« Canicule en France » : différence entre les versions

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{{Infobox Risque
| nom = Canicule en France
| image = Chaleur Paris 19e juin 2022.jpg
| légende = 36,5° à Paris le 17 juin 2022
| charte = canicule
| pays = [[France ]]
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| Période1-dates = 1911, 1921, 1947, 1976, 1983, 1994
| Période2-nom = postérieurs à 2000
| Période2-dates = [[Canicule européenne d'août 2003|2003]], [[Canicule de juillet 2006 en France|2006]], [[Canicule en France métropolitaine d'août 2012|2012]], [[Canicule européenne de 2015|2015]], 2016, [[Canicule européenne d'août 2017|2017]], [[Canicule européenne de juillet-août 2018|2018]], [[Canicule européenne de 2019|2019]], [[Canicule européenne d'août 2020|2020]], [[Canicule européenne de juillet-août 2021|2021]], [[Canicule de 2022 en Europe|2022]], [[Canicule de 2023 en Europe|2023]], 2024
| type1 = Personnes
| type1-nom = * Femmes enceintes
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| type3-nom = Agriculture, production d'électricité
}}
La '''canicule en France''' est un [[aléa naturel]] de type vague de chaleur, correspondant à des températures anormalement élevées observées pendant plusieurs jours consécutifs sur le territoire national français, qui a des impacts sur la santé humaine mais aussi sur la flore (naturelle ou cultivée) et la faune (sauvage ou d'élevage).
 
Il existe quatre types de vagues de chaleur : pic de chaleur, épisode persistant de chaleur, canicule et canicule extrême. La canicule est décrétée par département lorsque les indices biométérologiques (IBM) atteignent ou dépassent ou sont susceptibles de dépasser les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs et que l'événement est susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les populations fragiles ou surexposées.
 
Classé dans la catégorie des risques sanitaires majeurs mais aussi des [[risque naturel|risques naturels]] majeurs, le risque de canicule fait l'objet depuis 2003 d'un suivi continu, d'un cadre réglementaire de prévention et d'une information de la population. En effet, la canicule française de 2003 a révélé comment les conséquences d'une vague de chaleur résultent de l'imbrication de causes naturelles et de facteurs sociopolitiques. Alors que les conséquences sanitaires d'une vague de chaleur étaient connues et décrites dans la littérature scientifique avant 2003, peu de mesures préventives étaient prévues, et l'impact des épisodes précédents sur la mortalité (par exemple 1976) était passé inaperçu. Jusqu'en 2003, les vagues de chaleur constituaient un risque sanitaire largement sous-estimé dans le contexte français, ce qui explique en partie le nombre élevé de décès<ref name="The 2003 Heat Wave in France: Dangerous Climate Change Here and Now">{{Article|langue=en|prénom1=Marc|nom1=Poumadère|prénom2=Claire|nom2=Mays|prénom3=Sophie|nom3=Le Mer|prénom4=Russell|nom4=Blong|titre=The 2003 Heat Wave in France: Dangerous Climate Change Here and Now|périodique=Risk Analysis|volume=25|numéro=6|date=2005-12|issn=0272-4332|issn2=1539-6924|doi=10.1111/j.1539-6924.2005.00694.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1539-6924.2005.00694.x|consulté le=2023-10-16|pages=1483–1494}}</ref>.   Depuis la vague de chaleur de 2003, la France active donc chaque été un Plan national canicule s'appuyant sur un système d’alerte canicule en santé (Sacs) et un suivi d’indicateurs sanitaires en temps réel. Ce système a été conçu pour prévenir et réduire la [[mortalité]] et la [[morbidité]] pendant les vagues de chaleur. L'information de la population est faite via différents vecteurs.
{{Sommaire|niveau=2}}
 
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=== Typologie ===
Le terme « vagues de chaleur » recouvre en France les situations suivantes, différenciées selon la durée de l'événement et son intensité qualifiée par l'indice biométéorologique<ref>{{Lien web |url=https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-climatiques/article/vagues-de-chaleur|titre=Vagues de chaleur. |auteur=Ministère de la santé et de la prévention, Ministère de la solidarité de l'autonomie et des personnes handicapées|date=3 août 2022 |site=solidarites-sante.gouv.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref> :
{| class="wikitable left"
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{{clr}}
 
