3 – RÉSUMÉ: Robert Dormond, comprenant la détresse de Sandrine, se propose de lui offrir un cadeau. La petite fille demande un chien, et Robert exauce son souhait. Plus le temps passe, plus ces deux-là deviennent complices. En revanche, la relation mère-fille se dégrade, Viviane se sentant rejetée et par sa fille et par son mari. Des idées sombres la traversent. Il est temps qu’elle parle à Sandrine. (Voir Veillées nos 3488 et suivants.)
Sandrine, après avoir écouté sa mère, demanda :
– Pourquoi, alors, avoir tant attendu pour venir me chercher ? Quand, enfin, vous vous êtes décidée, vous auriez mieux fait de réfléchir. Au lieu de cela, vous nous avez fait du mal, à moi et à ma mamie Marie-Claire… C’est auprès d’elle que je devrais être, pas auprès de vous.
La fillette avait parlé avec une hargne qui tétanisa la jeune femme. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues. Sandrine se détourna. Elle n’éprouvait aucun remords, seulement de la lassitude. Le chien qu’elle avait lâché par inadvertance gambadait dans les bois.
– Oh, mon Dieu ! Baron ! viens ici tout de suite !
Viviane haussa les épaules. Elle avait perdu tout courage. Peut-être que dans quelques années, Sandrine ferait amende honorable… Pour l’instant, il était impossible de la raisonner.
– Quand tu seras une femme, que tu auras enfanté à ton tour, tu comprendras ce que tu ne peux pas admettre aujourd’hui.
La fillette fit la sourde oreille. Délibérément, elle monta dans la voiture. Viviane s’installa au volant.
– Nous verrons le château une autre fois, dit-elle. Ce sera plus agréable en compagnie de papa.
– Comme vous voudrez.
Jusqu’à Vincennes, la mère et la fille ne prononcèrent que des paroles banales. Il faisait nuit lorsqu’elles arrivèrent à la maison. Aussitôt, Sandrine se précipita à la cuisine dans le but de donner à manger à son chien. Mélanie avait promis d’acheter de la pâtée et des croquettes.
– S’il préfère les croquettes, il faudra lui donner beaucoup d’eau.
– Je vais lui donner les deux, il choisira.
– Avez-vous fait vos devoirs, mademoiselle ?
– Non, je les ferai demain, puisque c’est dimanche. Est-ce que monsieur Dormond est rentré ?
– Il a téléphoné de ne pas l’attendre pour le dîner.
Viviane qui avait suivi la conversation pâlit.
– Servez Sandrine, dit-elle. Moi, je ne dînerai pas. Couchez-la et éteignez les lumières. J’ai une migraine atroce.
– Voulez-vous que je vous fasse un thé ?
– Non, rien. Merci.
Elle embrassa sa fille
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