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Contes de Noël
Contes de Noël
Contes de Noël
Livre électronique223 pages3 heures

Contes de Noël

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À propos de ce livre électronique

Nuit de Noël
Regard maternel
Le Larron
Le nourrisson de la Poupin
Joyeux Noël
LangueFrançais
Date de sortie29 nov. 2022
ISBN9782322455836
Contes de Noël
Auteur

Madame Henri de La Ville De Mirmont

Romancière. - Épouse d'Henri de La Ville de Mirmont (1858-1924)

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    Contes de Noël - Madame Henri de La Ville De Mirmont

    Contes de Noël

    Contes de Noël

    NUIT DE NOËL

    REGARD MATERNEL

    LE LARRON

    LE NOURRISSON DE LA POUPIN

    JOYEUX NOËL

    Page de copyright

    Contes de Noël

    Madame Henri de La Ville De Mirmont

    Qu’il est doux, qu’il est doux d’écouter des histoires,

    Des histoires du temps passé ;

    Quand les branches d’arbres sont noires,

    Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé.

    A. de Vigny. « La Neige ».

    1906

    NUIT DE NOËL

    À Jean.

    I

    L’arbre de Noël, un robuste sapin de la montagne, s’élève droit, imposant et un peu nu, dans la grande pièce lambrissée de vieux chêne.

    Ses bougies, en trop petit nombre, éclairent mal les coins délabrés ; mais, dans la haute cheminée, une énorme bûche envoie sur le plancher, soigneusement lavé, sur les meubles, modestes et brillants, une chaude et joyeuse lueur rouge. Sapin et bûche viennent de la grande forêt silencieuse où la brise de la montagne éveille en passant la senteur humide des feuillées, la forêt majestueuse, aux profondeurs de cathédrale, où la lumière, filtrant à travers les rameaux sombres, fait, sur l’épais tapis d’aiguillettes rousses qui cède sous les pas, une ombre mauve, mystérieuse et douce. On a vu grandir l’arbre auprès de la clairière « aux myrtilles » ; c’est un ami. Voilà déjà longtemps qu’il était destiné à faire la joie de la veillée de Noël. Le père Jousse, possesseur de ce coin de bois, l’avait promis aux enfants du pasteur.

    — Vous voyez ce sapin, leur disait-il ; il est pour vous quand il sera assez gros. Lorsque vous le verrez tout allumé dans votre maison, un soir de Noël, vous penserez : « C’est le père Jousse qui l’a élevé pour nous ! » Il n’est pas un ingrat, le père Jousse, que diable ! Il n’oublie pas les soins et les remèdes que votre maman a donnés à sa pauvre vieille quand elle a pensé mourir !

    La bûche aussi vient du bois du père Jousse ; c’est encore une amie.

    N’est-elle pas une branche de ce grand mélèze frappé par la foudre et couché par terre comme un géant mort ! Que de fois, l’été, il a servi de banc à toute la famille ! Que de fois les petits ont couru sur son dos arrondi !…

    C’est pour cela qu’elle brûle si bien, la grosse bûche ! De son centre embrasé sortent mille petites langues bleues et jaunes ; de temps en temps elle lance une fusée d’étincelles, comme pour rire aussi, quand les autres rient.

