Né en 1902 dans l’empire austrohongrois, Emanuel Feuermann perd son poste à la Hochschule de Berlin après l’accession de Hitler au pouvoir, en 1933. Il émigre alors à Paris puis Londres, effectue des tournées en Europe, en Amérique, au Japon. En mars 1938, il est à Vienne quand l’Allemagne envahit l’Autriche et parvient à fuir en Palestine grâce à l’aide de son ami le violoniste Bronislaw Huberman. Il s’installe aux Etats-Unis à l’automne et en décembre donne avec le pianiste Rudolf Serkin, le violoniste Mischa Elman et la soprano Hulda Lashanska un concert au Carnegie Hall pour lever des fonds au bénéfice des réfugiés allemands et autrichiens. C’est ce concert qui conduit Feuermann à enregistrer pour RCA après l’expiration de son précédent contrat avec Columbia (le 31 décembre 1938). Sept albums seront gravés entre le 13 janvier 1939 (même si le musicien ne signe son contrat qu’en avril!) et le 13 septembre 1941: les voici rassemblés.
Par une curieuse ironie du sort, la première pièce enregistrée, un arrangement d’ de Schubert, est la toute dernière du coffret, à