« Michel Choniatès » : différence entre les versions
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'''Michel Choniatès''' ou '''Akominatos'''<ref group=N>Le surnom d’Akominatos qui lui est quelques fois attribué viendrait d’une lecture erronée du manuscrit de l’''Histoire'' écrite par Nicétas.</ref> (en grec : Μιχαήλ Χωνιάτης ou Ἀκομινάτος) est un homme d’Église et écrivain [[Empire byzantin|byzantin]] né vers 1140 et mort vers 1220. Frère ainé de l’historien [[Nicétas Choniatès]], il devint secrétaire du [[patriarche de Constantinople]] vers 1179 et fut nommé [[métropolite]] d’[[Athènes]] en 1182. Impressionné par le glorieux passé de la ville et le piteux état dans lequel elle se trouvait à son époque, Choniatès se fit son défenseur auprès des autorités de [[Constantinople]]. Après la prise d’Athènes par les [[croisés]] en 1025 et la nomination d’un archevêque latin, il se retira dans l’ile de [[Céos (île)|Céos]] (aujourd’hui Kéa) avant de s’installer au monastère Prodromos de Boudonitza où il mourut vers 1222.▼
|charte=écrivain}}
▲'''Michel Choniatès''' ou '''Akominatos'''<ref group=N>Le surnom d’Akominatos qui lui est
Déjà célèbre à son époque, Choniatès éclaire par ses [[homélie]]s, discours profanes, poèmes et une abondante correspondance sur l’état misérable de l’[[Attique]] et spécialement d’Athènes au {{s-|XII|e}}.
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== Sa vie ==
Comme leur surnom l’indique, Michel et Nicétas Choniatès sont originaires de la ville de [[Chônai]], avant-poste byzantin sur la frontière avec les [[Turcs (peuple)|Turcs]]. Leurs parents étaient sans doute de riches propriétaires terriens puisque Nicétas fut baptisé par l’évêque de Chônai dont il prit le prénom<ref group="SP">Michel Choniatès, ''Ta Sozomena'', I : 46.17-23, 61.3.</ref>, et que tant Michel que Nicétas firent tous deux d’excellentes études à Constantinople, d’où Michel partit plus tard pour Athènes déjà en possession d’une riche bibliothèque. Fidèles aux traditions de l’époque, les parents destinaient leur premier né, Michel, au sacerdoce et le firent étudier sous [[Eustathe de Thessalonique]] à l’école patriarcale de Constantinople<ref>{{Harvsp|Treadgold|2013|p=423}}.</ref>. Il garda toujours une grande admiration pour son ancien maitre comme le montre la [[monodie]] qu’il lui consacra lors de son décès<ref>{{Harvsp|Angold|1995|p=195}}.</ref>.
Il commença sa carrière vers 1179 comme secrétaire du patriarche [[Michel III d'Anchialos|Michel Ankhialos]] (1170-1178). Encore dans la quarantaine, il fut nommé en 1182 au poste important de métropolite d’Athènes<ref>{{Harvsp|Angold|1995|p=197}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Treadgold|2013|p=424}}.</ref>. Comme Eusthate, « parachuté » à [[Thessalonique]], Michel Choniatès eut au début de la difficulté à se faire accepter par la société d’Athènes où l’élévation intellectuelle de ses homélies dépassait de beaucoup les connaissances et l’entendement de ses fidèles<ref name=Wilson>{{Harvsp|Wilson|1983|p=205}}.</ref>. Mais il sut à la fois rester ferme sur les principes qu’il défendait et soucieux du bien-être de la population locale, ce qui lui valut rapidement le respect de son clergé et des abbés des monastères situés sur son territoire, toujours jaloux de leur indépendance<ref>{{Harvsp|Angold|1995|p=198-199}}.</ref>. Grâce à ses contacts avec les grandes familles de plusieurs cités grecques, il put s’occuper de l’éducation des enfants prometteurs de bonnes familles dont plusieurs, comme [[Georges Bardanès]], entrèrent dans son clergé<ref name="Angold p200">{{Harvsp|Angold|1995|p=200}}.</ref>.
