Éditions Ring

maison d'édition française fondée en 2012

Ring[2] est une maison d'édition française indépendante, fondée en 2012 par David Serra. Elle publie des thrillers, documents, témoignages, enquêtes d'investigation, true crimes, romans, essais et bandes dessinées.

Ring
Repères historiques
Création
Disparition
Fondée par David Serra (d)
Fiche d’identité
Forme juridique SAS[1]
Statut maison d'édition
Siège social 55 quai des Grands-Augustins[2]
75006 Paris
Dirigée par David Serra (d)[3]
Collections Documents, Ring Blanche, Ring Noir, Murder Ballads
Langues de publication français
Diffuseurs Editis
Effectif 3 à 5[2]
Site web ring.fr
Données financières
Chiffre d'affaires 249 000 € en 2014
Résultat net -44 400 € en 2014 (perte)[4]

À la suite de problèmes personnels, le créateur David Serra décide de mettre en vente la maison d'édition le et d'arrêter ses activités d'éditeur[5].

La ligne éditoriale est considérée par les médias comme politiquement orientée à l'extrême droite, ce que nie la maison d'édition.

Historique

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Les éditions Ring sont fondées en 2012[6] dans le sillage de la revue Sur le ring[7], considérée par Michel Houellebecq comme la meilleure revue littéraire de l'époque[8].

Parmi les premiers auteurs publiés, il y a Zineb El Rhazoui, Julian Assange, Stéphane Bourgoin, Waleed Al-Husseini, Pierre Rehov, Joël Houssin, Laurent Obertone, Frédérique Lantieri, Dominique Rizet, Philippe Verdier, Ghislain Gilberti, Norman Mailer, Jimmy Page (édition française), Jocko Willink, Papacito ou le dessinateur Marsault.

Le directeur littéraire de la maison, Raphaël Sorin, a édité par le passé Michel Houellebecq, Charles Bukowski, Philip K. Dick ou encore William S. Burroughs. Xavier Raufer est quant à lui conseiller de la maison[6].

En , Ring lance sa marque de poche, La Mécanique générale, qui réédite les principaux succès de la maison deux ans après leur parution mais également des ouvrages parus chez d'autres éditeurs.

En , la première exposition du dessinateur Marsault est annulée après des menaces proférées à l'encontre de la galerie Art Maniak par des militants féministes[9].

En 2019, l'étal de l'essayiste et militante des droits de l'homme franco-marocaine Zineb El Rhazoui est « saccagé »[10],[11] sur le stand de la maison d'édition à la Foire du livre de Bruxelles. À la suite de cet incident, l'équipe de Ring envisage de quitter la foire, avant de prendre la décision de rester jusqu'au bout en comptant sur un renforcement de la sécurité, qui s'est ensuivi[réf. souhaitée].

Le est inauguré à Paris le Ringstore, un café-librairie, vendant notamment les livres d'auteurs comme Laurent Obertone, Papacito et Marsault. Le magasin est situé quai des Grands-Augustins, dans le 6e arrondissement de Paris, où se trouve le nouveau siège des éditions[2].

Le , le site ActuaLitté annonce que Laura Magné, directrice éditoriale chez Ring, ainsi que trois auteurs (Marsault, Papacito et Laurent Obertone), quittent ensemble la maison d'édition[12],[13]. Dans la soirée du même jour, le fondateur de la maison d'édition, David Serra, publie un communiqué : « J'ai décidé de me retirer du monde de l'édition de livres et de mettre en vente la maison d'édition Ring[13]. » Son retrait est motivé par un drame familial survenu récemment[13].

Données économiques

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Fin 2013, les éditions Ring ont réalisé 785 000 euros de chiffre d'affaires et 130 000 euros de bénéfices, ce qui représente pour Les Inrockuptibles « un score impressionnant au vu du catalogue modeste — une quarantaine de livres — et d’une équipe réduite ». En 2014, le chiffre d’affaires retombe sous les 250 000 euros[6].

Ligne éditoriale et critiques

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Les éditions Ring ont fait l'objet d'accusations quant à leur supposé positionnement politique. Elles sont considérées par l'universitaire Pascal Durand comme un média typique de la « posture néo-réactionnaire »[14], tandis que le journal Libération classe les éditions Ring comme référence des droites conservatrices et identitaires[15], qui tire ses meilleurs ventes des ouvrages de la fachosphère[16].

Un journaliste de Libération affirme être[pas clair] d'extrême droite[17].