    Et l’on rit tout le temps. Pensez donc ! quatre vigoureux enfants : un garçon de dix ans, une fillette de neuf, et deux garçons de cinq et quatre ans, au fond d’un coin perdu des Cévennes, dans un vieux presbytère, ancien château en ruine perché sur le flanc de la montagne, au-dessus d’un torrent, et qui laisse passer le froid et le vent par toutes ses fentes. Or, il est sillonné de lézardes, comme un vieux visage, de rides. Les contrevents vermoulus tiennent à peine. Il faut absolument être gais, il faut savoir se suffire à soi-même, il faut s’aimer bien fort pour oublier les privations sans nombre que la mauvaise saison amène avec elle. Maman, la douce et jolie maman blonde, toujours occupée des autres, et grand’mère si vaillante, si vive encore, ont beau s’ingénier, faire des miracles, tirer des ressources de rien, accumuler pendant la saison chaude provisions sur provisions, penser à tout, prévoir tout, l’hiver est cruel ; et il dure tellement qu’il n’y a presque pas de printemps et d’automne. L’été, par exemple, c’est autre chose ; l’été, c’est fête tout le temps. À peine la dernière neige est-elle fondue que les champs se couvrent d’une verdure intense. La forêt devient le domaine des enfants ; elle leur livre ses trésors : fleurs, mousses, lichens, lierres, myrtilles, myrtilles surtout.

    Agenouillés devant les plants moins hauts qu’eux, les petits, de leurs doigts agiles, portent sans s’arrêter les baies d’un noir bleuté de l’arbuste à leur bouche gourmande et barbouillée.

    Le torrent, qui coule maintenant si frileusement sous le presbytère, se réveille alors, subitement gonflé, et chante sa joyeuse chanson. On va pêcher ses truites pointillées de rouge qui se cachent si bien sous les pierres plates, ses petits poissons d’argent qu’on prend, tout frétillants, à pleines bouteilles. On se baigne en son eau cristalline. On accompagne papa dans ses tournées. Les rudes montagnards aiment les blonds enfants du pasteur ; ils ont toujours quelque chose à leur montrer : un veau nouvellement né, une portée de lapins. D’ailleurs, s’il est formellement défendu de rien demander, il est bien permis d’accepter : le pain bis est si bon avec une épaisse couche de beurre frais ! Puis, lorsqu’on a été très sage, on va avec maman et grand’mère aux marchés des environs faire les approvisionnements. La vieille carriole est attelée. Le chemin monte et descend tout le temps : quand il monte il faut s’avancer sur le devant de la voiture pour ne pas soulever le pauvre Ali qui n’est pas trop fort pour tout ce monde ; quand il descend il faut se masser en arrière et faire contre-poids, la carriole n’ayant pas de frein. Dans les boutiques du bourg, il y a des merveilles : des jouets depuis cinq centimes jusqu’à deux et trois francs ! Et les sucres d’orge dans les bocaux de verre, et les animaux en sucre rose, et les billes, et le chocolat enveloppé dans des images ! Si l’on a été bien obéissant, si l’on ne s’est pas fourré sous les jambes des chevaux, dans la place encombrée de charrettes, si l’on n’a rien demandé, si l’on ne s’est pas perdu au milieu de la foule, on a droit à une petite récompense.

    Mais l’hiver, rien de tout cela. La neige, toujours la neige. Les visites sont impossibles : la neige comble les routes ; et, rien que pour ouvrir la porte extérieure, il faut déblayer les environs.

    Ou bien, s’il a gelé, le chemin est une glissoire très amusante, mais beaucoup trop dangereuse. Quand le temps est beau, que la neige durcie resplendit sous un clair soleil, on attelle Ali et l’on va en traîneau. C’est très amusant ; mais il fait si rarement beau !

    Aussi, comme les journées sont longues, à voir tomber les flocons blancs derrière les vitres, et comme on attend Noël ! Maman et grand’mère ont fait leurs commandes à Paris, à la belle saison, quand le facteur venait tous les jours encore, et que l’on pouvait aller chercher les paquets à la station du chemin de fer, très loin, là-bas, dans la plaine. La caisse est arrivée depuis longtemps avec cette inscription en noir : « Bon Marché-Fragile. » On l’avait mise dans la chambre d’amis, toujours pleine en été, mais vide en cette saison. Les enfants pouvaient aller la voir et tâcher de deviner ce qu’il y avait dedans. Défense d’y toucher, par exemple ! Depuis une semaine, la caisse avait été ouverte et l’entrée de la chambre d’amis interdite aux enfants. Ils s’étaient engagés sur l’honneur à n’y pas pénétrer et avaient tenu parole. On regardait bien par le trou de la serrure, mais la clé empêchait de voir. Maman et grand’mère étaient très affairées : elles préparaient les belles chaînes de papier de couleur, les paniers pour les bonbons, les noix dorées ; elles mettaient des ficelles aux biscuits, aux pommes conservées tout exprès pour l’arbre. Enfin le grand jour est arrivé. Le sapin du père Jousse, déraciné et transporté par Chamay, le charron, est là, paré, brillant ! Comme il est beau ! Comme il a l’air majestueux et grave ! Il étend ses rameaux flexibles d’un air de douce protection, il semble dire :

