« Konrad Adenauer » : différence entre les versions

Maire de [[Cologne]], opposant auaux [[nazismeNazisme|nazis]] après l'avènementleur duarrivée [[Troisièmeau Reich]]pouvoir, membre de l'[[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|Union chrétienne-démocrate]], il est le premier [[Chancelier fédéral d'Allemagne|chancelier fédéral]] de la [[Allemagne de l'Ouest|République fédérale d’Allemagne]], de [[1949]] à [[1963]].

Après la [[Seconde Guerre mondiale]], l'administration militaire [[États-Unis|américaine]] lui confie à nouveau le poste de bourgmestre de [[Cologne]], mais les [[Royaume-Uni|Britanniques]] le congédient peu après, ne le considérant pas à la hauteur. Il est très actif dans le parti de l'[[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne]] nouvellement créé et en devient vite le chef : en [[1946]], il est élu président de la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (RDA)|CDU]] dans la zone britannique, et de [[1950]] à [[1966]] pour la [[Allemagne de l'Ouest|République fédérale allemande]].

Le {{Date|1|septembre|1948}}, le [[Conseil parlementaire]] chargé de la rédaction d'une constitution le choisit pour président. Avec une voix d'avance, il est élu chancelier le {{Date|15|septembre|1949}}, poste qu'il occupe jusqu'en [[1963]]. Par trois fois, en [[1953]], [[1957]] et [[1961]] il remporte les élections législatives avec la [[CDU/CSU]], toujours avec une avance notable sur le [[Parti social-démocrate d'Allemagne|Parti social-démocrate]]. En [[1957]], il obtient même la majorité absolue.

Diplomatiquement, Konrad Adenauer crée des liens avec l'État d'[[Israël]] afin de permettre à l’Allemagne de faire son retour sur la scène diplomatique internationale. Il conclut en [[1952]] l'accord de réparations israélo-allemand, qui engage le pays à verser à Israël 3,45 milliards de [[Deutsche Mark]] (l’équivalent d'environ sept milliards d'euros) et du matériel militaire. L’Allemagne devient ainsi, à partir de la [[Crisecrise du canal de Suez|crise du Canal de Suez]] en 1956, et jusqu'à la fin des années 1960, le premier soutien de l’armée israélienne. Adenauer explique au sujet de cette politique : « Expier ou réparer [les crimes allemands à l'égard des juifs] était la condition ''sine qua non'' pour retrouver notre statut international. [...] Encore aujourd'hui, le pouvoir juif ne doit pas être sous-estimé, surtout en Amérique<ref>{{Lien web |langue=fr|nom1=Marwecki |prénom1=Daniel |titre=Singulières relations germano-israéliennes |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/04/MARWECKI/61585 |site = [[Le Monde diplomatique]] | date = 2020-04-01 }}</ref>. »<ref>{{Article|langue=Français|titre=L'accord sur les réparations allemandes à Israël a été intégralement respecté|périodique=Le Monde|date=02/04/1966|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1966/04/02/l-accord-sur-les-reparations-allemandes-a-israel-a-ete-integralement-respecte_2697485_1819218.html}}</ref>

