Les beignets de fleurs de courgettes

Je n’avais jamais eu l’occasion de revenir dans le Var avant l’invitation de Thierry.

Thierry, c’était mon meilleur ami lorsque je vivais, avec mes parents, du côté de Fayence, avant que mon père ne soit muté dans l’Est et que nous nous perdions de vue. Nous étions à l’école primaire ensemble. C’est par l’intermédiaire d’un site Internet destiné à remettre en contact d’anciens camarades de classe que nous nous sommes retrouvés.

Nous avons échangé, par SMS d’abord, puis par téléphone, ce qui nous a permis de constater que nous avions de nombreux points communs et menions des existences quasi similaires : nous aimons tous les deux le bon vin et le rugby. Il est veuf, je suis divorcé, et nos enfants – désormais adultes – mènent leurs vies. De fil en aiguille, notre amitié s’est renouée et quand il m’a proposé de passer quelques jours chez lui, j’ai immédiatement accepté, trop heureux de me replonger dans le passé lointain de ma jeunesse.

Je suis arrivé voici deux jours et Thierry m’a réservé un accueil vraiment chaleureux.

Revoir un ami après si longtemps est une expérience particulière. Retrouver le petit garçon qu’il était sous les traits de l’adulte et redevenir soi-même un enfant dans son regard a quelque chose de déstabilisant, mais agréable. En tout cas, c’était comme si nous nous étions séparés la veille. La maison de Thierry est à son image : simple et chaleureuse. Il m’a installé dans la chambre d’ami, autrefois la chambre de sa fille aînée, avec accès direct à la lumineuse terrasse bordée de fleurs. Le séjour se passe à merveille. Thierry est un excellent cuisinier et sa cave à vin vaut le détour. Et nous avons tant de vieux souvenirs à nous remémorer !

Hier, lors du dîner, nous avons été surpris de voir avec quelle acuité nous nous rappelions les bêtises faites ensemble, comme voler des pommes dans le verger de Mme Lebel