Lovecraft

Lovecraft

H. P. Lovecraft

Howard P. Lovecraft
Lovecraft et sa femme Sonia Greene (1924)
Lovecraft et sa femme Sonia Greene (1924)

Autres noms Lewis Theobald Jr, Ward Phillips
Activité(s) romancier, auteur de nouvelles
Naissance 20 août, 1890
Décès 15 mars, 1937
horreur

Howard Phillips Lovecraft, plus connu sous l'appellation H. P. Lovecraft ou même HPL (Providence, Rhode Island, 20 1890 - Providence, 15 mars 1937), écrivain américain, est l'un des représentants majeurs de la littérature fantastique et d'épouvante du XXe siècle. Il est l'auteur d'une soixantaine de nouvelles, d'un roman ainsi que de poèmes. Il est aussi l'auteur prolifique de plus de 80 000 lettres recensées, mais on estime qu'il en a écrit plus de 100 000, dont certaines de près de 70 pages (son épouse, Sonia Haft Greene a admis avoir détruit une malle entière de lettres après leur divorce) ; la perte de documents (y compris des textes de jeunesse) empêche toute estimation fiable du nombre de ses œuvres. Il a également écrit des articles de philosophie et de sciences, travaillant notamment comme nègre littéraire. Il ne fut connu du grand public qu'après sa mort.

Sommaire

Biographie

Il rédige ses premiers poèmes, ainsi que sa première nouvelle, La Petite bouteille de verre (The Little Glass Bottle) à l'âge de six ans. Il passe son enfance dans la ville de Providence, le plus souvent à l'écart des enfants de son âge, enfermé dans la maison familiale dont les rideaux sont tirés, l'enfant souffrant visiblement d'une trop grande sensibilité à la lumière. Le 3 mars 1924, il épouse Sonia Haft Greene et s'installe chez elle, dans le quartier de New York. En avril 1926, Lovecraft quitte l'appartement de New York pour retourner vivre à Providence chez sa tante la plus âgée, Lillian Clark. Il divorcera trois ans plus tard et ne connaîtra plus d'autre femme.

Il imagina une Mythe de Cthulhu, un terme inventé par l'écrivain pulps, dont le magazine Weird Tales on lui fit essayer tous les genres mais, n'ayant guère le sens des contacts humains, et ignorant les nécessités humaines ordinaires, ses œuvres semblaient écrites par un extraterrestre de sorte qu'elles étaient le plus souvent refusées, ne correspondant pas aux critères éditoriaux de ce genre de presse destinée au public d'alors.

Ne réussissant pas à vivre de sa plume, il a pratiqué différents petits boulots, et il semblerait qu'il ait été gardien d'un cinéma peu de temps avant sa mort.

Décédé d'un August Derleth et Donald Wandrei, amis de Lovecraft qui travaillaient eux aussi pour la revue Weird Tales. Ils créèrent ensemble la maison d'édition Arkham House qui avait pour vocation de publier les œuvres de Lovecraft. C'est grâce à leur acharnement et leur dévouement que les écrits de HPL purent être diffusés, jusqu'à lui offrir un succès qu'il n'avait jamais connu de son vivant.

De nombreuses études biographiques ont été écrites sur Lovecraft, comme celle de l'écrivain français Michel Houellebecq (H.P. Lovecraft Contre le monde, contre la vie, ISBN 2-290-05386-4). Les principaux biographes de Lovecraft sont S.T. Joshi, dont le travail a permis d'exhumer de nombreuses œuvres inconnues, principalement des travaux de nègre littéraire, et Lyon Sprague de Camp, dont le travail demeure une référence, et qui a le mérite de mettre à jour certains mécanismes psychologiques qui ont amené Lovecraft à développer son style et sa personnalité.

