- Patrie
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Le mot patrie désigne, étymologiquement, le pays des pères. L'équivalent allemand est Vaterland ou Heimat, et en [1].
Une version relativement moderne, et pays, la nation pour lequel on est prêt à se sacrifier[1].
Une version plus sereine dit que c'est le lieu où l'on a ses attaches immigration, que c'est le pays que l'on a élu pour y faire sa vie[1].
Le patriotisme (mot datant de 1750) est l'attachement sentimental ou politique à la patrie[2].
Généralement, la notion de patrie est lourde d'affectivité racisme[1].
Sommaire
Historique du mot en France
Dans l'Moyen Âge ou aux temps modernes, il s'accompagne d'une notion de proximité : la patrie est alors la province, la région, la ville, voire le village où on est né et où on a grandi, il semble que « être de la même patrie » c'est se comprendre, parler la même langue : le patois ou [1].
À la Renaissance, l'extension du pouvoir royal n'est pas totalement acquise, la notion de patrie peut prendre aussi le sens de terre ou pays du roi, sachant que le roi est considéré comme la personnification du pays : à cette époque, de nombreux lettrés sont volontiers au service de la propagande royale et utilisent le mot patrie dans le sens de Roi. En dehors de ce contexte spécifique aux élites, le mot patrie désigne toujours l'environnement où l'individu naît, vit et meurt (c'est en général le même)[1].
À la Révolution française, et même avant, dans le courant d'idées qui l'a favorisée, les termes tels que nation, peuple et patrie sont officiellement ré-appropriés par la propagande révolutionnaire, mais aussi par une frange importante de la population qui identifie plus facilement leur pays à la France dans son ensemble. Dans ce contexte de menace extérieure sur la victoire révolutionnaire, la patrie est identifiée à la nation révolutionnaire dont la souveraineté est un dogme, et est chargée d'une idée de sacrifice pour sa victoire sur l'ennemi. La patrie est sacralisée (« amour sacré de la patrie » dit Premier Empire napoléonien aura été un grand promoteur de la valeur attribuée au mot patrie[1].
Ensuite, et jusqu'en 1870, être patriote c'est être républicain, par référence à la Révolution et par opposition au monarchisme. Toutefois, le mot est parfois repris par les libéraux, notamment le couronnement de Louis-Philippe Ier en 1830 se fait en invoquant la patrie (cela était crédible car il avait combattu à Jemappes). Parallèlement, en Europe, se développent des nationalismes et une idée du patriotisme comme union pour défendre la nation. En France, la guerre de 1870 fera de la patrie une notion fédérative dans un combat contre l'ennemi[1].
À partir de la défaite de 1871, le terme patrie prend un sens nationaliste et est accaparé par les revanchards. La valeur de la Patrie est cultivée en permanence dès l'école élémentaire où on apprend qu'elle a été mutilée (l'Alsace-Lorraine) et qu'il faut l'aimer très fort. Le nationalisme, exacerbé jusqu'en 1918, a été un courant d'opinion fort et transversal par rapport à la distinction parlementaire gauche-droite. Toutefois, une ligne de fracture durable s'est faite jour entre un patriotisme « de gauche » et un « de droite » à l'occasion de l'affaire Dreyfus. Pour la antisémite de ses valeurs patriotiques : le terme euphémisme péjoratif pour signifier cosmopolite (il n'a pas de patrie, donc il n'aime pas La Patrie), sans loi ; et le socialisme est désigné comme un cosmopolitisme lié aux juifs. Bien que l'affaire Dreyfus soit officiellement finie en 1906, cette époque laissera une profonde empreinte dans les idées politiques françaises, au moins jusqu'en 1945[1].
L'effort humain continu durant la Première Guerre mondiale peut en partie se comprendre sachant la constance avec laquelle, durant près de quarante ans, le patriotisme sacrificiel a été inculqué aux individus. Le patriotisme ressortit diminué de cette guerre, mais a été ranimé durant l'occupation au contact du nazisme qui avait développé une version extrême du nationalisme et du culte de la Patrie depuis les années 1920[1].
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Claude Caron, La Nation, l'État et la démocratie en France de 1789 à 1914, Armand Colin éditeur, 1995, ISBN 2200216440.
Notes et références
- Jean-Claude Caron, La Nation, l'État et la démocratie en France de 1789 à 1914, Armand Colin éditeur, 1995, ISBN 2200216440.
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