    — Me voici, mes petits amis ! Je suis envoyé par des cœurs reconnaissants.

    J’ai quitté pour vous la forêt où j’ai grandi libre et heureux ; j’ai secoué dehors ma robe blanche pour venir orner ce soir votre demeure toujours ouverte à ceux qui souffrent. Aussi mes branches portent avec joie, pour vous, jouets et friandises. Réjouissez-vous avec moi !

    Ah ! il n’est pas besoin de le dire, de se réjouir ! C’est déjà un tapage infernal. Grand’mère se bouche les oreilles, papa et maman demandent en vain le silence.

    — Voilà mon cheval de bois, voilà mon cheval de bois ! crie à tue-tête Odet, le plus petit, gros bonhomme joufflu, dont les grands yeux noirs brillent comme des diamants sous ses boucles dorées.

    — Et moi, voilà ma trompette, ma belle trompette que j’ai demandée ! Dit Jean, joli garçonnet de cinq ans, blond aussi, mais plus frêle, dont les yeux bleus profonds, les traits délicats et volontaires forment un parfait contraste avec la rondeur naïve de son cadet.

    — Ma poupée, ma poupée ! s’écrie en extase Marie, l’unique fille, la petite maman déjà sérieuse de ses frères. Elle est bien plus belle que la poupée de grand’mère, que j’aime bien, pourtant. Elle a des cheveux, de vrais cheveux d’enfant qu’on peut peigner, et non pas un chignon noir en porcelaine, comme l’autre ! Elle est justement habillée de bleu, comme je le désirais tant !

    — Et moi, et moi, je vois le couteau de grand garçon dont j’avais envie ! s’exclame François, le fils aîné, l’homme en second de la famille, l’ami et le compagnon de son père. Je n’espérais pas qu’on me le donnerait encore. Il a une serpette pour couper les bâtons et pour les tailler, quel bonheur ! Faisons une ronde autour de l’arbre, tu permets, papa ?

    — Certainement.

    — Venez, Mariette, dit François, à la vieille bonne qui contemple l’arbre, sûre, elle aussi, de n’avoir pas été oubliée.

    Et les voilà qui tournent comme des fous, jusqu’à ce que les petits tombent, exténués.

    — Maintenant, c’est assez, dit le père. Venez vous asseoir un tout petit moment là, auprès de la grande bûche qui donne si chaud et qui brûle si bien ; je vous expliquerai ce que c’est que Noël et pourquoi nous sommes si heureux quand c’est Noël.

    — Je le sais, dit Jean. Noël, c’est quand Jésus est né dans une crèche !

    — Et pourquoi sommes-nous si contents, quand c’est Noël ?

    — Je le sais, moi aussi, dit Odet, dont la figure épanouie s’épanouit encore. C’est parce qu’il y a un arbre avec des joujoux et des pommes et des gâteaux, et un pudding qui brûle avec du rhum, à dîner, et parce que nous restons levés jusqu’à dix heures, comme les grands, et que tu nous racontes des belles histoires.

    — Et que, le lendemain, nous trouvons des jouets dans nos souliers, reprend Jean.

    — Oui, mais pourquoi, nous, les grands, fêtons-nous ce jour-là en vous donnant toutes ces joies ?

