La vie dans la cité des morts
Vallée des Rois, début de la XIX dynastie. La nuit tombe, un silence de mort enveloppe la nécropole royale. Les ouvriers qui, depuis plusieurs années déjà, travaillent toute la journée à creuser et orner le tombeau de Ramsès I se sont retirés dans leur village voisin (voir p. 36), à près d’une heure de marche sur des chemins escarpés. Et nul visiteur ne se hasarde en ce lieu sacré, sur l’intouchable « rive des morts », à l’ouest du Nil. Car si son emplacement est connu de tous, « , détaille Félix Relats Montserrat, de l’Institut français d’archéologie orientale. » Pour autant, malgré les apparences, le site n’est jamais vraiment déserté… En effet, cette pharaonique cité des morts, où repose la quasi-totalité des monarques du Nouvel Empire, n’aurait pu se développer cinq siècles durant sans les soins discrets, mais continus, d’une armée de l’ombre : des centaines de petites mains, ouvriers, fonctionnaires et autres hommes de peine, chargés de la construction et de l’entretien du site. « confirme Florence Mauric-Barberio, égyptologue à l’institut Khéops. » Et quand celui-ci est achevé, s’il ne faut pas déjà bâtir la sépulture du prochain souverain, on s’attaque à celle d’une épouse, d’un enfant… La
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