Programme afghan

Programme afghan
Un moudjahide afghan en 1988, équipé d'un lance-missiles sol/air 9K32 Strela-2 soit récupéré sur les forces soviétiques ou gouvernementale afghane ou acheté par des fonds provenant de la [1] à l'opération secrète de la CIA qui consistait à armer les moudjahidines afghans opposés au gouvernement communiste afghan, ce dernier étant soutenu par l'URSS. Cette opération fut initiée par le président George H. W. Bush[2].

Sommaire

Histoire

En 1979, face à président américain anticommuniste moudjahidine. Le 3 juillet 1979, Carter signa un finding (ordre exécutif) autorisant pour la première fois un soutien à la [3] [note 1].

En décembre 1979, l'[4]. Les premières armes, principalement des fusils [5].

Le « pipeline »

Le président pakistanais Muhammad Zia-ul-Haq accepta que ses services secrets, l'[6].

L'architecture du « pipeline » des armes resta globalement la même pendant toute la guerre : la CIA achetait des armes d'origine soviétique (pour qu'on ne puisse prouver l'implication des États-Unis) à des pays qui en disposaient comme la Chine (premier fournisseur d'armes au début du programme), l'Égypte, et parfois à des militaires polonais anti-russes. Les armes étaient amenées par bateau à Karachi, puis amenées par trains dans des entrepôts à Rawalpindi et Quetta, où elles étaient réparties parmi les sept partis politiques représentant des groupes de moudjahidines. Une flotte de camions de l'ISI les amenaient ensuite à Peshawar et la frontière, où les moudjahidines les réceptionnaient et organisaient des convois de mules et de porteurs qui franchissaient la frontière[7].

L'Arabie Saoudite était un autre important contributeur au programme. En juillet 1980, les USA conclurent avec le roi saoudien un accord par lequel il s'engageait à apporter un financement égal à celui alloué par le Congrès américain au programme. Les services secrets saoudiens, dirigés par le prince Turki bin Faisal Al Saud, viraient l'argent sur un compte suisse de la CIA, qui l'utilisait pour ses achats d'armes[8]

Les « sept de Peshawar »

Les différents groupes de moudjahidines afghans étaient réunis en sept partis politiques représentés auprès de l'ISI par leur chef :

  • le Hezb-i Islami - Gulbuddin (HIG ou parti islamique) de Frères musulmans, favori des services secrets saoudiens, et lié à des djihadistes étrangers (« Arabes ») venus d'Egypte et du Golfe persique
  • le Jamiat-i Islami (Communauté de l'Islam, JIA), de Ahmed Chah Massoud
  • le Hezb-e-Islami - Khalid (HIK ou parti islamique) de Mohammed Younès Khalid
  • le Jabha-i-Nijat-Milli (Afghan National Liberation Front, ANLF, ou Front National de Libération de l'Afghanistan) de Sebghatollah Mojaddedi
  • le Harakat-i-Inqilab-i-Islami (Islamic Revolutionary Forces) de Mohammad Nabi Mohammedi, modéré, réputé être le moins corrompu, le moins médiatique et le plus efficace sur le terrain des sept
  • le Mahaz-i-Milli Islam (National Islamic Front of Afghanistan, NIFA, Front Islamique National pour l'Afghanistan) de Sayed Ahmad Gailani[9]

La CIA suivait les choix de l'ISI, qui favorisait surtout les mouvements pachtounes et islamistes liés aux Djalâlouddine Haqqani[10]. Le commandant Massoud en recevait également, mais lorsqu'il conclut une trêve avec les Soviétiques à l'été 1983, l'ISI décida de l'exclure du programme[11]. La CIA entretenait par ailleurs quelques contacts « unilatéraux », à l'insu des Pakistanais, avec certains chefs comme Abdul Haq, et à partir de 1984, Massoud[12]. L'ISI équipe et forme plus de 100 000 hommes entre 1978 et 1992 avec un budget américain progressif total compris entre 3 et 20 milliards de dollars (budget annuel de 20 à 30 millions de dollars en 1980 pour finir à 630 millions de dollars en 1987).

