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LES VICTIMES DES "CAMPS DU SILENCE" VEULENT ÊTRE RECONNUES EN ALLEMAGNE
Buchenwald, Sachsenhausen... Des noms qui renvoient évidemment au système concentrationnaire nazi. On ignore généralement l’usage qu’a fait l’URSS de ces camps entre 1945 et 1950. Dix sont alors entretenus dans la zone soviétique d’occupation, officiellement pour détenir les anciens nazis. Alexandre Latotzky, dont le témoignage est rapporté par l’AFP, est né dans l’un d’eux il y a 72 ans, et a longtemps tu ce passé douloureux et culpabilisant: aux yeux de tous, y être, c’était forcément avoir été un fils de nazi. Sauf que les Soviétiques utilisent également les lieux pour détenir opposants politiques et autres « témoins gênants ». Ce fut le cas de sa mère, Ursula, condamnée à 15 ans de prison pour « espionnage » après avoir surpris et dénoncé les violeurs et meurtriers de sa propre mère à Berlin, puis tombée enceinte d’un gardien ukrainien, lui-même déporté au goulag. Les camps sont dissous en 1950 et les prisonniers remis à la RDA, qui ne les libère qu’en 1955. La vie d’Alexandre est alors brisée. Sa mère parvient à le faire passer à l’Ouest mais ne survit pas longtemps à ses épreuves et il ne connaîtra son père (ci-contre, en 1943) que brièvement dans les années 2000. Depuis, comme d’autres, il demande la reconnaissance de son calvaire. Paradoxalement, la Russie post soviétique a déjà réhabilité les victimes de ces « camps du silence » dont un tiers des 122000 détenus sont morts de froid ou de
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