Il est possible de lire son épitaphe sur sa tombe : "I am Providence", texte énigmatique qui peut être une référence à la rencontre d'[1] ou au simple fait que l'auteur est et mort à Providence. Gravée au dos d'une main maladroite, on peut désormais lire cette autre phrase : « Yog-Sothoth, Providence still here.[2] »

Les Grands Thèmes

L'idée fondamentale de son œuvre est liée au Temps. Pour lui, même l'imagination humaine a ses limites comme nos sens et les choses. Aussi, plus le champ de nos connaissances augmente et plus notre imagination doit croître avec elles de sorte que l'homme finit par être glacé par « le silence éternel de ces espaces infinis » comme l'était déjà réalisme fantastique. Cette branche de la littérature constituait comme il le dit lui-même : « le seul véritable réalisme, la seule prise de position de l'homme vis-à-vis de l'univers ».

Ainsi, les romans de Lovecraft présentent le monde comme un univers hanté par des forces anciennes et bannies, attendant l'heure de leur retour, dont l'archétype est le Léviathan. Les monstres les plus récurrents sont Yog-Sothoth, Nyarlathotep. Le Necronomicon, ouvrage imaginaire supposément écrit par l' « Arabe fou » Abdul al-Hazred, est aussi un « personnage » important. L'Appel de Cthulhu, publié en 1926, est la pièce angulaire de cet univers. Il n'est guère difficile de percevoir sous les noms de ses monstres des réminiscences de créations beaucoup plus anciennes telles Magog ou folie - dont étaient touchés ses parents, la futilité des xénophobie, l'impression générale que le monde dans lequel il vivait n'était qu'un leurre désagréable et immonde. Hanté par de nombreuses phobies, il ne pouvait supporter la proximité de la mer, ni même les objets en provenant, tant était grande son aversion pour l'élément primordial de la vie. Le froid le rendait malade et les seuls êtres vivants qui semblent ne pas lui avoir déplu étaient les chats, il en avait toujours plusieurs chez lui pour seule compagnie. Il avouait souvent qu'il aurait préféré vivre au XVIIIe siècle.

Rêve et production littéraire

Portrait d'Howard Phillips Lovecraft, entouré d'éléments du mythe de Cthulhu.

Le rêve est un thème récurrent dans l'œuvre de Lovecraft, omniprésent. Non seulement celui-ci tient une place importante dans les écrits du maître de Providence, mais il contribua en lui-même directement à la production littéraire de Lovecraft. En effet, une grande part de ses nouvelles ne sont que la transcription de ses rêves, plus ou moins retravaillés. Le sommeil occupait de fait une place importante dans la vie de Lovecraft, en particulier du fait de sa mauvaise condition physique, comme en témoigne ce passage d'une de ses lettres à Rheinhart Kleiner, datée du 21 mai 1920 :

"Ces deux rêves survinrent au milieu d'un après-midi j'arrêtai mon travail à bout d'épuisement nerveux et posai la tête sur mes bras au bord de la table devant moi. J'en arrive à un point je m'assoupis ainsi très fréquemmentcela m'aide à tenir et à en faire plus que d'habitude."

Ainsi, les maigres bêtes de la nuit (night-gaunts) commencèrent à hanter ses cauchemars en 1896, suite à la mort de sa grand-mère et du deuil qui s'ensuivit dans son entourage familial.

Parmi les œuvres le rêve joue un rôle central, on peut noter les suivantes :

  • Hypnos, les deux protagonistes sont des onironautes, explorant lucidement l'univers du rêve.
  • Grand Ancien Cthulhu, plongé dans ses rêves depuis des temps immémoriaux au fond de la ville engloutie de R'lyeh, communique avec les hommes au travers des rêves.
  • Par delà le mur du sommeil, décrit la double vie humaine et rêvée d'un homme.
  • La Chose dans la clarté lunaire.
  • Le Cauchemar d'Innsmouth, le héros de l'histoire entre en contact onirique avec ses ascendants, qui font partie de La Maison de la sorcière, le protagoniste habite l'ancienne demeure d'une sorcière qui se matérialise dans sa chambre chaque soir, lorsqu'il s'endort, pour l'entraîner physiquement dans le monde du rêve, servant de médium pour se transporter d'un point à l'autre de l'univers.
  • Lui
  • Nyarlathotep, l'un de ses cauchemars qu'il coucha sur papier et dont il dit avoir écrit le premier paragraphe avant qu'il ne soit complètement réveillé.
  • La Tombe, qui est la transcription mot pour mot d'un rêve qu'il fit la nuit du 10 au 11 décembre 1919.
  • Le Clergyman maudit.

