Le quartier du Fleuve
11 RÉSUMÉ : Marguerite a bien avancé son roman. Elle a aussi pu rencontrer Mme Martinon, l’assistante sociale, pour lui parler des enfants Di Falco. Elle a découvert que Graziella et son frère Angelo sont les cousins germains de Calogero et voudrait rapprocher les deux familles qui se sont fâchées. Mais Marguerite s’inquiète et doute aussi. Gabriel est de plus en plus distant. Elle a peur de le perdre. Pourquoi se préoccupe-telle tellement des autres ? Heureusement elle a Hugo, son cher Hugo, qui a prolongé son séjour au quartier du Fleuve pour tenter de parler à son frère, même si Élias Jacobi, son père de substitution et sa fille Rébecca lui manquent affreusement. (Voir Veillées nos 3447 et suivants.)
Quand elle allait au catéchisme, gamine, on lui apprenait : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et elle s’y est employée. Déjà, enfant, elle aurait voulu que tout le monde soit heureux autour d’elle. « Toi, tu vas te faire bonne sœur, si ça continue ! lui disait souvent son père, et il se moquait. Heureusement, sa mère la félicitait de savoir se montrer généreuse et attentive aux autres.
Désemparée, Marguerite s’avance jusqu’à la digue qui est à fleur d’eau et permet le passage de la lône à une parcelle de vorgine souvent immergée. Son père… elle lui en veut encore d’avoir fait pleurer si souvent sa mère par ses infidélités et son égoïsme monstrueux. Non, elle n’est pas une sainte, elle a du mal à pardonner, elle ne va pas voir Paul aussi souvent qu’elle devrait, c’est sa façon de le punir.
Elle s’approche de la digue et remarque que le niveau de l’eau arase les énormes blocs de granit. Elle n’est pas seule. À l’autre extrémité, un jeune homme s’y engage, traverse, et croise Marguerite en sifflotant. Puis, tout de suite après, c’est Graziella Di Falco qui apparaît, ses chaussures à la main, et elle sautille sur les pierres, riant quand l’eau chatouille ses pieds nus.
– Oh ! vous, madame Berthet !
– Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu cet endroit, cette lône. On habite à deux pas et on oublie
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