=== Indicateurs biométéorologiques (IBM) ===
Une analyse fréquentielle par l'[[Institut national de veille sanitaire]] (remplacée en 2016 par l'[[Agence nationale de santé publique]]) et [[Météo-France]] de trente ans de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques a permis de retenir les indicateurs biométéorologiques (IBM), qui sont les moyennes sur trois jours consécutifs des températures minimales (IBM min) et maximales (IBM max) comme étant les plus pertinents pour identifier une canicule. Les formules sont les suivantes.<br>
<math>IBM_{min} = \frac{IBM_{min_j} + IBM_{min_{j+1}} + IBM_{min_{j+2}}}{3}</math>
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!Seuil IBM supérieur
|-
|Île-de-France || Essonne<ref>{{Lien web |url=https://www.essonne.gouv.fr/content/download/31509/241942/file/PLAN%20GESTION%20CANICULE%20DEPARTEMENTAL%202020.pdf|titre=Plan de gestion canicule 2020.|auteur=|date=|site=www.essonne.gouv.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref> || || {{ tmp | 20 | °C }} || {{ tmp | 35 | °C }}
|-
|rowspan=6|Provence-Alpes-Côte-d'Azur<ref name=GREC-Sud>{{Lien web |url=http://www.grec-sud.fr/article-cahier/article-du-cahier-sante/|titre=Impacts du changement climatique sur la santé.|auteur=Groupe régional d’experts sur le climat en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (GREC-SUD)|date=3 août 2022 |site=www.grec-sud.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref>|| Alpes-de-Haute-Provence || [[Saint-Auban-sur-Durance]]|| {{ tmp | 19| °C }} || {{ tmp | 36 | °C }}
|-
| Hautes-Alpes || [[Gap]]|| {{ tmp | 18 | °C }} || {{ tmp | 34 | °C }}
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=== Séries historiques ===
 
=== Événements historiques remarquables en France ===
==== Vagues de chaleurs antérieures à 1976 ====
Le Professeur [[Emmanuel Le Roy Ladurie]], auditionné dans le cadre de la mission d'information consécutive à la canicule de 2003, a fait une synthèse des grandes vagues de chaleur dans l'histoire climatique française. Il a estimé que les étés les plus chauds du Moyen Âge étaient semblables à ceux de la première moitié du {{s-|XX|e}}, mais que les températures du passé étaient sans doute moins élevées que celles enregistrées au cours des [[années 1990]] et que 2003 constituait « une rupture dans l'histoire du climat en France. »<ref name=Sénat2004-1>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/rap/r03-195/r03-195_mono.html#toc59|titre=La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise - Les précédents historiques et récents |auteur=rapport d'information présenté par Denis Jacquat|date=3 février 2004 |site=www.senat.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref>.
 
Même si les outils météorologiques fiables n'existent que depuis 1863, les historiens peuvent se baser sur deux types de données pour mesurer l'évolution du climat : un indice {{incise|mis au point par un chercheur hollandais}} permettant d'appréhender l'ampleur des « coups de chaleur », sur une échelle allant de 1 à 9 et l'étude des vendanges et des récoltes, dont les dates et les résultats constituent des critères pertinents pour estimer la chaleur et la pluviométrie<ref name=Sénat2004-1/>.
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Trois vagues de chaleur sont recensées entre 1976 et 2003.
 
L'été 1976 reste dans la mémoire collective comme celui de la sécheresse ayant occasionné les pires dommages agricoles et conduit à la création de « l'[[impôt sécheresse]] », mais il s'agit avant tout d'une très importante canicule où une vingtaine de départements voient leur taux de mortalité s'élever de plus de 10 % au-dessus des normes saisonnières, soit {{Unité|6000|décès}} surnuméraires passés à l'époque inaperçus. Seules des études peu antérieures à 2003, menées par l'[[Institut national de la santé et de la recherche médicale]] (INSERM), ont révélé les conséquences sanitaires et humaines de cet épisode<ref name=Sénat2004-3>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/rap/r03-195/r03-195_mono.html#toc67|titre=La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise - A-3-b) Les récentes vagues de chaleur.|auteur=rapport d'information présenté par Denis Jacquat|date=3 février 2004 |site=www.senat.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref>.
 