Michel Choniatès avait une vue très conservatrice de la société où régnaient riches et puissants, lesquels en contrepartie avaient le devoir de protéger les pauvres et les faibles, tâche dont il s’acquitta avec zèle
Michel Choniatès se fit le défenseur de sa ville auprès de Constantinople, plaidant l’état misérable où se trouvait Athènes où les maisons cédaient de plus en plus la place aux champs<ref group="SP">Michel Choniatès, ''Ta Sozomena'', 1 : 159 et sq.</ref>. À ce titre, il fut un adversaire acharné de l’aristocratie civile (en particulier de ses membres qui ne venaient pas de l’aristocratie) qui négligeait les provinces tout en y envoyant des collecteurs de taxes impitoyables<ref group="SP">Michel Choniatès, ''Ta Sozomena'', 2 : 83. 4-10.</ref> et, s’il accueillit favorablement au départ le règne d’[[Andronic Ier Comnène|Andronic {{Ier}}]] en raison de ses réformes de l’administration provinciale (notamment de la corruption qui y régnait), il retira son appui lorsque commença le règne de la terreur<ref name=Kazhdan>{{Harvsp|Kazhdan|1991|loc=vol. 2, « Choniates, Michael »|p=427}}.</ref>. Sachant que les [[Bulle d'or|chrysobulles]] et exemptions d’impôt ne profitaient souvent qu’aux puissants, il plaida pour que celles-ci soient appliquées à tous sans exception par les agents du Trésor impérial, comme le montre la pétition qu’il fit signer par les citoyens d’Athènes à l’adresse de l’empereur [[Alexis III Ange]], se plaignant des droits de navigation (''ploimoi'') exigés par trois autorités différentes et des frais d’entretien exorbitants du gouverneur et de ses fonctionnaires, même si ceux-ci n’avaient pas le droit de pénétrer à l’intérieur de la ville<ref>{{Harvsp|Angold|1995|p=204-205}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Walter|1958|p=45}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Kazhdan|Wharton Epstein|1985|p=53}}.</ref>.
Lorsque [[Léon Sgouros]], dynaste de [[Nauplie]], fit sécession et, après s’être emparé des citadelles d’[[Argos (ville)|Argos]] et de [[Corinthe]], vint mettre le siège devant Athènes, ce fut le métropolite qui organisa la défense de la ville et regroupa les citoyens sur l’[[Acropole d'Athènes|Acropole]] pour assurer leur protection. Sgouros
En 1206, après la [[Siège de Constantinople (1204)|chute de Constantinople]], Michel Choniatès se rendit en compagnie de son frère Nicétas à Thessalonique pour tenter de négocier avec le légat pontifical la reconnaissance de sa position
En 1216-1217, Michel Choniatès se décida à quitter Céos pour se retirer au monastère
== Son œuvre ==
Admirateur de
Auteur célèbre à son époque, il a laissé des homélies et discours profanes en grand nombre, des poèmes, et une abondante correspondance<ref group=N>Les 181 lettres de Michel Choniatès ont été préservées comme une seule collection, de même que les discours, dans un manuscrit unique de Florence datant du {{s-|XIII|e}} : Laurent. Plut. 59, 12. Voir {{Harvsp|Kolovou|2001}}.</ref> qui mettent en lumière l'état misérable de l'Attique et d'Athènes à l'époque, notamment les lettres adressées au diacre Euthymios Tornikès, et les six qu’il adressa à Eustathe de Thessalonique. On peut mentionner particulièrement un mémoire (''hypomnêstikon'') à [[Alexis III Ange]] sur les abus de l'administration provinciale (1198), une [[monodie]] sur la mort d'Eustathe de Thessalonique, une autre sur celle de son frère, Nicétas. Son élégie sur la ruine d'Athènes<ref>{{Harvsp|Cellier|1869|p=178}}.</ref> a fait dire « qu’étranger par sa naissance, il a si bien réussi à s’identifier à la ville qui était devenue son foyer qu’on peut le considérer comme le dernier des grands Athéniens et le faire figurer aux côtés des hommes illustres dont il a si brillamment tenté d’inspirer l’exemple à ses ouailles<ref>{{Harvsp|Thallon|1973|p=314}}.</ref> ».
