Regards , Quentin Bajac, éditions Gallimard, 26,2 × 29 cm, 324 p., 45 €
Quentin Bajac n’a pas été choisi au hasard. S’il est le directeur de l’un des plus grands musées consacrés à la photographie en France, cet historien de la photographie a fait partie de cette “génération Fnac”, celle dont la formation culturelle a été en partie liée à l’essor de la marque dans les années 1970. Car ne l’oublions pas, et c’est une bonne manière de le rappeler pour les plus jeunes générations, la Fnac avait réussi dès 1966 à attirer les amateurs de photo dans ses magasins, non seulement pour les guider dans leurs achats d’appareils photo ou d’agrandisseurs, mais aussi et surtout pour les inspirer grâce à ses galeries d’exposition. Une époque où l’on pouvait “consommer” sans payer. Les plus grands photographes y ont exposé ; rappelons que la première galerie photo à ouvrir à Paris est celle d’Agathe Gaillard et qu’il faudra attendre 1974 pour y découvrir de la photographie. À l’occasion des 70 ans de l’enseigne, la Fnac souhaite renouer avec ses premières amours en publiant cet imposant ouvrage, qui nous présente un total de 250 images sélectionnées avec soin par Quentin Bajac, parmi les œuvres de la collection de la Fnac débutée à la fin des années 1970 et qui compte aujourd’hui 1 800 tirages. Un fonds qui retrace l’histoire de la Fnac, mais aussi et surtout la politique d’exposition menée depuis les années 1960 et qui a vu se succéder des personnalités telles que François Hébel ou Laura Serani. Ce sont finalement 250 photographies qui viennent dévoiler un siècle d’histoire de la photo, dans un ordre non chronologique, au profit d’un classement thématique. On fait ainsi des sauts dans le temps, passant d’un continent à un autre, d’un cliché noir et blanc à de la couleur… La ville, la condition humaine, des portraits, de la mode… tous les genres sont entre ces pages. Vous découvrez de grandes icônes aux côtés d’images plus confidentielles. Lorsque la Fnac a fermé ses galeries, c’était la fin d’une ère, aujourd’hui, on retrouve un peu de son histoire dans ce livre. EW