La canicule de juillet 1983 dans le sud-est de la France a été à l'origine d'une surmortalité de {{Unité|300 décès}} dans la seule région de Marseille, imputable directement ou indirectement à la chaleur. Lors de la dernière semaine de juillet 1983, les températures minimales à Marseille n'ont pas baissé en dessous de 28 degrés, avec un air humide et des températures maximales comprises entre 35 et {{Unité|41 degrés}}. Le thermomètre n'est pas descendu en dessous de {{Unité|20 degrés}} pendant {{Unité|20 jours}}. La surmortalité en juin et juillet 1983 sur l'ensemble de la France s'est élevée au total à 4 700 décès<ref name=Sénat2004-3/>.
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==== Canicule de 2003 ====
{{Article détaillé|Canicule européenne d'août 2003}}
L'été 2003 est le plus chaud des {{nobr|150 années}} antérieures à 2003, tant par les températures maximales que minimales enregistrées. La canicule s'installe à partir du 3 août. À compter du 4 août, un grand nombre des 180 stations météorologiques réparties sur l'ensemble du territoire national, enregistrent quotidiennement des écarts par rapport aux températures normales, supérieurs à 10 degrés et des maximales dépassant 35 degrés. Des records absolus de températures maximales sont battus, essentiellement du 4 au 13 août<ref name=Sénat2004-2>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/rap/r03-195/r03-195_mono.html#toc17|titre=La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise - Une canicule aux caractéristiques inédites |auteur=rapport d'information présenté par Denis Jacquat|date=3 février 2004 |site=www.senat.fr|consulté le= 17 août 2022}}.</ref> :
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|-
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==== Canicule de 2022 ====
{{Article détaillé|Canicule de 2022 en Europe}}
En France, plus de {{nombre|1500 records}} de chaleur sont battus dans les territoires en 2022. {{nobr|10 mois}} de l’année sont plus chauds que la normale (seuls janvier et avril font exception). En outre, juin 2022 détient le record de la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée au niveau national. {{nobr|93 départements}} ont été concernés par des restrictions d’eau et 75 ont été en situation de crise sécheresse<ref>{{Lien web | langue=fr | titre=Vagues de chaleur : un plan national pour anticiper| url=https://www.ecologie.gouv.fr/vagues-chaleur-plan-national-anticiper. | site=www.ecologie.gouv.fr |date=7 juin 2023 |consulté le=21 juin 2023 |brisé le = 2024-03-02}}.</ref>.
 
==== Canicule de 2023 ====
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== Causes ==
=== Phénomènes météorologiques ===
{{...}}
 
=== Lien avec le dérèglement climatique ===
En signalant les dangers "« ici et maintenant" » du changement climatique, l'analyse de la canicule de 2003 en France<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Marc|nom1=Poumadère|prénom2=Claire|nom2=Mays|prénom3=Sophie|nom3=Le Mer|prénom4=Russell|nom4=Blong|titrename="The 2003 Heat Wave in France: Dangerous Climate Change Here and Now|périodique=Risk" Analysis|volume=25|numéro=6|date=2005-12|issn=0272-4332|issn2=1539-6924|doi=10.1111/j.1539-6924.2005.00694.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1539-6924.2005.00694.x|consulté le=2023-10-16|pages=1483–1494}}</ref> est recensée comme étant la première évocation de l'influence du changement climatique anthropique sur les canicules<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Doris|nom1=Klingelhöfer|prénom2=Markus|nom2=Braun|prénom3=Dörthe|nom3=Brüggmann|prénom4=David A.|nom4=Groneberg|titre=Heatwaves: does global research reflect the growing threat in the light of climate change?|périodique=Globalization and Health|volume=19|numéro=1|date=2023-08-11|issn=1744-8603|pmid=37568208|pmcid=PMC10422716|doi=10.1186/s12992-023-00955-4|lire en ligne=https://globalizationandhealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12992-023-00955-4|consulté le=2023-10-16}}</ref>.
 
