- Jules Jaspar
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Jules Jaspar Schaerbeek (1er mars 1878 et décédé à Soudorgues (France) le 15 octobre 1963.
Il appartenait à une famille renommée en Belgique et célèbre dans le monde politique. Son frère,
Biographie
Jules Jaspar a quitté l'Indochine en 1930, où il exerçait depuis plusieurs années les fonctions de histoire, de géographie. Grand voyageur, il vécut aussi à Madagascar, au Afrique du Nord. Il parlait couramment l’arabe (« classique », insistait-il).
À son retour d'Indochine, il passe deux années à Paris puis revient en Belgique. En collaboration avec son ami Léo Grossvogel, directeur commercial de la société "Au Roi du Caoutchouc", il crée en août 1938 à Bruxelles, la société "Foreign Excellent Trench-coat".
La société constitue d’importants stocks de marchandises diverses qu’elle soustrait à l’emprise allemande et qu’elle transfère dans les pays nordiques comme la Suède, la Norvège, le France et la Belgique (matériel de campement, pansements, gaze, ouate hydrophile, chaussures, etc.).
Par l’intermédiaire de son ami Léo Grossvogel, Jules Jaspar fait la connaissance de Léopold Trepper qui à la demande du Général Berzine (le responsable des services de renseignement de l'armée rouge), crée un réseau d'informateurs pour recueillir des informations sur la capacité de production de l'industrie allemande et les préparatifs de guerre de l'ennemi. Cette organisation secrète fut appelée l'Orchestre rouge par les services de renseignements allemands. Tous les membres de ce réseau, communistes ou non, agissent avant tout par conviction anti-nazie. Jules Jaspar qui lutte contre la politique fasciste depuis 1937, adhère rapidement à cette organisation secrète qui lutte contre le
Comme le précise Léopold Trepper dans ses mémoires[1], Léo Grossvogel et son épouse Jeanne Pesant, Alfred Corbin et son épouse, Jules Jaspar et Claire Legrand, deviendront les premiers "combattants" de l'Orchestre rouge.
Le 13 janvier 1941, Léopold Trepper crée la société Simexco à Bruxelles, et la Simex à Paris avenue des Champs-Élysées avec une filiale à Marseille, rue Dragon, dont Jules Jaspar sera le directeur.
Recherchés par les Allemands, Jules Jaspar et son ami Léo Grossvogel se voient contraints de fuir la Belgique dès le bombardement de Bruxelles, le 10 mai 1940. Jules Jaspar s'installe à Marseille.
La Simex à Paris et sa filiale à Marseille, se développent favorablement et continuent de financer le réseau. Elles permettent surtout de pénétrer les services officiels allemands.
Jules Jaspar organise en liaison avec un sénateur belge, des filières d’évasion par l’Algérie et le Portugal qu’utiliseront une centaine de résistants pour échapper à la prison et aux bagnes nazis . En cachant chez lui et chez des amis des transfuges recherchés aussi bien par la police française inféodée à Vichy pour le compte de l'Allemagne que par les autorités d'occupation, il réussi aussi à faire partir plusieurs compatriotes pour l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre et le Congo belge.
En octobre 1942, les services de la prison Saint Pierre à Marseille jusqu'au 2.12.1942, ils sont ensuite transférés à la prison de Fresnes où ils resteront 5 mois, gardés au « secret ». Pendant 93 jours, Jules Jaspar sera enchaîné nuit et jour et subira divers interrogatoires pénibles aux Saussaies (cellule de la Gestapo, ancien siège de la sureté française, au n°11 rue des Saussaies), notamment par l’officier SS Joseph Reiser qui appartenait à la cellule de la Gestapo, le «Sonderkommando Rote Kapelle», dirigée par Karl Giering. Cette cellule avait été spécialement créée pour rechercher et démasquer les membres de l’Orchestre rouge.
Après 5 mois d’internement à la prison de Fresnes, Jules Jaspar, sur ordre du "Reichssicherheitshauptamt" (Office Central de Sécurité du Reich, RSHA en allemand), est déporté au camp de concentration de Mauthausen où il sera incarcéré le 27 avril 1943 sous le numéro de matricule 28788. Il y est classé dans la catégorie détenu "Nacht un Nebel" (Nuit et brouillard). Son épouse, Claire Legrand sera déportée vers le camp de concentration de Ravensbrück où elle sera incarcérée le 24 avril 1943 sous le numéro de détenue "politique" 19167. Elle sera ensuite transférée le 3 février 1944 au camp de concentration de Auschwitz à une date inconnue, pour être à nouveau transférée le 13 janvier 1945 au camp de concentration de Ravensbrück, cette fois sous le numéro matricule 97308. Claire Legrand sera victime des tchèque, qui le soignait avec un dévouement sans limite.
Durant sa convalescence, Jules Jaspar rédige un manuscrit qui relate ses 917 jours de captivité.
Notes et références
- Léopold Trepper, Le grand jeu : Mémoires du chef de l'orchestre rouge, Paris, p. (ISBN 9782226001764)
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Jules Jaspar
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