J.-L. Hippolyte, de l'université Rutgers, reproduit la description que David Serra a donnée de l'un des anciens auteurs phares des éditions Ring, Maurice G. Dantec : « chrétien sioniste, pro-américain, anti-laïque, militant contre-révolutionnaire[18]. »

Dans une enquête sur « la droite extrême à l'assaut du livre », Ellen Salvi, journaliste à Mediapart, relève en 2016 qu'« en l'espace de quatre ans, elle s'est imposée dans le paysage médiatique en publiant des fictions et des documents volontairement provocateurs, mis en scène dans des bandes-annonces anxiogènes et promotionnés via un usage pour le moins agressif des réseaux sociaux[19]. » David Serra rejette le qualificatif d'extrême droite, affirmant qu'il « [se] fiche de la politique » et que « ce n’est pas parce [qu'il a] publié deux auteurs de droite [qu'il l'est lui-même]. » D'après Les Inrockuptibles « le magazine Sur le ring, fondé par le même Serra, serait pourtant politique, en se basant sur la profession de foi de la revue : il s’agit de “poser une bombe dans la sale ambiance humaniste”. Les “ennemis” sont listés dans un inventaire : “altermondialistes, rappeurs, féministes, antiracistes, bobos”…[6] »

Le Point voit Ring comme « un éditeur différent » et « une nouvelle sensation dans l'édition française », en soulignant également les qualités stylistiques de la maison : « Le travail sur la fabrication de leurs livres est minutieux. Le clair et le beau, une règle pour les ouvrages publiés, une règle aussi pour le site Ring.fr, annoncé comme un croisement des lignes par son ergonomie et par son esthétique. Étonnant, et “neuf”[7]. »

Après l'attaque du stand de Zineb El Rhazoui par un groupuscule antifasciste à la Foire du livre de Bruxelles, le fondateur a rejeté les accusations d'extrémisme dans une interview donnée à ActuaLitté : « Nous n'avons jamais été d'extrême droite : je suis libertarien et j'ai la même aversion pour l'extrême droite que cette extrême gauche-là. Je suis notamment l'éditeur et l'agent de Zineb El Rhazoui, l'éditeur de Pierre-André Taguieff, de Jimmy Page, de Julian Assange et prochainement de Zohra Bitan, membre de la LICRA. Ring a toujours condamné le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie. Nos enquêtes rendent compte de la réalité brutale d'une société en extrême mutation[20]. »

Notes et références

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  1. SIREN : 539874461.
  2. a b c et d « Identité et bilans de l'entreprise N° 539874461 », sur societe.com (consulté le ).
  3. Depuis le
  4. En voir plus concernant le bilan financier de la maison d'édition sur societe.com.
  5. « Les éditions Ring sont mises en vente », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  6. a b c et d Alexis Moreau, « Les Inrocks - Ring, l’éditeur trash qui défie les poids lourds du marché », sur Les Inrocks, .
  7. a et b Le Point, magazine, « Les éditions Ring, passeurs de nouveaux mondes », (consulté le ).
  8. Serge G., « Michel Houellebecq parle de Ring en 2010 », sur surlering.com, (consulté le ).
  9. Didier Pasamonik, « La “non-expo” Marsault : le raté de la rentrée de la galerie Art Maniak », sur Actua BD, .
  10. « Foire du livre: le stand de Zineb El Rhazoui saccagé », sur lacapitale.be, .
  11. « Mais que fait une dessinatrice bordelaise dans l’affaire du stand saccagé d’un éditeur à Bruxelles ? », sur rue89bordeaux.com, .
  12. « L'éditrice Laura Magné quitte Ring avec Marsault, Papacito et Obertone », sur actualitte.com (consulté le ).
  13. a b et c Paul Conge, « Fin de partie pour les éditions Ring : Papacito, Marsault et Obertone s'en vont », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Pascal Durand, « Le marché des radicaux libres. Sur quelques conditions médiatiques de la posture “néo-réactionnaire” », Quaderni, vol. 2, no 87,‎ , p. 101-118 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
  15. Jérôme Lefilliâtre, « Chez l’éditeur Ring, une rentrée plongeant à droite et dans l’inconnu », sur Libération (consulté le )
  16. Robin d’Angelo, « Ring, des éditions qui sentent le soufre », liberation.fr, (consulté le ).
  17. « Ring, des éditions qui sentent le soufre - Œil sur le front », sur oeilsurlefront.liberation.fr (consulté le ).
  18. Hippolyte, Jean-Louis (2009), « Paranoia and Christianity in Maurice Dantec’s Crime Fiction », Studies in 20th & 21st Century Literature: Vol. 33: Iss. 1, Article 6.
  19. Ellen Salvi, « La droite extrême à l'assaut du livre », Revue du crieur, no 4,‎ , p. 125.
  20. « Stand vandalisé à Bruxelles : la Foire veut défendre le “débat d'idées” », sur actualitte.com (consulté le ).

Liens externes

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