Il se réconcilie avec la [[France]], et y fait sa première visite officielle en 1962<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Dr Adenauer's State Visit To France (1962) |url=https://www.youtube.com/watch?v=jR9Z_GqmcQk |consulté le=2022-02-19}}</ref>. Le [[traité de l'Élysée]], signé le {{Date|22|janvier|1963}} avec [[Charles de Gaulle]] au palais de l'Élysée, annonce une coopération avec la [[France]] dans tous les domaines<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre = 10 ANS DE COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE |url=https://www.youtube.com/watch?v = LFIJ0SKCAJ0 |consulté le=2022-02-19}}</ref>. Lors de sa visite à [[Moscou]] en [[1955]], Adenauer obtient la libération des {{nombre |10000|prisonniers}} de guerre allemands restants et accepte les liens diplomatiques proposés par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Adenauer Talks End In Moscow (1955) |url=https://www.youtube.com/watch?v=0K7T8q_kwbE |consulté le=2022-02-19}}</ref> (ce qui constituait ''de facto'' une exception à la [[Doctrinedoctrine Hallstein]] qui refusait d'avoir des relations diplomatiques avec tout état qui reconnaissait la [[République démocratique allemande]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La reprise des relations diplomatiques entre la RFA et l'URSS et la doctrine Hallstein (1955) |url=https://www.cvce.eu/obj/la_reprise_des_relations_diplomatiques_entre_la_rfa_et_l_urss_et_la_doctrine_hallstein_1955-fr-f0dba850-fc25-42bc-9095-fa2cc9a48c6c.html |site=CVCE.EU by UNI.LU |date=2016-09-08 |consulté le=2022-02-18}}</ref>). En [[1958]], il participe avec le maire de [[Berlin-Ouest]], [[Willy Brandt]], aux protestations contre « l'ultimatum de Khrouchtchev » qui marque le début de la [[Crise de Berlin (1958-1963)|crise de Berlin]]. Pourtant, il ne peut que subir l'édification du [[mur de Berlin]] en [[1961]].

Dans une allocution prononcée le 20 septembre 1949, Konrad Adenauer dénonce le processus de dénazification mené par les Alliés, annonçant le projet d'une loi d’amnistie pour les criminels de guerre nazis<ref name="Adenauer's Germany and the Nazi past: the politics of amnesty and integration">{{Ouvrage|prénom1=Norbert|nom1=Frei|prénom2=Norbert|nom2=Frei|titre=Adenauer's Germany and the Nazi past: the politics of amnesty and integration|passage=Page 3|éditeur=Columbia Univ. Press|date=2002|isbn=978-0-231-11882-8|consulté le=2023-10-11}}</ref>. Il affirme que la dénazification provoquait l'existence de « deux classes d'êtres humains » en Allemagne et que cette situation devait « cesser aussi vite que possible »<ref name="Adenauer's Germany and the Nazi past: the politics of amnesty and integration" />. Au 31 janvier 1951, cette amnistie a bénéficié à {{formatnum:792176}} personnes, dont {{formatnum:3000}} fonctionnaires de la [[Sturmabteilung|SA]], des [[Schutzstaffel|SS]] et du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|NSDAP]] qui étaient directement impliqués dans les crimes nazis<ref>{{Ouvrage|prénom1=Norbert|nom1=Frei|prénom2=Norbert|nom2=Frei|titre=Adenauer's Germany and the Nazi past: the politics of amnesty and integration|passage=Page 23|éditeur=Columbia Univ. Press|date=2002|isbn=978-0-231-11882-8|consulté le=2023-10-11}}</ref>.

Au milieu de son quatrième mandat, le {{date|15|octobre|1963}}, Konrad Adenauer, âgé de {{nobr|87 ans}}, démissionne sous une forte pression de son propre camp<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Roy Jenkins|titre=Portraits and Miniatures|url=https://books.google.com/books?id=VsICNA8gGdIC&pg=PT56|année=2011|éditeur=A&C Black|page=56}}</ref>. Son ministre de l'Économie, [[Ludwig Erhard]], père de l'[[économie sociale de marché]], est choisi par le ''Bundestag'' pour lui succéder. En 1966, l'ancien chancelier faiteffectue une visite privée dans le nouvel état d'[[Israël]], etoù il est faitdécerné docteur ''honoris causa'' de l'[[Institut Weizmann]]<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=James Feron Special To the New York|nom1=Times|titre=Adenauer Begins 8-Day Visit to Israel|périodique=The New York Times|date=1966-05-03|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1966/05/03/archives/adenauer-begins-8day-visit-to-israel.html|consulté le=2022-02-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=PROCHAINE VISITE DE M. ADENAUER EN ISRAËL|périodique=Le Monde.fr |date=1966-03-08 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1966/03/08/prochaine-visite-de-m-adenauer-en-israel_2699260_1819218.html|consulté le=2022-02-15}}</ref>.