    — Parce que vous êtes un bon papa et une bonne maman et une bonne grand’mère, et que vous nous aimez, dit en rougissant la blonde Marie.

    — Oui, sans doute ; mais c’est aussi parce que nous sommes contents nous-mêmes. Et nous sommes contents parce que la nuit de Noël, il y a plusieurs siècles, dans les champs de la Judée, comme les bergers gardaient leurs troupeaux, tout à coup ils ont vu le ciel s’ouvrir, une grande multitude d’anges a paru, et qu’est-ce qu’ils disaient, François ?

    — « Paix sur la terre, bonne volonté parmi les hommes ! »

    — Oui, et cela veut dire : hommes de la terre, Dieu vous aime malgré vos péchés, puisqu’il vous envoie son Fils pour vous sauver.

    Alors, suivez son exemple, aimez-vous bien fort, vous aussi, les uns les autres, et, puisqu’il vous sacrifie ce qu’il a de plus précieux, vous, à votre tour, sacrifiez-lui vos haines, vos querelles, votre égoïsme : soyez en paix entre vous, ayez de la bonne volonté, de la bienveillance les uns envers les autres.

    — Vi, dit gravement Odet. Et quand on donnera les affaires ?

    — Tout de suite, mon bonhomme. Je vois que vous êtes trop impatients pour m’écouter ; après, vous serez peut-être plus attentifs.

    À ce moment un coup de marteau vigoureux retentit dans le silence de la nuit et fit trembler la vieille maison.

    — Qui peut bien venir à cette heure et par ce temps horrible, car il neige à gros flocons, dit grand’mère avec inquiétude, en regardant à travers les doubles fenêtres, à un endroit où le contrevent manquait.

    — Je vais voir, dit M. Malprat.

    — Moi aussi, moi aussi, je voudrais voir, j’irai avec toi, disent les enfants.

    — Non, mes petits. Il fait trop froid dans la cour. Attendez-moi ; je reviendrai avec celui qui frappe : quel qu’il soit, il aura une place auprès de la bûche de Noël.

    Tous écoutent, anxieux. Au bout d’un temps assez long, car il faut dégager la porte, on entend un double pas d’homme, puis le pasteur entre, suivi d’un grand montagnard. Celui-ci enlève sa cape, alourdie par la neige, et secoue ses bottes sur le seuil.

    — Bonsoir, Mesdames et la compagnie, dit-il d’une voix forte.

    — Bonsoir, Monsieur, lui répond-on.

    — Lucie, vite un grog à Monsieur, dit le pasteur à sa femme.

    Il vient de loin et le froid pince terriblement.

    La jeune femme se hâte de préparer la chaude boisson, mais elle ne peut s’empêcher de dire, en la lui présentant :

    — Vous ne venez pas chercher mon mari, j’espère. Monsieur ? Il fait trop mauvais pour sortir, ce soir.

    — Je vous fais pardon, Madame, dit l’homme, tout honteux de troubler la jolie fête de famille. C’est pas pour moi, c’est pour ce pauvre mal en point de père Lecointre. Il est tombé d’une attaque en sortant du cabaret, ce matin, et il est quasiment mort à c’t’heure. Et sa femme m’a dit comme cela : « Voisin Leblanc, allez donc prier M. le Ministre qu’il vienne voir mon pauvre homme qui est bien peu en état de paraître devant le bon Dieu ; qu’il vienne pour l’amour du Christ : s’il mourait sans avoir entendu une bonne prière, je ne me consolerais jamais. » Et je suis parti, car la pauvre vieille me fendait le cœur tant elle pleurait ; mais je vois que je tombe bien mal ici, dans cette fête.

    — A-t-on fait chercher le médecin ? demande grand’-mère.

    — Non, on ira demain matin. C’est qu’ils se font payer gros quand on les dérange la nuit, et avec ce temps, les médecins.

