C'est l'histoire d'un envol. À Aimé et Marguerite Maeght, dévastés par la mort de Bernard, leur fils cadet, le peintre Georges Braque suggère de faire quelque chose de plus grand qu'eux, «un lieu d'art moderne parmi le thym et le romarin». «Si vous faites cela, ajouta un Fernand Léger emballé, je viendrai avec ma barbouille y peindre les rochers.»
MÉMOIRES VIVES
Dans le jardin de sculptures, Les Renforts (1963) d'Alexander Calder font écho aux remparts de Saint Paul-de-Vence. Rien n'a changé? Pas tout à fait! Depuis le 29 juin dernier, la Fondation a ouvert deux nouvelles salles d'exposition dans une extension de 500 m2, élégante et discrète.
LES BONNES FÉES
Après avoir visité l'atelier de Joan Miró à Palma, Aimé et Marguerite Maeght choisirent Josep Lluís Sert comme architecte. Bien qu'il soit alors à la tête du département Architecture de Harvard, le Catalan imagina pour eux ce village méditerranéen moderne, où l'art et la nature dialoguent en permanence. Le génie de Sert fut d'adapter les salles d'exposition au tracé des anciennes restanques, où l'on cultivait roses,