== Conséquences sur les personnes, l'environnement et l'économie ==
=== Impacts sur la santé humaine ===
Dès que la température corporelle dépasse {{tmp|37|°C}}, le corps met en action des mécanismes de régulation thermique pour s’adapter à la canicule<ref name=Ameli>{{Lien web |url=https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/canicule-chaleur/effets-organisme-personnes-risque-sante |titre=Canicule et fortes chaleurs : définition et conséquences sur la santé |auteur=|date =14 juin 2022|page=|site =www.ameli.fr|consulté le= 18 août 2022}}.</ref> :
* le corps se met à transpirer et la respiration s’accélère (la chaleur est alors éliminée via l’eau et la vapeur d’eau rejetées) ;
* les [[vaisseau sanguin|vaisseaux sanguins]] situés à la surface de la peau augmentent de diamètre ([[vasodilatation]]) pour refroidir le [[sang]].
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Les personnes les plus vulnérables aux fortes chaleurs sont les femmes enceintes et surtout les [[nourrisson]]s fragiles en cas de fortes chaleurs, les personnes âgées de plus de {{nobr|65 ans}} ou ayant perdu leur autonomie peu réactives face à la chaleur et les personnes présentant certaines maladies ou prenant certains médicaments<ref name=Ameli/>. Certaines personnes sont plus vulnérables à la chaleur en raison de leurs conditions de vie : les personnes vivant en milieu urbain et/ou en logements mal isolés thermiquement, les professionnels travaillant à l’extérieur exposés à la chaleur et les sportifs, les personnes en situation de précarité, sans domicile ou en situation d'isolement<ref name=Ameli/>.
 
En cas de forte chaleur, certaines maladies peuvent apparaître si le corps supporte mal les températures élevées : une [[dermite]] due à la chaleur, le gonflement des [[jambe]]s et/ou plus rarement des [[avant-bras]] dû à un [[œdème]], des [[crampe]]s musculaires des bras et des jambes, mais aussi ceux de l'[[abdomen]], une [[syncope (médecine)|syncope]] parfois précédée de [[nausée]]s, de [[vertige]]s ou de [[trouble de la vision|troubles de la vision]], une [[hyperthermie|insolation]] liée à une exposition directe de la tête au soleil<ref name=Ameli2>{{Lien web |url=https://www.ameli.fr/loiret/assure/sante/themes/canicule-chaleur/maladies-liees-canicule |titre=Comment identifier et traiter les problèmes de santé liés à la chaleur et à la canicule ? |auteur=|date =14 juin 2022|page=|site =www.ameli.fr|consulté le= 18 août 2022}}.</ref>. Dans les cas les plus graves peuvent apparaître un épuisement, résultant d'une perte excessive d’eau et de sels minéraux, une [[déshydratation (médecine)|déshydratation]], correspondant aussi à un manque d’eau et de sels minéraux dans l’organisme ou un coup de chaleur caractérisé, par des symptômes spécifiques, à savoir une [[température corporelle humaine|température corporelle]] supérieure ou égale à {{tmp|40|°C}}, des troubles de la conscience marqués (perte de connaissance, [[convulsion]]s fréquentes, [[délire]] voire [[coma]]) et une chute importante de la [[tension artérielle]]<ref name=Ameli2/>.
 
En cas de non prise en charge ou de prise en charge trop tardive, le décès peut survenir. Dans le rapport parlementaire faisant suite à la canicule exceptionnelle de 2003, l'[[Institut de veille sanitaire|Institut national de veille sanitaire]] (InVS), remplacé en 2016 par l’[[Agence nationale de santé publique]], rappelle que « l'élévation de la chaleur peut être la cause initiale d'un décès par débordement des défenses naturelles du sujet, incapable de préserver son [[Homéotherme|homéothermie]] », avec ou sans atteinte du système nerveux central. Le même document rappelle une définition (américaine) du décès par coup de chaleur : température au décès au moins égale à {{tmp|40.6|°C}} ; exposition préalable à une forte chaleur du fait des conditions climatiques ; exclusion, par une vérification raisonnable, des autres causes possibles d'hyperthermie<ref name=Rap2003>{{Lien web |url=https://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i1091-t1.asp |titre=Rapport d'information sur la crise sanitaire et sociale déclenchée par la canicule de l'été 2003 |auteur=présenté par Mme Valérie Létard, MM. Hilaire Flandre et Serge Lepeltier, |date=|page=|site =assemblee-nationale.fr|consulté le= 18 août 2022}}.</ref>.
 
