L'extension et l'aménagement de Paris avant le 19è siècle
Par Maurice Halbwachs et &al.
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maurice Halbwachs est un sociologue français de l'école durkheimienne né à Reims le 11 mars 1877 et mort en déportation à Buchenwald le 16 mars 1945.
Il est l'auteur d'une thèse intitulée « La classe ouvrière et les niveaux de vie ». Un de ses livres les plus connus, Les Cadres sociaux de la mémoire, se concentre sur la dimension sociale de la mémoire, avec un accent particulier sur la mémoire collective. Par ce travail, il a contribué à en faire un champ d'étude sociologique distinct.
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Aperçu du livre
L'extension et l'aménagement de Paris avant le 19è siècle - Maurice Halbwachs
L'extension et l'aménagement de Paris avant le 19è siècle.
L'extension et l'aménagement de Paris avant le 19è siècle
Maurice Halbwachs & al.
EHS
Lorsqu'on étudie le développement de Paris, surtout à l'époque contemporaine, on est souvent conduit à se demander si sa grandeur et sa structure répondent à un plan, à des plans successifs, conçus longtemps à l'avance et exécutés avec suite, s'il est possible d'assigner des directives, auxquelles les constructeurs et la population elle-même se seraient pliés ou si, au contraire, cette ville s'est accrue et transformée d'un mouvement spontané. La Commission d'extension de Paris a publié en 1913 un «Aperçu historique» qui n'est pas seulement «un simple tracé des grandes lignes de l'extension de Paris au cours des âges» ; en même temps que les décisions qui, durant les siècles écoulés depuis ses origines, modifièrent l'enceinte de cette ville et déplacèrent les limites de ses faubourgs, l'on nous y donne une idée des projets et des tentatives des rois ministres, architectes, conseils et simples particuliers qui s'intéressèrent activement à son évolution. Nous voudrions chercher, dans cette publication administrative, dans les plans et documents qu'elle contient, quelques indications certaines qui nous aident à atteindre les causes des transformations de Paris{1}.
Quand Thiers, en 1859, s'opposait aux projets d'Haussmann, quand il lui reprochait de vouloir «donner de l'air à des quartiers composés de jardins maraîchers où l'air circulait déjà en abondance » et « ouvrir des débouchés à des quartiers où il n'y avait point de commerce»{2} il représentait sans doute l'esprit de prudence et d'économie de la monarchie de juillet. Mais il pouvait aussi se réclamer d'une tradition beaucoup plus ancienne.
Jusqu'au XVIe siècle, les souverains ont été plus préoccupés d'aider au développement de Paris que de le limiter. Dans l'enceinte de Charles V qui, sur la rive droite, part à peu près du pont des Saints-Pères, passe par la place du Carrousel, la place des Victoires, la porte Saint-Denis, et la place de la Bastille (sur la rive gauche, l'ancienne enceinte de Philippe-Auguste, en dehors de laquelle se trouvent Saint-Germain-des-Prés et l'emplacement actuel de la Halle aux vins, subsiste telle quelle) la ville se trouve à l'aise et en sécurité. Elle peut abriter plus d'hommes qu'elle n'en contient. « Tant comme nostre bonne ville de Paris (lit-on dans un acte de Charles VI) sera mieux peuplée et habitée de plus de gens.... la renommée d'icelle sera plus grande, laquelle renommée augmentera notre gloire {3}.» La seule raison qui empêchait d'élargir l'enceinte, c'est que se trouvaient dans les faubourgs « des cultures maraîchères indispensables à l'alimentation de Paris... Étendre Paris sur certains côtés, c'eût été remplacer des marais par des maisons...»{4}.
Mais, au milieu du XVIe siècle se fait jour une préoccupation qui reparaîtra souvent, jusqu'au règne de Napoléon III: la crainte qu'une extension trop grande de Paris ne porte dommage à la fois au royaume, et à Paris lui-même. Par un édit de 1548, Henri Il interdit toute construction nouvelle dans les faubourgs. Les motifs qu'il invoque sont curieux par leur diversité. Il considère que le développement de ces faubourgs a lieu au détriment « des autres villes et villages » d'où émigrent « une infinité de gens » qui « trouvans esdits fauxbourgs aysée commodité de s'y loger » viennent s'y fixer « pour jouir des franchises et exemptions dont jouissent les habitants de ces fauxbourgs »{5}. Ces franchises existent en particulier en ce qui concerne l'exercice des métiers : tout artisan peut ouvrir boutique dans les faubourgs de Paris sans avoir satisfait à la double obligation de l'apprentissage et du chef-d'œuvre qui est à la base de l'organisation corporative d'alors ; il peut, de même, exercer son métier sans être astreint aux visites des jurés de la corporation. Aussi, dès que ceux qui travaillent sous un maître de métier à Paris « ont apprins quelque chose », ils sont portés à aller s'établir à leur compte aux faubourgs, D'où la raréfaction et l'enchérissement de la main-d'œuvre à Paris. Mais on signale aussi que ces maisons des faubourgs sont « retraites de gens malvivans ». Enfin, on craint qu'une population trop nombreuse ne consommé trop et « qu'avec le temps les choses ainsi confuses et mal policées ne réduisent ladite ville en une si grande profusion qu'il s'en ensuyve une ruine... irréparable ». Une nouvelle défense de bâtir est publiée en 1554.
