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Ex imo corde
Ex imo corde
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Livre électronique127 pages57 minutes

Ex imo corde

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À propos de ce livre électronique

Ex imo corde est un recueil de poèmes intimistes qui s’apparente à un itinéraire spirituel. Si Florence Burel en a dédié la première partie à sa parentèle, la deuxième rend hommage à un ami, le Père Didier, qui l’a gardée en vie et en espérance en l’ancrant dans la foi. Quant à la troisième, elle exprime les émotions qu’elle a ressenties à l’occasion d’un pèlerinage sur la partie française du chemin de Saint-Jacques, en quête de transcendance.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Finistérienne, Florence Burel a toujours été fascinée par les mots, leur pertinence et leur musicalité dans l’écriture d’une belle histoire ou la composition d’un poème vibrant. C’est donc tout naturellement qu’elle s’oriente vers des études littéraires afin de devenir professeur de lettres classiques et de tenter de transmettre à son tour la passion que lui ont prodiguée ses anciens maîtres.
LangueFrançais
Date de sortie31 août 2022
ISBN9791037768919
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    Aperçu du livre

    Ex imo corde - Florence Burel

    I

    Meis propinquisque

    Absence

    Comme la lumière aux épis

    Le chant aux oiseaux qui pépient

    Tu me manques

    Comme l’aurore aux nuits profondes

    L’enfance où commence le monde

    Tu me manques

    Comme le vent aux voiles vides

    La peur au cœur trop impavide

    Tu me manques

    Comme la pluie aux fleurs offertes

    Le sel où la terre est trop verte

    Tu me manques

    Et là où tant de vies se brisent

    Ne demeurent que des ruines grises

    Et l’absence

    Au clair de vos sourires

    Les souvenirs sont des rubans

    Qui virevoltent dans le vent

    Ils flottent et claquent en captivant

    La lumière des soirs tombant

    Les souvenirs sont des étoiles

    Qui battent au creux de chaque nuit

    Comme chantent les pierres au puits

    Quand l’eau luisante les dévoile

    Que je me retourne ou avance

    Qu’importe puisqu’à l’horizon

    Se projette en leurs frondaisons

    La hampe de leur survivance

    Et puisqu’au clair de vos sourires

    Enfants de mes rêves et mon sang

    Ce qu’ils furent s’en va renaissant

    Rien ne pourra jamais mourir

    Les souvenirs sont des flambeaux

    Qui tracent leur propre sillage

    Lumineux témoins d’un voyage

    Ils brûlent à l’ombre des tombeaux

    Chant des hommes

    Le chant des hommes emplit les voûtes

    Comme le vent gonfle les voiles

    Au plafond d’azur des étoiles

    Ses accents émeuvent et envoûtent

    On y entend la vague ourlée

    D’écume blanche qui festonne

    Les galets ruisselant résonnent

    Roulés par les flots déferlés

    Gerbe d’embruns dans nos mémoires

    L’écho venu du fond des âges

    Ramène au jour des paysages

    Enfouis sous des rubans de moire

    Coure leur vieil or le long des blés

    Sur la mer vive des épis

    Les oiseaux s’accordent et pépient

    Le temps d’un air désensablé

    Le chant des hommes ouvre le ciel

    Comme Jéricho la pensée

    Et sous ce souffle cadencé

    Sentons frémir toutes les vielles

    Alors si leur roue nous entraîne

    Chantons aussi pour que demain

    Sans un caillou sur le chemin

    L’aurore enfin nous rassérène

    Chant d’espérance

    Au fil des travaux et des jours

    Le chant des hommes polit toujours

    Comme autant de pierres qu’il arase

    Les mots vibrants qui nous embrasent

    Il s’éveille au doigt de l’aurore

    Qui frappe le premier accord

    Sur le clapotis de l’eau vive

    Et les couleurs qu’elle ravive

    Quelles que soient l’heure ou la saison

    Il imprime sur l’horizon

    L’harmonie des cuivres et des voix

    Qu’il hisse sur le grand pavois

    Hâtons-nous de prendre le vent

    Qui nous rende un peu plus fervents

    Et que cet élan nous emporte

    Où l’espérance n’est pas morte

    Chant du pays

    Dans mon pays de sel, de lumière et de vent,

    Quand le sable des dunes ondule sous l’écume,

    Et fait frémir au ciel l’aurore qui s’allume,

    C’est que le chant des hommes monte dans le levant.

    C’est le chant de la vie qui exulte et célèbre,

    Le chant pieux des enfants, dans la splendeur des lys,

    Le parfum frais des roses et des amaryllis,

    Le chant de chaque jour qui renaît des ténèbres.

    C’est le chant de la pierre qui conjure et protège,

    Le chant de nos défunts au secret des feuillets,

    Les fragrances en bouquets de violettes et d’œillets,

    Et le chant que l’amour éternise comme neige.

    Puis, quand descend le soir étrange et pénétrant,

    Voici le chant de grâce dont se grisent les lampes,

    Chant d’espoir du roseau au plus fier de sa hampe,

    Chant des nuits dans l’écho des astres fulgurants.

    Chant d’été

    Je te dédie l’été

    Qui flambe sur nos rives

    Et les eaux du Léthé

    Pour pallier tes dérives

    Je te dédie la flamme

    Qui égaie tant nos veilles

    Et les bleus de mon âme

    Pour fleurir tes corbeilles

    Je te dédie l’écume

    Dont les ourlets festonnent

    Et le fil de ma plume

    Pour tisser tes couronnes

    Je te dédie les dunes

    Où bruissent les galets

    Et les pierres de lune

    Pour bâtir tes palais

    Je te dédie la plage

    Que caresse la brise

    Et les fleurs des villages

    Pour que tes yeux s’irisent

    Je te dédie les îles

    Qui scintillent au levant

    Et la paix d’un asile

    Pour tes rêves de vent

    Je te dédie l’espoir

    Dont rayonnait la vie

    Et l’or blond de ses moires

    Pour tout l’inassouvi

    Chant du souvenir

    Elle eût aimé l’éclat de ces rires d’enfants

    Qui frémissent et crépitent comme l’eau des cascades

    Et qui fusent en semant du soleil par saccades

    Pour que germe le grain des matins triomphants

    Elle eût aimé l’accent de ces heures

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