La guerre d'Afghanistan attira des milliers de jihadistes étrangers originaires de divers pays arabes tels que la Syrie, l'Irak, l'Algérie, etc. Des estimations font état de 17 000 à 35 000 musulmans étrangers issus de 43 pays musulmans ayant participé à cette guerre. Le nombre total d'Afghans arabes recensés par les visas délivrés par le Pakistan est d'environ 13 700, comprenant 5 000 Saoudiens, 3 000 Yéménites, 2 800 Algériens, 2 000 Egyptiens, 400 Tunisiens, 370 Irakiens et 200 Libyens. Seulement 44 Afghans arabes ont été recensés comme tués à la guerre[13]. La CIA envisagea au milieu des années 1980 de les aider, dans une sorte de « [14]. La CIA n'entraîna que des Afghans[15]. Certains groupes soutenus par la CIA via l'ISI, tels que Sayaf et Haqqani, accueillaient favorablement ces islamistes. Le millionnaire Oussama ben Laden, par la suite fondateur d'Al-Qaida, fut accueilli en 1986 dans la province de Khost par Djalâlouddine Haqqani. Ben Laden était alors en charge du Maktab al-Khadamāt, un bureau de recrutement de combattants pour l'Afghanistan.

Le programme afghan a été dirigé, entre autres, par Vincent Cannistraro, ancien de l'Maison Blanche[16]. D'autres personnalités importantes du programme incluent, pour la CIA, John McGaffin, en charge du programme[17], et l'agent Charles Wilson, membre de la Sous-comité des crédits à la Défense de la Chambre des États-Unis, et États-Unis, qui contribue à l'affaiblissement du Talibans, qui perdront le pouvoir après la seconde Voir aussi

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

Au cinéma

  • 2008 : Mike Nichols avec Tom Hanks et Notes
    1. En 1998, le Zbigniew Brzezinski, laissa entendre dans une interview que cette opération avait été un piège pour provoquer Moscou à engager ses troupes sur le terrain (Vincent Jauvert, « "Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes..." : Les révélations d'un ancien conseiller de Carter », lire en ligne]). Mais les mémos écrits par Brzezinski suite à l'invasion soviétique ne montrent aucun élément dans ce sens, et le coût politique que représenta l'intervention soviétique fut extrêmement lourd pour l'administration Carter, ce qui rend l'interprétation d'un piège tendu à l'URSS peu crédible (Steve Coll, Ghost Wars, p.581). Le fait que la CIA avait apporté ce soutien dès juillet 1979 avait précédemment été rapporté dans Charles G. Cogan, « Partners in Time », p.76.

    Références

    1. Milton Bearden, CIA-KGB : Le Dernier Combat ; Steve Coll, Ghost Wars passim ; Kirsten Lundberg, « Politics of a Covert Action » utilisent tous ce terme. Aucune de ces sources ne mentionne le nom parfois cité « d'opération Cyclone »
    2. Steve Coll, Ghost Wars, p.233
    3. Robert M. Gates, From the Shadows, p.144-146
    4. Steve Coll, Ghost Wars, p.58. « Partners in Time », p. 76
    5. Charles G. Cogan, « Partners in Time », p.76
    6. Kirsten Lundberg, « Politics of a Covert Action », p.4-7
    7. Kirsten Lundberg, « Politics of a Covert Action », p.8-9 ; Steve Coll, Ghost Wars, p.66
    8. Steve Coll, Ghost Wars, 72, 82 ; Milton Bearden et James Risen, CIA-KGB : Le Dernier Combat, p.260-261
    9. Milton Bearden et James Risen, CIA-KGB : Le Dernier Combat, p.278-286
    10. Steve Coll, Ghost Wars, p.131
    11. Steve Coll, Ghost Wars, p.118-119
    12. Steve Coll, Ghost Wars, p.58, 128, 151-152
    13. Alain Rodier, « Note d'actualité n°246 : Oussama Ben Laden, carrière de l'homme qui a terrorisé la planète », Centre Français de Recherche sur le Renseignement, 2 mai 2011. Consulté le 3 mai 2011
    14. Robert M. Gates, From the Shadows, p.349 ; (en) Steve Coll, The Bin Ladens : The story of a family and its fortune, New York, Allen Lane, Penguin, 2008, 671 p. (ISBN 978-1-8461-4159-1), p. 286-287 
    15. Milton Bearden et James Risen, CIA-KGB : Le Dernier Combat, p.289
    16. Notice sur Vincent Cannistraro, Intelligence brief.
    17. Chalmers Johnson, The Largest Covert Operation in CIA History, Articles connexes

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