Contrairement aux auteurs de son époque, Choniatès n’utilisait pas le langage conventionnel, préférant des descriptions de choses ou de gens spontanées, voire triviales comme celle d’une maison de bain miteuse où la porte ne pouvait fermer et où les baigneurs souffraient de la chaleur et de la fumée du poêle intérieur tout en frissonnant à cause du vent<ref group="SP">Michel Choniatès, ''Ta Sozomena'', 2 : 235. 13-19.</ref>. Toutefois, l’approbation des foules lui importait peu : en bon aristocrate, il défendit l’indépendance de l’écrivain face à l’approbation populaire. Pour lui, la vraie sagesse ne nait jamais des applaudissements du peuple ; le génie humain est issu uniquement de la vertu et de la connaissance du bien<ref group="SP">Michel Choniatès, ''Ta Sozomena'', 21.16-22 ; 22.9-11.</ref>.
Écrivain prolifique, il était également connu pour sa riche bibliothèque,
== Notes et références ==
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{{Références|groupe=N}}
=== Sources primaires ===
{{Références|groupe=SP}}
=== Références ===
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=== Sources primaires ===
* {{Ouvrage|langue=el
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage|langue=
* {{Ouvrage|langue=la|prénom1=Foteini|nom1=Kolovou|titre=Michaelis Choniatae Epistulae|lieu=Berlin et New York|éditeur=[[Walter de Gruyter]]|collection=Corpus fontium historiae byzantinae, Series Berolinensis|numéro dans collection=41|année=2001|isbn=978-3-11-087752-6}}.
* {{Article|nom1=Ouspenski|prénom1=Th.|titre=Lettres et discours inédits de Michel Acominat|périodique=Journ. Min. Instr. publ.|année=1879|volume=201}}.
=== Sources secondaires ===
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Article|nom1=
* {{Chapitre|langue=en|nom1=Kaldellis|prénom1=Anthony|titre chapitre=Michael Choniates: a classicist-bishop and his cathedral (1182–1205 AD)|auteurs ouvrage=Anthony Kaldellis|titre ouvrage=The Christian Parthenon: Classicism and Pilgrimage in Byzantine Athens|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|année=2009|passage=145-162}}.
* {{OxDByz}}.
* {{Ouvrage|langue=en
▲* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Magoulias|prénom1=H. J.|directeur1=oui|titre=O City of Byzantium: Annals of Niketas Choniates|année=1984|éditeur=Wayne State University Press|isbn=978-0-814-31764-8}}.
* {{Article|langue=en|nom1=Setton|prénom1=Kenneth M.|titre=Athens in the Later Twelfth Century|périodique=Speculum|volume=XIX|année=1944|pages=179-207}}.
* {{Article|langue=de|nom1=Stadtmüller|prénom1=Georg|titre=Michael Choniates Metropolit von Athen (ca. 1138-ca. 1222)|périodique=Orientalia Christiana|volume=XXXIII|numéro=2|année=1934|pages=125-325}}.
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage|langue=en
* {{Ouvrage
* {{Ouvrage|langue=en
== Articles connexes ==
Ligne 76 ⟶ 83 :
* [[Léon Sgouros]]
{{Portail|christianisme orthodoxe|Moyen Âge central|Monde byzantin|Croisades/Grecs|littérature}}
{{DEFAULTSORT:Choniates, Michel}}
[[Catégorie:Écrivain byzantin du XIIe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain byzantin du XIIIe siècle]]
[[Catégorie:Religieux byzantin]]
[[Catégorie:Archevêque d'Athènes]]
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