On peut rajouter à ces récits de nombreuses nouvelles et un roman que l'on peut englober dans un ensemble d'inspiration plus La Quête onirique de Kadath l'inconnue, dont le héros Randolph Carter n'est autre que Lovecraft en personne, et qui part à la recherche, dans le monde du rêve, de la ville de Kadath, habitée par les Anciens Dieux. Cette nouvelle est tout d'abord parue sous le titre A la recherche de Kadath dans le recueil 1955, accompagnée de trois autres textes dont le héros est Randolph Carter.

  • Polaris
  • Céléphaïs
  • Le Bateau blanc
  • Les Chats d'Ulthar
  • Les Autres Dieux
  • La Quête d'Iranon
  • La Malédiction de Sarnath
  • Le succès posthume de Lovecraft est tel que certains auteurs ont continué à publier des nouvelles articulées autour du Mythe de August Derleth, Robert Bloch, Stephen King ou Roland Charles Wagner.

    Robert E. Howard n'a pas publié de nouvelles après la mort de H. P. Lovecraft puisqu'il est lui-même décédé avant lui, le 11 juin 1936. Robert E. Howard s'est suicidé à l'âge de 30 ans. Il a néanmoins écrit sur le mythe de Grande Pyramide de . Il a été écrit en 1924 pour le compte de Weird Tales. De nombreux écrivains envoyaient leurs textes à Lovecraft pour qu'il les retravaille contre une rémunération dérisoire. Les corrections de Lovecraft sur ces textes vont de quelques phrases à une refonte complète de l'histoire. Considérant ce travail d'entraide comme naturel, il n'a jamais revendiqué la paternité de ces récits, dont le nombre est difficile à apprécier (peut-être plusieurs centaines).

    Lovecraft et le racisme

    La correspondance personnelle de Lovecraft indique qu'il avait des opinions racistes. Il a par exemple déclaré « Le Nègre est fondamentalement l'inférieur biologique de tous les Blancs et même des races mongoliennes ». Dans The Horror at Red Hook et The Street, il décrit les immigrants de son époque comme décadents et potentiellement dangereux. Certaines nouvelles telles que The Shadow over Innsmouth et Facts Concerning the Late Arthur Jermyn and His Family avertissent des dangers du métissage. D'autres encore, comme groupes ethniques de couleur et de la population immigrante. Sa femme, Sonia, était Michel Houellebecq, qui a consacré un essai à l'auteur, considèrent que le racisme et la xénophobie de Lovecraft sont un élément fondamental de sa littérature et de sa personnalité, qui furent renforcés par son séjour à New York et que le désaveu de certains de ses textes a été effectué par convenance sociale. D'autres mettent en avant le fait que Lovecraft avait reçu une éducation en adéquation avec les valeurs de la société puritaine dont il était issu, racisme par la suite amplifié par son mode de vie isolé, et que son séjour à New York a au contraire amorcé un revirement sincère. Cette question est encore aujourdhui soumise à polémique.

    Un résumé détaillé de ses opinions sur les « races » et les cultures se trouve dans ses Selected Letters IV, publiées par Arkham House (lettre 648 à J. Vernon Shea, datée du 25 septembre 1933).

    Bibliographie

    Liste des nouvelles

    Article détaillé : Textes les plus célèbres

    Ces textes furent les premiers publiés en France et constituent le sommaire des numéros 4 et 5 de la collection Présence du futur[réfsouhaitée].