La petite musique est montée tout l’automne. Plus « Veiller sur elle », le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea, plaisait aux lecteurs, plus il se rapprochait du Goncourt. Jusqu’au couronnement final, le 7 novembre dernier, dans un duel avec Éric Reinhardt. Les jurés réunis chez Drouant ont donc opté pour une fresque amoureuse, familiale et historique de près de 600 pages se lisant avec un plaisir jubilatoire. Andrea raconte l’histoire de Mimo, un sculpteur italien de petite taille qui a créé une œuvre si exceptionnelle, si extraordinaire, qu’elle est devenue immontrable. La Vierge de Mimo a tant fait tourner les têtes et les esprits qu’on essaie de faire croire qu’elle n’a pas existé. Comment l’artiste en est-il arrivé à cette pureté et à effrayer ses ouailles ? Sur son lit de mort, il nous raconte sa vie intimement liée à celle de Viola Orsini, son amie d’enfance, la seule femme qui l’a vraiment aimé.
L’auteur réussit à mêler grande et petite histoire avec malice, et s’attache à décrire l’Italie sombrant dans le fascisme au début du XXe siècle. Mais ici on s’acoquine avec l’impensable, on laisse passer l’innommable, pour mieux veiller à sa petite gloriole… Depuis Cannes, où