Le rapport présenté au [[Sénat (France)|sénat]] en février 2004 consécutif à la canicule de 2003 fait état d'un bilan de {{Unité|14802|victimes}}, qui ne constitue qu'une première estimation du nombre des victimes sur la période comprise entre le {{1er}} et le {{date-|20 août 2003}}<ref name=Rap2004>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/rap/r03-195/r03-195_mono.html#toc757 |titre=La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise|auteur=présenté par Denis Jacquat|date=3 février 2004|page=|site =www.senat.fr|consulté le= 18 août 2022}}.</ref>. Les dispositions prises consécutivement à cet événement dramatique ont permis de réduire considérablement le nombre de victimes. La [[Mortalité en France|mortalité]] en excès pour les vagues de chaleur des années 2015-2021 {{incise|sur les périodes et les départements concernés par au moins un jour de dépassement des seuils (données extrapolées)}} est estimée par l'[[Agence nationale de santé publique]] comme suit<ref name=Bilan2021>{{Lien web |url=https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/climat/fortes-chaleurs-canicule/documents/bulletin-national/bulletin-de-sante-publique-canicule.-bilan-ete-2021 |titre=Bulletin de santé publique. Été 2021|auteur=Direction Santé-Environnement-Travail, Direction Prévention et Promotion de la Santé, Météo France|date=septembre 2003|page=|site =www.santepubliquefrance.fr|consulté le= 18 août 2022}}.</ref> :
 
{| class="wikitable left"
Ligne 240 ⟶ 241 :
 
=== Conséquences environnementales ===
 
==== Impacts sur les milieux naturels et la biodiversité ====
 
{{...}}
 
==== Impacts sur l'agriculture et les prix alimentaires ====
 
{{...}}
 
==== Conséquences hydrologiques : altération de la qualité de l'eau ====
 
{{...}}
 
==== Impacts sur les forêts : dépérissement et incendies ====
Les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables à elles seules du nombre d’incendies ou des surfaces parcourues. Le développement d’incendies de forêts requiert en effet la combinaison de températures élevées, de vents forts et d’une végétation en [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]]<ref>{{pdf}}{{Lien web |url=https://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0011704/013098-01_rapport-publie.pdf|titre=Retour d'expérience sur l'épisode caniculaire et la sécheresse 2019|auteur=Conseil général de l'environnement et du développement durable|page=120 |date=avril 2020|site=cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr |consulté le= 18 août 2022}}</ref>.
 
Les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables à elles seules du nombre d’incendies ou des surfaces parcourues. Le développement d’incendies de forêts requiert en effet la combinaison de températures élevées, de vents forts et d’une végétation en [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]]<ref>{{pdf}}{{Lien web |url=https://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0011704/013098-01_rapport-publie.pdf|titre=Retour d'expérience sur l'épisode caniculaire et la sécheresse 2019|auteur=Conseil général de l'environnement et du développement durable|page=120 |date=avril 2020|site=cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr |consulté le= 18 août 2022}}.</ref>.

La sécheresse, couplée à des températures anormalement élevées sur une période longue, a ainsi de fortes conséquences sur les arbres forestiers. Dans un premier temps, des mortalités sont observées au niveau des plantations et des jaunissements, des rougissements et des pertes de feuilles se manifestent rapidement dans certains peuplements. La sécheresse exceptionnelle de 2018 illustre parfaitement cette problématique où les dommages sont essentiellement marqués dans les régions Bourgogne-Franche Comté et Grand-Est, avec en outre une multiplication d'attaques d'insectes ravageurs sur les épicéas (scolytes), les pins (décollements d’écorces et mortalités d’arbres, dans le Nord, en Seine-et-Marne, Essonne et Indre), les sapins (insectes [[wikt:cambiophage|cambiophages]] en particulier dans les Vosges, le Jura et le Massif Central, mais également dans les Alpes et les Pyrénées)<ref>{{Lien web |url=https://agriculture.gouv.fr/secheresse-et-chaleur-2018-impact-sur-letat-sanitaire-des-forets|titre=Sécheresse et chaleur 2018 : impact sur l’état sanitaire des forêts|auteur= |date=22 juillet 2019|site=agriculture.gouv.fr |consulté le= 12 août 2022}}.</ref>.
 