Cependant, en 1550, le roi décide de rattacher à la ville le faubourg Saint-Germain, « de l'enclorre dedans icelle, avec bonne muraille, fossez et ramparts »{6}. L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, nous l'avons dit, n'était point comprise dans l'enceinte de Philippe-Auguste ni de Charles V. Toutefois, ladite abbaye, bien que hors des murs, commandait deux des six portes de l'enceinte de la rive gauche ; deux voies y conduisaient, l'une « par le tracé des rues Saint-André-des-Arts et de Buci. La seconde... par le tracé des rues des Boucheries-Saint-Germain (boulevard Saint-Germain) et du Four-Saint-Germain » {7}. Enfin « la poterne de Nesle (au droit de l'Institut actuel, sur le bord de la Seine) » ouvrait sur le faubourg qui s'était développé autour de l'abbaye. Or, au cours des guerres du siècle précédent, le faubourg Saint-Germain avait été ruiné et réduit en terres labourables ; la poterne de Nesle et la porte de Buci restaient désormais closes. - François 1"' « voyant son peuple de Paris estre, par succession de temps, tellement creu et multiplié qu'il estoit très difficile d'y trouver plus de maisons à vendre » prescrivit, en 1540, la réouverture de la porte de Bucy. Le faubourg Saint-Germain se peupla très vite : de « notables personnages », de la Cour, du Parlement, du Grand Conseil, des officiers domestiques du roi, des gens d'église et autres, « y bastirent plusieurs belles maisons ». Dès ce moment ce faubourg prit la physionomie d'un quartier riche et noble. Et, malgré les résistances de la Municipalité, qui redoutait la concurrence du port de Nesle pour le port de Saint-Germain l'Auxerrois, « l'annexion à Paris des faubourgs de la rive gauche (Saint-Germain-des-Prés, Saint-Michel, Saint-Marceau et Saint-Victor) eut lieu d'elle-même, en quelque sorte, à la suite de l'absorption progressive du vieux rempart du XIIIe siècle par les faubourgs envahissants{8}.
Ainsi, dans cette première expérience, le roi, qui se préoccupe de fixer à la ville des limites, est bien vite, et presque en même temps, contraint d'obéir à la pression expansive d'une population trop condensée. Sans doute, on peut dire que, dans un cas, il se préoccupe surtout d'éloigner de Paris les artisans, ouvriers et gens de mauvaise vie, que, dans l'autre, il cède aux doléances de gens riches, nobles ou de haute classe ; mais le rattachement à la ville du faubourg St-Germain n'est qu'une amorce. Un plan d'extension de 1553 prévoit l'incorporation à Paris de faubourgs et villages voisins, d'où il est même question de tirer de l'argent et « des corvées »{9}. Nous retrouverons d'ailleurs chez d'autres souverains, sinon cette inconséquence, du moins la même volonté impuissante de resserrer la ville entre des barrières, trop artificielles pour résister longtemps.
Pendant tout le cours du XVIIe et du XVIIIe siècle le pouvoir royal s'efforce de soumettre à son contrôle et de réglementer étroitement les constructions nouvelles. Les déclarations de 1627 et 1633 interdisent de bâtir au-delà des dernières maisons des faubourgs. A cette époque, en 1638, la Municipalité expose que l'intention du pouvoir royal « a toujours esté que la ville et faulxbourgs de Paris fust d'une étendue certaine et limitée, dans laquelle les bourgeois d'icelle eussent à se contenir {10} ». Les arguments invoqués sont à peu près les mêmes qu'auparavant. Un arrêt du Conseil d'État du 15 janvier 1638, qui prend en considération les doléances de la Municipalité, exprime la crainte que les villes et bourgs circonvoisins ne soient à la longue rendus déserts, si on permet à leurs habitants de s'établir dans les faubourgs de