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Zombies végans
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Livre électronique118 pages1 heure

Zombies végans

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À propos de ce livre électronique

Dans un futur proche, un phénomène étrange se produit : des végétariens se transforment en zombies. Zombies végans explore cette transformation inattendue avec un humour mordant, critiquant les dérives de la société moderne. Employant un langage sans anglicismes ni inclusivité forcée, ce roman satirique propose une réflexion décalée et provocatrice sur notre rapport à la nourriture et à la consommation. Une lecture qui ne manquera pas de changer votre regard sur le contenu de votre assiette…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Frédéric Cotrone a débuté son écriture à l’adolescence, influencé par des auteurs comme Edgar Poe et Guy de Maupassant, explorant d’abord les nouvelles puis quelques romans. Son inspiration pour "Zombies végans" lui est venue de ses interrogations sur les dérives de la société occidentale.
LangueFrançais
Date de sortie29 août 2024
ISBN9791042239145
Zombies végans

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    Aperçu du livre

    Zombies végans - Frédéric Cotrone

    Chapitre 1

    L’hôpital

    Samedi soir. Le temps est chaud, en cette période de vacances d’été. Sarah est en train de manger avec ses amis, dans un restaurant dit à service rapide. C’est un rituel, toutes les fins de semaines, avant d’aller en discothèque. Une bonne ambiance règne autour de la table, malgré le brouhaha ambiant.

    Nous sommes en 2035, en France. La jeune génération multiculturelle a été élevée par internet et les téléphones intelligents, remplis de nombreux réseaux sociaux. Il est donc normal de voir, autour de la table, deux couples homosexuels, dont un interracial. Sarah est la seule fille célibataire du groupe. La seule née en France, de parents français. Elle est catholique et hétérosexuelle. Une espèce en voie de disparition. Elle ne souhaite pas avoir d’enfant. Elle dit que cela contribue à la pollution de la planète. Âgée de 23 ans, elle mesure un mètre soixante-cinq et c’est la plus petite du groupe, mais pas la plus jeune. Elle a un visage angélique. Une peau blanche, de longs cheveux châtains, lisses, tombant sur ses frêles épaules, les pointes effleurant la base de son dos. Un décolleté laisse apparaître sa poitrine généreuse qui contraste avec sa petite taille. Ses amis homosexuels, eux, même s’ils voulaient avoir des enfants, ne pourront pas avoir de descendance. En effet, la nature a prévu deux cas pour se reproduire. Le premier étant la reproduction sexuée. C’est-à-dire que, pour qu’une espèce puisse continuer à exister, il faut un individu mâle et un individu femelle. La seconde manière, c’est la reproduction asexuée, c’est-à-dire qu’un être vivant peut se reproduire sans fécondation ni partenaire (par exemple les paramécies, certains crabes ou lézards, etc.). À ce jour, dans une espèce sexuée, deux individus de même genre sexuel ne peuvent pas se reproduire ensemble. Les cas où on peut voir un homme dit « enceint » (néologisme absurde) ne sont en réalité que lorsqu’une femme a modifié son apparence physique en homme, tout en ayant conservé ses appareils génitaux féminins.

    Pour en revenir à notre petit groupe, nous avons donc Sarah, une jeune femme blanche, hétérosexuelle, catholique et célibataire. Sont présentes également Mila et Lola, en couple. Respectivement âgées de 24 et 25 ans. Elles sont homosexuelles et juives. Les cheveux noirs et ondulés, elles sont à peine plus grandes que Sarah. Leurs peaux sont brunies par le soleil de la méditerranée. Enfin, Amir et Koffi, en couple, bisexuels, arabe et noir. Tous les deux sont musulmans. Ils portent des bonnets de couleur arc-en-ciel, qui protègent leurs crânes rasés. Le premier a 46 ans, le second 16 ans. Mais rien de choquant en 2035. Cela s’appelle le « progressisme ». Et si quelqu’un ose s’opposer à cette idéologie, il (ou elle) risque de la prison ferme. Une dernière particularité qui différencie nos protagonistes est le fait que Sarah est végétarienne. Le terme « végan » est venu s’ajouter, puis a remplacé, petit à petit, les mots déjà existants de « végétarien » et « végétalien » dans le langage français courant.¹

