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Second Empire: Les Grands Articles d'Universalis
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Livre électronique82 pages1 heure

Second Empire: Les Grands Articles d'Universalis

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À propos de ce livre électronique

Napoléon III n'est-il pas un souverain méconnu ? L'importance du second Empire n'a-t-elle pas échappé aux historiens ? À première vue, la personnalité de Napoléon III souffre de la comparaison avec celle de son oncle. Mais plus que le fondateur de la dynastie, le premier Napoléon, il a compris les problèmes sociaux de son temps et favorisé le...
LangueFrançais
Date de sortie28 oct. 2015
ISBN9782341001991
Second Empire: Les Grands Articles d'Universalis

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    Second Empire - Encyclopaedia Universalis

    Second Empire

    Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

    ISBN : 9782341001991

    © Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

    Photo de couverture : © Manczurov/Shutterstock

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    Second Empire


    Introduction

    Napoléon III n’est-il pas un souverain méconnu ? L’importance du second Empire n’a-t-elle pas échappé aux historiens ?

    À première vue, la personnalité de Napoléon III souffre de la comparaison avec celle de son oncle. Mais plus que le fondateur de la dynastie, le premier Napoléon, il a compris les problèmes sociaux de son temps et favorisé le développement industriel de la France. Largement étendu, le réseau des voies ferrées va désormais influencer toute la vie économique. Du second Empire date également le nouveau visage de Paris : Haussmann y perce les grands axes de circulation que nous empruntons encore de nos jours.

    Même la gloire militaire n’a pas fait défaut aux contemporains de Napoléon III : Alma, Magenta, Solferino ne sont pas indignes des victoires du premier Empire. Le bilan du régime, en définitive, n’est nullement défavorable.

    Il n’en reste pas moins que, sévèrement condamné par Marx et Engels – curieusement indulgents, en revanche, pour Napoléon Ier, considéré comme l’héritier de la Révolution –, le second Empire s’est trouvé victime d’une historiographie qui lui a été longtemps résolument hostile.

    Certes, Napoléon III a commis de nombreuses erreurs : puisée dans le Mémorial de Sainte-Hélène, la défense du principe des nationalités qui a inspiré toute sa politique étrangère a conduit finalement au désastre de Sedan. Sa politique d’apaisement religieux fut remise en cause par la question romaine. Malgré quelques vues hardies sur l’« extinction du paupérisme », l’empereur n’a pas pu résoudre le problème social.

    L’explosion de la Commune montre à quel point en étaient arrivés les sentiments des ouvriers. La prise du pouvoir, le 2 décembre, assimilée par l’historien pamphlétaire Henri Guillemin à l’opération d’un « gang », fut plus violente que celle du 18 brumaire. De surcroît, on est rarement indulgent pour un régime qui s’achève sur une défaite. Un mauvais début et une fin lamentable ont fait oublier les réalisations du pouvoir impérial. Le second Empire a finalement péri de ses contradictions.

    E.U.

    1. Louis-Napoléon à la conquête du pouvoir

    Louis-Napoléon Bonaparte, né le 20 avril 1808, est, selon toute vraisemblance, le fils légitime, nonobstant une légende tenace, du dernier frère de Napoléon, Louis Bonaparte, et d’Hortense de Beauharnais, elle-même fille du premier mariage de l’impératrice Joséphine. Lors des Cent-Jours, il part avec sa mère pour l’exil et il passe la plus grande partie de sa jeunesse à Arenenberg sur la rive suisse du lac de Constance. Il tient de son précepteur Philippe Le Bas, du lycée d’Augsbourg, de ses études militaires qui en feront un capitaine d’artillerie de l’armée helvétique, de ses longs séjours en Allemagne, en Angleterre et surtout en Italie une culture variée qu’il complétera au cours de sa captivité au fort de Ham.

    • Premières conspirations

    Le neveu de l’Empereur fait siennes les idées-forces du Mémorial de Sainte-Hélène : Napoléon est le continuateur de la Révolution ; il a toujours voulu la paix et n’a fait la guerre qu’à son corps défendant ; il a répandu le principe des nationalités ; sa famille a pu commettre des fautes, mais elle reste digne de la confiance de la nation. Cet héritage intellectuel s’enrichit d’un apport personnel. Louis-Napoléon appartient à la seconde génération des Bonaparte, celle des proscrits, qui a succédé à celle des nantis ; lui et son frère aîné, Napoléon-Louis, qui vit avec leur père à Florence, sont des républicains, c’est-à-dire des révoltés qui se dressent contre les pouvoirs existants, rétablis ou étendus par les traités de 1815. Napoléon-Louis est carbonaro ; contrairement à une autre légende, il est très probable que Louis-Napoléon ne l’est pas, mais l’Italie est pour lui aussi une seconde patrie et il partage les rêves d’indépendance de la jeunesse italienne.

    En décembre 1830, au lendemain de la mort de Pie VIII, Louis-Napoléon prend part à une conspiration contre le pouvoir pontifical, qui lui vaut d’être expulsé de Rome. En février 1831, il se lance avec son frère dans l’insurrection des Romagnes et combat les troupes pontificales. Napoléon-Louis meurt de la rougeole à Forli. Lui-même échappe à la répression autrichienne, traverse la France et, de Londres, se mêle à un complot militaire, d’ailleurs étouffé dans l’œuf, contre la monarchie de Juillet. Il revient alors à Arenenberg.

    En raison de la carence de son oncle Joseph et de son père, il se tient, à partir de la mort du duc de Reichstadt (1832), pour le chef de la dynastie et, croyant pouvoir compter sur certains commandants d’unités de la région, il tente, le 30 octobre 1836, un coup de main à Strasbourg avec la complicité de quelques officiers. L’affaire avorte malgré le ralliement d’un régiment. Louis-Napoléon est arrêté, embarqué sur une frégate et débarqué aux États-Unis. Revenu à Arenenberg, il part pour Londres,

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