JENNIFER ET COLLEEN DE ARAUJO LA VIE SANS MAËLYS
Elles ont surmonté l’épreuve du procès de Nordahl Lelandais. La mère et la sœur de la petite fille assassinée nous racontent aujourd’hui leurs destins dévastés
Paris Match. Le procès a été long, trois semaines, et souvent très éprouvant. Comment l’avez-vous vécu ?
Jennifer De Araujo. Le plus dur a été ce jour où l’on a demandé au médecin légiste si Maëlys avait pu agoniser après avoir reçu les coups. Il a répondu oui, ce qui ne ressortait pas de son rapport. J’ai aussitôt pensé avec frayeur que ma fille était peut-être vivante dans le coffre de la voiture de son meurtrier, ou qu’elle a agonisé toute seule dans la forêt où on l’a retrouvée, recroquevillée, en position fœtale. On aurait peut-être pu la sauver. Il n’y en a qu’un qui sait, mais qui ne dit rien.
Nordahl Lelandais, que dans votre livre vous appelez “l’Autre”…
Jennifer. Un mot trouvé pour être polie. J’en avais d’autres… Pendant l’instruction, j’ai découvert qu’un tueur a le droit de se taire, de mentir, d’esquiver devant des évidences. Et nous, on ne peut qu’attendre, il ne faut pas se plaindre mais encaisser et attendre, attendre, attendre. Moi, juge, je l’aurais interrogé tous les jours, jusqu’à ce qu’il dise la vérité.
Colleen « Avant le procès, j’avais des idées noires, je voulais rejoindre ma sœur. Le vide de Maëlys me détruisait de l’intérieur »
Au procès, il a eu ces mots…
J’ai haï tous ses mots, toutes ses excuses sans remords. Oser dire que Maëlys a insisté pour aller voir ses chiens. Que dans
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