    Là où ses amis homosexuels mangent des hamburgers composés de viande de bœuf, notre héroïne du soir mange un hamburger avec de la viande synthétique. Même goût, même couleur, même consistance. C’est normal, car c’est de la viande fabriquée en laboratoire, sans la souffrance animale. C’est exceptionnel pour elle. Elle n’en mange que rarement. Car pour elle, cela a le goût de la viande, qu’elle a perdu l’habitude de manger. Mais avec la sauce qui l’accompagne, c’est mangeable, selon ses termes. Elle avoue à ses amis que si elle mange dans ce restaurant, c’est pour passer un moment agréable avec eux et non pas pour la nourriture qu’elle ne trouve pas trop appétissante. Occasionnellement, ses amis se rendent dans un restaurant 100 % végétarien, pour lui faire plaisir. Et là, même constat, mais inversé. Ses amis disent qu’ils vont là-bas pour lui faire plaisir, mais que la nourriture ne leur convient pas, même s’ils avouent, à demi-mot, qu’elle a plutôt bon goût et qu’elle est en quantité suffisante pour leur appétit.

    Pendant qu’ils mangent, des messages incessants défilent sur les nombreux écrans. Ils sont présents partout. Aucun endroit ne peut échapper à ce flot de mots, de phrases, de chiffres. Quelques exemples : « Chaque jour, une personne dépense x tonnes de carbone pour ses déplacements et sa consommation ; chaque jour, x femmes se font violer ; X personnes sont victimes de discrimination. Aujourd’hui, un homme blanc catholique hétérosexuel a été condamné à un mois de prison ferme pour avoir refusé d’être présent au mariage de sa sœur, qui a décidé de s’unir avec un transsexuel noir obèse, immigré illégal ; etc. »

    Cela ne semble pas déranger les cinq amis qui, après avoir mangé, se rendent au cinéma situé à quelques minutes de marche. Il s’agit d’un immense multiplex, un véritable supermarché du cinéma, où le fait de visionner un film est devenu, au cours des dernières décennies, secondaire. Le niveau de qualité des productions s’est considérablement réduit. Aujourd’hui, la grande majorité des films ne sont que des rééditions ou des réadaptations d’anciens chefs-d’œuvre. Ce soir, ils vont voir une réédition (une de plus) de « La planète des singes ». Ils sont loin d’imaginer que c’est un film éponyme du roman écrit par le Français Pierre Boulle, publié en 1963. Dans cette toute dernière version, le héros (qui porte le nom d’Ulysse dans le livre) est une transsexuelle noire, obèse et borgne qui répond au prénom de Hermaphrodite. Un personnage de la mythologie grecque qui en remplace un autre. Pourquoi pas ?

    Après le film, les amis décident de marcher sur le bord du fleuve qui traverse la ville. De nombreuses péniches mouillent le long des deux rives, avec de légers mouvements de roulis. L’endroit est calme et agréable. Ils sont en train de parler du film qu’ils viennent de voir.

    « Vous pensez qu’un jour les singes pourront être supérieurs aux humains ? questionne Lola.

    — Vu le comportement de certaines personnes, je me pose sérieusement la question, répond Mila.

    — Mais non ! N’importe quoi, rétorque, moqueur, Amir. Un singe ne pourra jamais parler. Et donc, il n’aura jamais le dessus. Les humains sont trop intelligents !

    — On en reparlera dans quelques siècles, répond Mila, avec un clin d’œil. »

    La promenade se passe très bien, dans une bonne ambiance, quand soudain Sarah se met à trembler. Elle dit qu’elle ne se sent pas bien. Elle devient livide, de grosses gouttes de sueur coulent sur son front et ses yeux deviennent rouges. Ses amis la regardent, s’inquiètent, lui parlent tour à tour. L’un d’entre eux propose de l’emmener à l’hôpital. Tout le monde acquiesce.

    Pendant que les garçons accompagnent la jeune fille directement au centre médical, les deux autres filles font un rapide détour vers l’appartement de Sarah, situé non loin de là. Elles prennent quelques affaires, au cas où elle devrait passer la nuit en observation.

    Elles ont bien fait. En effet, arrivé sur place, le groupe constate que Sarah n’est pas un cas isolé. De nombreuses autres personnes sont présentes dans la salle d’attente des urgences. Ils présentent les mêmes symptômes. Patient après patient, les médecins, en alerte, examinent, questionnent, se questionnent. Arrive le tour de Sarah. Elle est accompagnée de Lola. Très vite, les médecins concluent à une intoxication alimentaire. En effet, le point commun des patients est d’avoir ingéré de la viande synthétique. C’est une première. Car cette viande artificielle est consommée depuis plusieurs années. L’information est rapidement donnée aux médias. Ces derniers conseillent de rapporter les produits concernés dans les magasins et il est demandé aux restaurants de

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