La végétation ainsi fragilisée est particulièrement sensible au feu. En 2019, {{Unité|15000|hectares}} de forêt ont été détruits par les flammes. Les activités humaines sont le plus souvent la cause de ces incendies : 9 feux sur 10 sont d’origine humaine<ref>{{Lien web |url=https://www.ecologie.gouv.fr/en/node/8090 |titre= Sécheresse : les mesures pour économiser l’eau |auteur= |date =19 août 2022 |site =www.ecologie.gouv.fr |consulté le= 12 août 2022}}.</ref>.
 
=== Conséquences économiques ===
==== Surconsommation électrique ====
La surconsommation électrique due à l’usage intensif des [[climatiseur]]s peut entraîner un déséquilibre brutal de l’offre et de la demande, déséquilibre pouvant entraîner des perturbations sur le réseau de distribution<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Canicule : nouveau coup de chaud pour l'économie française ? |url=https://www.nouvelobs.com/economie/20150701.OBS1831/canicule-nouveau-coup-de-chaud-pour-l-economie-francaise.html |site=L'Obs |date=2015-07-01 |consulté le=2023-08-19}}.</ref>.
 
==== Ressources énergétiques ====
Pour leur fonctionnement, les [[centrale nucléaire en France|centrales nucléaires]] prélèvent de l’eau dans les rivières, les fleuves ou la mer. Selon la localisation du réacteur, l’eau peut ensuite être rejetée là où elle a été prélevée, à une température légèrement plus élevée. Ces rejets sont surveillés et encadrés afin de limiter les apports de chaleur dans les cours d’eau, pour protéger la faune et la flore. Cela peut conduire [[EDF]] à limiter ponctuellement le fonctionnement de certains réacteurs en cas de forte chaleur et d'eau déjà à une température élevée<ref>{{Lien web |url=https://www.ecologie.gouv.fr/it/node/8090 |titre= Sécheresse en France|auteur= |date =23 août 2022 |site =www.ecologie.gouv.fr |consulté le= 24 août 2022}}.</ref>.
 
Dans la première famille de [[Réacteur à eau pressurisée|réacteur]]s, dits ouverts, l'eau utilisée pour refroidir le circuit secondaire est rejetée directement dans le milieu après utilisation. La plupart des réacteurs nucléaires français de cette famille sont situés en bord de mer, à l'exception des réacteurs des centrales nucléaires de [[Centrale nucléaire de Saint-Alban|Saint-Alban]] de [[Centrale nucléaire du Tricastin|Tricastin]] et de deux réacteurs de la [[centrale nucléaire du Bugey]]. Ce fonctionnement implique une consommation d'eau relativement importante de {{Unité|50|m|3}} par seconde ({{m3}}/s) et le rejet d'une eau plus chaude que celle prélevée. Deux critères doivent être respectés : une limite d'échauffement et une limite de température aval après mélange. Tricastin, par exemple, ne peut dépasser un échauffement moyen de {{tmp|5.5|°C}} en valeur journalière, avec une valeur limite de {{tmp|6|°C}} (à tout instant, et non plus en moyenne). Quant à la température du [[Rhône]] calculée à l'aval du site, elle ne doit pas dépasser {{tmp|27.8|°C}} en valeur journalière, avec une limite à {{tmp|28|°C}}<ref name=Actu-env-5juil22>{{Lien web |url=https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-EDF-dispositif-adaptation-manque-eau-39963.php4|titre=Nucléaire : EDF détaille son dispositif d'adaptation au manque d'eau |auteur= Philippe Collet |date =5 juillet 2022 |site = www.actu-environnement.com |consulté le= 24 août 2022}}.</ref>.
 
Pour les {{Unité|30 autres réacteurs}}, avec une [[tour aéroréfrigérante]], implantés au bord d'un [[cours d'eau]], leurs prélèvements s'élèvent à environ {{Unité|2|{{m3}}/s}} et la température des rejets est beaucoup plus proche de celle du fleuve. Dans ce cas, environ 40 % de l'eau prélevée sont évaporés et ne sont pas rendus au milieu. Ces réacteurs consomment environ {{Unité|2,5|m|3}} par [[Kilowatt-heure|mégawatt-heure]] produit, soit {{Unité|2250|m|3}} par heure pour un réacteur de {{Unité|900 mégawatts}} fonctionnant à plein régime. Les critères réglementaires à respecter sont ici des valeurs moyennes calculées de réchauffement (comprise entre 0,09 et {{tmp|0.15|°C}} pour [[Centrale nucléaire de Belleville|Belleville]], [[Centrale nucléaire de Dampierre|Dampierre]] et [[Centrale nucléaire de Chinon|Chinon]], les trois centrales sur la [[Loire]]) et une valeur limite (fixée à {{tmp|1|°C}} pour ces sites)<ref name=Actu-env-5juil22/>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://reporterre.net/Centrales-nucleaires-EDF-face-au-defi-des-canicules|titre=Centrales nucléaires : EDF face au défi des canicules |auteur=Émilie Massemin |date =5 juillet 2022 |site =reporterre.net |consulté le= 24 août 2022}}.</ref>.
 
