De Grégoire Kauffmann je conserve une image. A moins qu'il ne s'agisse de l'image de son frère, Alexandre. Même l'archive proposée par l'Institut national de l'audiovisuel hésite à propos de l'identité respective de l'un et de l'autre. Mais quel que soit son prénom, je revois pour toujours cet adolescent envahi par l'émotion se détachant du gros de la troupe rassemblé ce 4 mai 1988 sur le tarmac de Villacoublay. Grégoire (ou Alexandre) s'avance vers son père, tout juste débarqué d'un jet officiel, enfin libre après trois ans d'une insupportable détention au Liban. Arrivé quasi à sa hauteur, Grégoire (ou Alexandre) tend ses bras prêt à accueillir l'accolade tant espérée. La France se réjouit, les amis applaudissent, les proches fondent en larmes, mais le principal intéressé, lui, n'en croit pas ses yeux.l'espace d'une seconde, il ne reconnaît pas son propre fils!
L'homme qui aime les livres
Jun 03, 2024
4 minutes
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