    — Alors le danger n’est pas très pressant, dit la jeune femme : tu pourrais bien attendre le jour toi aussi, Fred, comme le médecin… Mais un regard sévère de son mari la fit s’arrêter, confuse.

    — J’irai, dit-il simplement.

    — Vous savez qu’il neige à gros flocons ; les chemins disparaîtront bientôt, la nuit est horrible ; pas une étoile ne se montre : vous vous perdrez, Fred. Pensez à mon anxiété, à celle de votre femme, de vos enfants : on a tant besoin de vous ici ; songez-y, dit grand’mère, suppliante. Au moins vous retournerez avec Monsieur Malprat, ajouta-t-elle en s’adressant au visiteur.

    — Ah ! non, par exemple ! Je vais coucher à l’auberge ; je ne m’aventurerai pas une seconde fois sur la neige, surtout maintenant qu’il fait nuit.

    Je fais ma commission, moi ; mais, si j’ai un conseil à donner à Monsieur le Pasteur, c’est de patienter jusqu’à demain lui aussi. Nous partirons ensemble. Alors, pour sûr, nous nous tirerons d’affaire.

    — Et si Lecointre meurt cette nuit ?

    — Tant pis, ma foi ! ce sera pas de notre faute. Il avait rien qu’à ne pas se griser au cabaret comme un pas grand-chose qu’il est, pour être saisi par le froid, à son âge !

    — Lucie, ma chérie, aie la complaisance de préparer ma grosse pelisse fourrée, mes bottes pour la neige, le fez que tu m’as porté de Nice, l’an dernier, il tient bien chaud, mes gants de laine. Vous, Mariette, vite un morceau de n’importe quoi, là, sur le coin de la table, je vous prie. Puis j’irai seller Ali et nous partirons. Il est six heures ; à cause de la neige, même en marchant bien, nous ne serons pas arrivés avant minuit ; nous attendrons le jour pour repartir, et nous serons de retour demain, vers l’heure du déjeuner.

    — Mais au moins, ne t’en va pas avant d’avoir donné les joujoux. Oh ! papa, nous ne voulons pas fêter Noël sans toi ! dit François. Pense comme nous serons tristes, alors que nous serions si heureux, si tu restais !

    — Oui, mais moi je ferais le contraire de ce que je prêche.

    Vous vous souvenez de ce que je vous disais, il y a un instant à peine, à propos de Noël ? Eh bien ! que cela me dérange ou non, je dois avoir la « bonne volonté » d’aller répéter à ce vieillard qui va mourir justement ce que les anges annonçaient à la terre il y a deux mille ans bientôt : que Dieu l’aime et qu’il lui pardonne s’il se repent. Il n’y a pas un instant à perdre ; songez donc : si, à cause de vos joujoux, j’arrivais trop tard, quel remords !

    Les petits ne l’écoutaient pas. Ils pleuraient et s’accrochaient à ses jambes.

    — Reste, papa, reste pour la veillée, disait Jean. Tu as promis de raconter des histoires.

    — Maman le fera à ma place.

    — Elles ne sont pas aussi jolies que les tiennes, les histoires de maman.

    — Et le pudding, papa, ajoutait Odet, il ne sera pas bon sans toi !

    — Vous le garderez pour demain !

    — Tu vas t’égarer… Oh ! papa, ne pars pas ce soir, je t’en prie, attends à demain, suppliait Marie.

    — Ne crains rien, petite folle, je connais la route. Demain, à dîner, si vous avez été sages, nous mangerons le fameux pudding, et après je vous raconterai des histoires : cela fera que vous en aurez eu deux fois au lieu d’une. Et nous serons beaucoup plus heureux qu’aujourd’hui, parce que j’aurai fait mon devoir, tandis que si je restais ce soir, nous penserions tout le temps au père Lecointre, ce qui ne serait pas drôle. Voilà, je suis prêt. Adieu mes bien-aimés, soyez

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