Depuis 2014, il est toutefois possible de déroger au cadre général en cas de forte demande d'électricité ou de tension sur la production. Le dispositif a été activé une fois en 2018 à Golfech, pendant trente-six heures, et plusieurs fois en 2022 pour les centrales de [[Centrale nucléaire de Bugey|Bugey]], [[Centrale nucléaire de Blayais|Blayais]], [[Centrale nucléaire de Golfech|Golfech]], [[Centrale nucléaire de Saint-Alban|Saint-Alban]] et [[Centrale nucléaire de Tricastin|Tricastin]]<ref name=Actu-env-18juil22>{{Lien web |url= https://www.actu-environnement.com/ae/news/canicule-secheressse-ASN-autorisation-rejet-eau-plus-chaude-4-centrales-nucleaires-40042.php4 |titre= Canicule : quatre centrales nucléaires autorisées à relâcher de l'eau plus chaude qu'à la normale|auteur= Philippe Collet |date =18 juillet 2022 |site = www.actu-environnement.com |consulté le= 24 août 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=Actu-env-25juil22>{{Lien web |url=https://www.actu-environnement.com/ae/news/prolongation-derogation-eau-chaude-centrales-nucleaires-40079.php4|titre=Canicule : la dérogation accordée à quatre centrales nucléaires prolongée jusqu'au 7 août|auteur= Philippe Collet |date =25 juillet 2022 |site = www.actu-environnement.com |consulté le= 24 août 2022}}.</ref>.
 
Des baisses de production pour ces raisons interviennent régulièrement en période estivale, représentant entre 2000 et 2022 en moyenne 0,3 % de la production annuelle du parc<ref name=Actu-env-5juil22/>.
 
== Gestion du risque ==
 
=== Cadre législatif et réglementaire ===
 
{{...}}
 
=== Gouvernance au niveau national ===
 
{{...}}
 
=== Gouvernance aux niveaux régional et départemental ===
 
{{...}}
 
== Surveillance, vigilance et alerte ==
 
=== Outils de surveillance et de prévision ===
 
{{...}}
 
=== Vigilance météorologique et correspondance avec la plan national canicule ===
 
[[Fichier:Meteo France weather warning map - 27-28.06.2019.svg|vignette|Vigilance météorologique de Météo France pour les journées du 27 et 28 juin 2019]]
La vigilance météorologique de [[Météo-France]] est une procédure nationale d'information de la population, des [[État|pouvoirs publics]], des services de la [[sécurité civile]] et des autorités sanitaires en cas de [[Temps (météorologie)|phénomènes météorologiques]] [[danger|dangereux]] prévus par Météo-France. Elle attire l'attention de tous sur les dangers potentiels au niveau départemental d'une situation météorologique particulière et informe des conséquences possibles et des précautions spécifiques pour s'en protéger au mieux. Conçue en 2001 pour 5 phénomènes, la Vigilance couvre aujourd’hui 9 phénomènes : vent violent, orages, neige-verglas, avalanches, canicule et grand froid (depuis 2004), pluie-inondation, vagues-submersion (depuis 2011) et crues (relais depuis 2020 de l’information produite par le réseau Vigicrues)<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.fr/actualite/actualite-de-meteo-france/la-vigilance-meteorologique-20-ans-devolutions-continues |titre= La Vigilance météorologique : 20 ans d’évolutions continues |auteur= |date =13 décembre 2021 |site =[https://meteofrance.fr/ le site de Meteofrance] |consulté le= 10 août 2022}}</ref>.
 
