vincent », notice no PA00104106, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Dossier de protection, Église Saint-Vincent » [PDF], base Mérimée, ministère français de la Culture
- (ca) « Sant Vicenç de Rià », dans Catalunya romànica, t. VII : La Cerdanya. El Conflent, Barcelone, Fundació Enciclopèdia Catalana, (lire en ligne)
Notes et références
modifier- « Dossier de protection, Église Saint-Vincent », base Mérimée.
- Bailbé 1989, p. 34
- « Église Saint-Vincent », base Mérimée.
- Basseda 1990, p. 627
- Catalunya romànica 1995.
- Mallet 2003, p. 204.
- Bailbé 2000, p. 30, 31.
- On appelle arcatures lombardes une série de petits arcs juxtaposés situés dans la partie supérieure de murs gouttereaux. Voir dossier complet à Premier Millénaire, « Les arcatures lombardes » (consulté le ).