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Dans les brumes du Mercantour
Dans les brumes du Mercantour
Dans les brumes du Mercantour
Livre électronique95 pages1 heure

Dans les brumes du Mercantour

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À propos de ce livre électronique

Dans la vallée enchanteresse de l’Estelon, au cœur du Mercantour, vit Camille, l’aînée du baron Amaury de Vallemort et de la baronne Hortense de Vallemort. La jeune et belle damoiselle compte Guillaume, un soldat de la garde royale, parmi ses amis proches. Un soir d’hiver, alors que la neige tombe abondamment, un violent coup retentit à la porte principale de la demeure familiale de Camille, marquant le début de l’histoire des loups, Enouk, Baïka, Amarok et Cheyenne...

À PROPOS DE L'AUTRICE

Dominique-Marie Rousseau se sert de l’écriture pour donner vie à des mondes et des histoires. Elle a déjà à son actif une nouvelle ainsi qu’un roman historico-fantastique en deux volumes. Comme ses œuvres précédentes, "Dans les brumes du Mercantour" a pris naissance après sa visite dans un parc animalier en Charentes.
LangueFrançais
Date de sortie20 déc. 2023
ISBN9791042208905
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    Dans les brumes du Mercantour - Dominique-Marie Rousseau

    Dominique-Marie Rousseau

    Dans les brumes

    du Mercantour

    Roman

    © Lys Bleu Éditions – Dominique-Marie Rousseau

    ISBN : 979-10-422-0890-5

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Prologue

    En hiver en 1750

    Camille, fille aînée d’Amory et de sa femme Hortense, est une jeune demoiselle belle et fougueuse. Elle a comme ami Guillaume qui occupe la fonction de soldat de la garde du roi Grégoire.

    Un soir d’hiver où la neige recouvrait toute la vallée, un violent coup fut frappé à la porte de la maison en bois. Commença alors l’histoire des loups : Enouk et sa louve Baïka, ainsi que son frère Amarok et sa louve Cheyenne.

    I

    Enguerrand de Fontange venait de faire une entrée fracassante au chalet. Il était porteur d’un message de la plus haute importance. Le roi Grégoire recherchait partout dans le royaume la jeune demoiselle Camille. Elle serait, disait-on, à la tête d’une meute de loups.

    Les violents coups frappés à la grande porte firent sursauter toute la famille. Ce fut Camille qui se précipita la première pour retirer le battant qui bloquait l’ouverture mais cette dernière fut brutalement rejetée en arrière par la force du visiteur. À peine venait-il de pénétrer dans la grande salle qu’il annonça menaçant :

    — Je cherche Camille.

    Camille qui s’était retrouvée à terre, bousculée par le visiteur, se remit sur ses pieds.

    — C’est moi, Camille, que me voulez-vous ?

    — Je commande l’armée du roi Grégoire et je suis ici parce qu’il vous cherche.

    — Et pourquoi donc le roi me cherche-t-il ?

    — Vos loups rôdent dans le royaume et font peur à ceux qui les voient et les entendent hurler. Comme punition, vous devez lui donner 100 écus d’or.

    — Non, je n’ai pas de loups et ma famille ne possède pas autant d’argent.

    — Cependant, des gens affirment le contraire. Et moi, le premier, je vous ai vu en compagnie de quatre loups. Osez-vous donc prétendre le contraire et qu’ils ne sont pas à vous ?

    — Non, bien sûr que non ! commença Camille. Ils sont…

    Sa mère Hortense venait de lui faire signe discrètement de ne rien dire.

    Enguerrand de Fontange porta son regard sur les doigts d’Hortense dont deux étaient privés de leur extrémité, puis remonta vers son visage. L’expression de l’homme était terrifiante, il s’en dégageait quelque chose de funeste. Hortense soutint son regard avec une telle intensité que ce fut Enguerrand qui cligna le premier des yeux. De rage, il quitta en grognant la pièce à grandes enjambées. Puis, se ravisant et se retournant, il revint dans la salle et dit :

    — Il n’y aura pas d’autres avertissements. Les ordres du roi sont formels. Il n’acceptera pas que ses animaux soient tués par des loups auxquels vous avez appris à chasser et à partir de maintenant, quand des gens de la ville vous amèneront des loups, abattez-les.

    — Non ! cria Camille. On ne peut pas ! Et puis, nous n’avons pas d’armes.

    — Il n’en est pas question, ajouta Hortense.

    Se tournant vers Hortense, Enguerrand, pointant un doigt menaçant vers elle, lui dit :

    — Si nous revoyons cette enfant avec un loup, nous l’abattrons et capturerons votre fille.

    Puis, claquant la porte derrière lui, il sortit bruyamment.

    Plus tard dans la journée, toute la famille s’était rassemblée près de la cheminée qui flamboyait et réchauffait la grande salle.

    Alors qu’Amaury était occupé à lire le journal, Hortense et Camille se remettaient de leurs émotions. Camille posa sa tête sur l’épaule de sa mère.

    — Que fait-on maintenant, maman ? demanda-t-elle. Ils disent qu’on doit tuer les loups mais on ne le fera pas, n’est-ce pas ?

    — Non, bien sûr que non, qu’on ne le fera pas. On fera plus attention et moins de bruit.

    — C’est ce que font les loups. Nous pouvons faire pareil. Penses-tu le faire ? demanda Camille.

    Oui, toutes les deux pouvaient le faire.

    Le lendemain, Camille se rendit dans les vieilles écuries en ruine près de la maison en bois. Des mangeoires délabrées et à moitié pourries tenaient encore par miracle sur les murs des deux côtés qui se faisaient face de part et d’autre de la porte d’entrée. Le toit effondré par endroit laissait entrer la lumière blafarde de ce jour d’hiver enneigé. Quand, parfois, la lumière était belle, on devinait, à condition de regarder attentivement, des restes de ballots de paille disséminés un peu partout sur le sol. C’était, aux yeux de Camille, le plus bel endroit au monde.

    Dans cette vieille écurie vivait une meute de quatre loups. Deux mâles et deux femelles. Ces animaux n’étaient pas vraiment apprivoisés et répondaient à l’appel de leur nom mais restaient à demi-sauvage. Il y avait un couple dont le mâle était noir et se prénommait Enouk et sa femelle blanche du nom de Baïka et l’autre couple était formé d’un mâle argenté du nom d’Amarok et sa femelle grise, Cheyenne. La relation entre Camille et la meute était de nature respectueuse et il était donc tout naturel que Camille et la meute soient les meilleurs amis du monde. Chacun ayant sa propre indépendance sauvage.

    Entendant les pas de la jeune fille, ils dressèrent leurs oreilles pointues, le museau frémissant, et se rassemblèrent au centre de leur tanière, les sens en alerte.

    Quand elle entra silencieusement, les loups finissaient de se pourlécher les babines après avoir festoyé autour de quelques corneilles. Elle attendit sans bouger ni faire de bruit. Puis, la voyant sur le seuil de la vieille écurie, ils se précipitèrent sur elle, et tout en lui donnant des coups de langue râpeuse et la bousculant joyeusement, elle sentit s’envoler tous les soucis de la journée.

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