La vigilance météorologique de [[Météo-France]] est une procédure nationale d'information de la population, des [[État|pouvoirs publics]], des services de la [[sécurité civile]] et des autorités sanitaires en cas de [[Temps (météorologie)|phénomènes météorologiques]] [[danger|dangereux]] prévus par Météo-France. Elle attire l'attention de tous sur les dangers potentiels au niveau départemental d'une situation météorologique particulière et informe des conséquences possibles et des précautions spécifiques pour s'en protéger au mieux. Conçue en 2001 pour 5 phénomènes, la Vigilance couvre aujourd’hui 9 phénomènes : vent violent, orages, neige-verglas, avalanches, canicule et grand froid (depuis 2004), pluie-inondation, vagues-submersion (depuis 2011) et crues (relais depuis 2020 de l’information produite par le réseau Vigicrues)<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.fr/actualite/actualite-de-meteo-france/la-vigilance-meteorologique-20-ans-devolutions-continues |titre= La Vigilance météorologique : 20 ans d’évolutions continues |auteur= |date =13 décembre 2021 |site =[https://meteofrance.fr/ le site de Meteofrance] |consulté le= 10 août 2022}}.</ref>.
Pour la canicule, dès le niveau jaune, un commentaire national accompagne la carte de vigilance. Le pictogramme correspondant à la canicule apparaît sur la carte dès le niveau orange. À ce niveau, Météo-France établit un bulletin de suivi régulier qui précise, en particulier, l’évolution du phénomène en termes de localisation géographique, de chronologie et d'intensité<ref name=PNC-16>{{Harvsp|Plan national canicule - Fiche 7 : Principes généraux de vigilance et d'alerte canicule.|p=16|id=PNC}}.</ref>.
 
Pour la canicule, dès le niveau jaune, un commentaire national accompagne la carte de vigilance. Le pictogramme correspondant à la canicule apparaît sur la carte dès le niveau orange. À ce niveau, Météo-France établit un bulletin de suivi régulier qui précise, en particulier, l’évolution du phénomène en termes de localisation géographique, de chronologie et d'intensité<ref name=PNC-16>{{Harvsp|Plan national canicule - Fiche 7 : Principes généraux de vigilance et d'alerte canicule.|p=16|id=PNC}}.</ref>.
 
{| class="wikitable left"
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=== Veille et alerte sanitaire ===
 
==== Système d'alerte canicule et santé ====
 
{{...}}
 
==== Système de surveillance syndromique SurSaUD ====
 
{{...}}
 
==== Réseau Oscour ====
 
{{...}}
 
== Plan national canicule ==
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| bgcolor=#00FF00 | Niveau 1 - <br>Veille saisonnière||Activation d'une veille saisonnière, comportant notamment la mise en œuvre d’un dispositif d’information préventive.
|-
|bgcolor=#ffff00 | Niveau 2 - <br>Avertissement chaleur|| Une information succincte « fortes chaleurs » figure dans l’encadré « commentaire » à droite de la carte de vigilance météorologique et le phénomène est signalé à l’échelle départementale sur le site Internet au travers d’une info-bulle ou dans la version tableau de la carte. Les [[Agence régionale de santé|ARS]] prennent les mesures de gestion adaptées, en coordination avec les préfectures de départements concernées.
|-
|bgcolor=#ff8000 | Niveau 3 - <br>Alerte canicule ||La décision d’activer les mesures du Plan départemental de canicule est de l’initiative du préfet de département avec l’appui de l’ARS. Il s’appuie en fonction des besoins locaux sur le [[dispositif ORSEC]]. Exceptionnellement, selon l’ampleur territoriale et/ou la durée du phénomène, le Premier ministre pourrait être amené à activer la Cellule interministérielle de crise (CIC).
Ligne 324 ⟶ 355 :
 
=== S’adapter aux vagues de chaleur en vue du changement climatique ===
 
{{...}}
 
=== Mesures pour se protégéer des vagues de chaleur ===
 
{{...}}
 
{{clr}}
 
== Assurance et réparations ==
 
=== Cadre général de la couverture des risques naturels en France ===
 
{{...}}
 
=== Indemnisation par les sociétés d'assurances ===
 
{{...}}
 
=== Indemnisations spécifiques des filières économiques ===
 
{{...}}
 
== Notes et références ==
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Canicule_en_France ».