MADISON COX HЙRITIER DE LA LЙGENDE SAINT LAURENT
Le mari de Pierre Bergé entretient le culte du couple mythique de la haute couture
Longtemps, il n’eut droit qu’à des regards méprisants. Et ce sobriquet dont le Tout-Paris se délectait, «le jardinier de Pierre Bergé», puisqu’il fleurissait si bien ses propriétés. Son nom, Madison Cox, venu de San Francisco, amplifiait les fantasmes. Pierre Bergé laissait dire, ravi, lui qui eut tant de vies, séduisit à 20 ans Bernard Buffet puis Yves Saint Laurent, avec lequel il bâtit un temple du style tout en accumulant les œuvres, les amants, les causes – SOS racisme, pour son ami Mitterrand, le Sidaction –, les affaires dans l’art, le luxe, la presse, jusqu’à devenir actionnaire du «Monde». Ce vorace au grand cœur s’est toujours entouré d’une cour de jolis garçons et « Madison », comme il l’appelait, ne semblait pas différent des autres. Et pourtant… C’est lui qu’il choisit d’épouser entre deux témoins dans la petite mairie de Benerville-sur-Mer, le 31 mars 2017. Noces crépusculaires six mois avant sa mort. Dans la corbeille de mariage, un lourd et fabuleux héritage. « Le jardinier » fut soudain considéré d’un autre œil, suspicieux pour certains, qui n’hésitent pas à le comparer à « Banier » – le dandy vénal de l’affaire Bettencourt –, attendri pour ceux qui le regardent défendre l’œuvre de Saint Laurent et Bergé. Il développe les musées qui, à Marrakech, portent leurs noms, et leur éden, le jardin Majorelle, qu’il ambitionne d’élever au rang des grands jardins botaniques, prépare activement les 60 ans de la maison de couture, programmés en janvier. À la surprise générale, il s’immisce même dans les affaires du « Monde », au prix d’une bataille judiciaire lancée en juillet 2020 avec l’aide de ses avocats et d’un communicant acéré, ancien
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